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- Papa, dit le fils du rabbin, ce que nous mangeons, pourquoi ça s'appelle des spaghetti? - Voyons, mon petit, réfléchis un peu. Est-ce que ça n'est pas blanchâtre comme des spaghetti ? Est-ce que ça n'est pas long comme des spaghetti ? Est-ce que ça n'est pas mou comme des spaghetti ? Alors, comment ne pas les appeler des spaghetti ?
L'unité minimale de sens est appelée sème. Le lien entre le son et le sens, entre signifiant et signifié, on l'a vu, est purement conventionnel, puisque culturel. Mais pour les locuteurs, la langue s'identifiant au monde considéré comme naturel, l'idée qu'il n'existe pas de lien naturel, allant de soi, entre les deux faces du signe n'est guère facile à accepter, ce qu'illustre plaisamment l'exemple ci-dessus. Saussure a défini la relation entre le signifiant et le signifié comme arbitraire, c'est-à-dire non-motivée, injustifiable par une quelconque nécessité naturelle, ce dont témoigne à l'évidence la diversité même des langues. Les différentes expressions du cri du coq dans différentes langues montrent que les onomatopées, elles-mêmes, sont soumises aux contraintes phonologiques de chaque langue.
L'arbitraire du signe suppose un accord entre les locuteurs car "il n'est pas au pouvoir de l'individu de rien changer à un signe une fois établi dans un groupe linguistique" (Saussure) Remarquons que tous les codes ne sont pas arbitraires (hiéroglyphes, code de la route,...)
Le symbole est motivé, non-arbitraire. Pour qu'il y ait symbole, il faut pouvoir établir un lien entre symbolisant et symbolisé (métaphore). Ce lien apparaît, par exemple, lorsqu'on pratique le jeu du dictionnaire. On y constate que l'association des sons d'un mot inconnu avec ceux d'un mot connu déclenche une association de sens.
"Il le pratèle et le libucque et lui baroufle les ouillais" (H. Michaux)
A cela s'ajoute un symbolisme propre au son, peut-être universel :
- mil et mal
- maluma et takete
- mais jour et nuit
Le symbolisme du son pose bien sûr le problème de la valeur de l'harmonie imitative en poésie et met en cause l'utilisation de l'assonance et de l'allitération (le sifflement que produit le fameux : "Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes" ). Pour Valéry, la poésie, comme la musique, doit être évocation et non imitation.
Mise à jour : 30.03.2008