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Propositions d'activités pour mieux verbaliser la compétence réflexive

la réflexivité : aussi une affaire de langage

le vocabulaire
la cohérence sémantique
l'énonciation
la structure

"Tout ce qui est parlé devient humain." (F. Dolto, 1977)

« Quant à l'écriture, elle constitue un mode privilégié de construction de la réflexivité — une transformation de soi comme sujet, consciente et socialement balisée — à travers l'exploration de la discursivité. Cette fonction de l'écriture est transdisciplinaire. Elle n'a rien à voir avec une conception normative de la langue comme outil pur et simple de communication. » (Vanhulle, 2004)

L'effet caméléon peut nuire gravement à la qualité de l'explicitation.

Dans le cadre de l'UAA0, le style naturel semble le mieux adapté à l'objectif d'explicitation:

"La narration de recherche autorise l'élève à écrire en langage naturel, de ce fait l'expression rigoureuse habituellement demandée ne fait plus obstacle. À ce titre, cet écrit peut apparaître comme le brouillon de la pensée, alors qu'il est le brouillon de la forme. Il suffit d'ailleurs d'entendre une discussion d'élèves en situation de pour constater que le flou du langage n'est pas celui des idées. Le besoin de reformuler un énoncé, pour se l'approprier et lui donner du sens." (Bonafé, 2002)

Lire aussi le document de Bernard, 2015 et de Crahay & Dufays, 2020.

► Pour entrainer, fortifier, ajuster

 

► Des lectures pour l'enseignant.

  • "Une mise en mots difficile
    Dans les deux expérimentations rapportées ici, l'analyse des transcriptions témoigne d'une mise en mots qui reste difficile pour les élèves, lexicalement limitée à l'emploi de quelques mots seulement, et syntaxiquement relativement pauvre (phrases courtes, onomatopées). Les interactions langagières de type spontanées (sans étayage de l'enseignant ou de l'animateur) sont destinées principalement à accompagner des gestes ou des choix techniques de construction, parfois à argumenter une proposition. L'emploi de déictiques est quasi permanent, les mots utilisés n'étant compréhensibles que par les partenaires de la communication. La désignation des connecteurs (les signifiants des objets théoriques que sont les sommets d'un polyèdre) se fait par l'emploi de pantonymes peu discriminants : truc, chose, machin, bidule. La désignation des arêtes du polyèdre se fait par l'emploi du mot [baguette], parfois de [bois], voire même d'[épée] dans certains contextes échappant au contrôle de l'animateur
    ."
    (T. Dias, La place de la verbalisation dans les situations didactiques en mathématiques, 2017, p.99)

  • "La dimension langagière peut constituer un premier obstacle à la verbalisation de l'élève. En effet, verbaliser une procédure, c'est-à-dire se détacher de la production pour expliquer comment on a fait pour y parvenir, est une compétence langagière à part entière. Concernant plus particulièrement l'explicitation d'une trace écrite, elle nécessite que l'élève passe d'un usage courant du langage à un usage réflexif, recourant pour cela à une métalangue pour parler sur la langue et son fonctionnement. Dans cette configuration, la langue se trouve alors être à la fois le moyen de verbaliser et l'objet d'étude."
    F. Mauroux et M-F. Morin, [...] la conduite de l’entretien métagraphique[...]

  • Anne-Lise Gagnon en commençant son mémoire, rappelle que:
    "La verbalisation est, selon toute vraisemblance, le premier palier à franchir lorsque l'on veut véritablement donner du sens à l'apprentissage de nos élèves. Cette étape est, semble-t-il, souvent oubliée dans l'effervescence du cours qu'il faut suivre et faire avancer à tout prix. L'impression de retard sur le programme où de lenteur dans l'apprentissage ne fait qu'encourager le professeur fraîchement débarqué dans l'Education à passer outre ces temps de verbalisation." (p.14)
    Donner du sens, c'est aussi l'objectif de Nadine Bednarz dans une autre discipline "Parler les mathématiques".
  • M.-A.Paveau, Boucles réflexives et performatives. Quand l’énonciation s’énonce elle-même, 2012.
    "Un de mes énoncés fétiches (les linguistes ont parfois une sorte de petite encyclopédie personnelle, une liste d'«énoncés mémorables») est celui que j'ai recueilli et précieusement noté un dimanche de brocante rue de la Chine en 2008 : à son voisin qui s'était adressée à elle en feignant par humour une politesse exagérée, une brocanteuse répond : « Ah, mais arrête de m'appeler madame, ça m'énerve ! Ah, y dit pas les mots qui m'sonnent, y dit qu'les mots qui m'énervent ». Extraordinaire énoncé métalinguistique, petit morceau de linguistique perceptive profane, qui se rangerait selon J. Rey-Debove dans la catégorie du « métalangage courant»

  • Sur l'importance de l'écriture réflexive:
    " [...] pour tout apprenant de 10 ans et plus, [...] l'écriture réflexive offre un moment à soi au sein duquel se placer en méta pour décrire l'expérience, les apprentissages réalisés, mais également les questions laissées en suspens et les attentes pour la suite. Parce qu'elle oblige la pensée à ralentir pour se dire avec précision et parce qu'elle laisse des traces sur lesquelles revenir, l'écriture réflexive favorise le travail de réflexion des apprenants sur les aspects de leur compréhension qu'il leur faut réviser. L'auteur Christian Bobin décrit cet effet en disant: Quand je vis la vie me manque. Je la vois passer... mais je n'entends pas ce qu'elle dit, elle passe trop vite. J'écris pour l'entendre." : Bourassa M., Menot-Martin M., Philion R., Neurosciences et éducation. [...], 2017, p.507

Page mise à jour le 05.08.2021