toutes les propositions d'activités

► Des dispositifs pour installer la compétence

• Faire expliciter les représentations des élèves.
  Les élèves notent sur un petit papier les mots qu'ils associent à celui de " justifier " et sont invités à employer le mot " justifier " dans deux phrases.
  Les mots évoqués sont mis en commun, ce qui aboutit, par exemple, à I'inventaire suivant :
  dire les raisons (20) - expliquer (11) - dire pourquoi ( 8) - corriger (6) - préciser (6) - raisonner (4) - avouer (3) - prouver (3) - dire avec précision (2)
  L'enseignant régule un débat sur ces représentations.
  C. Garcia-Debanc, Apprendre à justifier par écrit une réponse, 1994 p.28. (D'autres propositions sont proposées dans les pages 28-30.)

Valider la démarche de justification

• Lire la présentation de la justification scolaire dans l'Outil « Genres »
  
  
• La chanson qui justifie
  Demander aux élèves de recueillir dans leurs chansons préférées, un extrait où apparait, à leurs yeux, la justification d'une action, d'une opinion.
  1. En groupe classe ou en petits groupes, déterminer s'il s'agit bien de justification.
  2. Discuter pour classer les extraits en justifications
  • qui prouvent une affirmation (démonstratives),
  • qui appuient, valident, une opinion personnelle (rhétoriques)
  • ou construisent une hypothèse (euristiques).
    
    
• Reconnaitre l'énoncé justificatif (Forget, 2014, p.286)
  "Dans une enveloppe se trouvent des cartes sur lesquelles sont inscrites des assertions. En équipe de deux, les élèves sont invités à les lire et à déterminer si, de leur avis, il s’agit ou non d’une justification. Pour ce faire, ils doivent se mettre d’accord en évoquant les raisons de leur choix (autrement dit, ils justifient leur classement). Un troisième élève (secrétaire) note les raisons évoquées par ses pairs : elles correspondent potentiellement aux attributs essentiels définissant la justification. Par exemple, les élèves lisent le texte suivant : « En Europe continentale, l'uniforme n'est pas porté dans les établissements publics à l’exception du Royaume-Uni et de l’Irlande qui l’imposent ». Ils rejettent l’exemple puisqu’il ne contient pas de position sur la question. À l’inverse, l’exemple suivant serait classé comme étant une justification : « Je recommanderais les uniformes à l’école, parce qu’ils aident les surveillants à reconnaitre les intrus potentiels ». Ils remarqueront peut-être aussi que l’extrait présente une raison qui appuie cet avis. Le troisième élève note donc ces commentaires : « une justification contient un avis et les raisons qui l’appuient ». En plénière devant l’ensemble de la classe, les élèves secrétaires partagent leurs classements. Ils indiquent les raisons pour lesquelles un tel texte est ou n’est pas une justification. Ces raisons sont notées au tableau. Si certains attributs sont passés inaperçus, l’enseignant prend soin de les faire observer en reprenant les exemples « oui ». (Forget, 2014)
  Les caractéristiques discursives, textuelles et linguistiques suivantes sont recherchées :
  • Présence d’un énonciateur impliqué – je/nous
  • Présentation d’une position sur une question
    

    Développement du thème: Questionner sur cette page.

  • Présence d’au moins une raison qui appuie la position (répondant à la question : pourquoi affirmes-tu cela?)
  • Présence de connecteurs (même implicites) du type « parce que »"
    
    
• Faire la différence entre justification rhétorique et justification euristique (Forget 2015) Davantage de détails ici

Quelques déclencheurs de justification ...

• Type 1 à visée démonstrative
  • Accorde et justifie la forme verbale entre parenthèses.
  • Montre que ton accord grammatical est conforme aux règles.
  • Sur quelle règle te bases-tu pour orthographier ce(s) mot(s) de cette façon? Montre que cette règle s'applique bien à ce cas précis.
  • Prouve que ton utilisation de ce temps verbal est conforme à l'usage.
  • Tu as défini cette figure de style comme ... montre que tu as raison.
• Type 2 à visée argumentative
  • Comment défends-tu ta position ?
  • Quelle oeuvre préféres-tu? Et pourquoi ?
  • Explique par X raison(s) pourquoi tu (n')as (pas) aimé cette action, ce personnage, ce thème, cette oeuvre, cette tâche.
  • Tu as relié cette oeuvre (cet extrait) à un courant littéraire. Explique pourquoi ton opinion est parfaitement défendable.
  • Tu as pris une position à propos d'un problème d'EPC (philosophie-citoyenneté). Montre en quoi elle est défendable.
  • Quel lien fais-tu entre un extrait précis que tu cites et l'interprétation que tu en proposes ?
• Type 2+ à visée argumentative et persuasive
  • Montre que ta position est meilleure que celle des autres proposées en classe.
  • Pourquoi estimes-tu avoir raison et que les autres devraient se rallier à ton avis ?
  • Donne des raisons pour lesquelles on devrait se ranger à ton avis.
  • Défends l'idée que ta position ECP est la seule acceptable ou au moins la meilleure, sinon la moins mauvaise.
• Type 3 à visée euristique
  • Devant un problème proposé par le professeur, que chacun propose une solution, même partielle, et expose ses raisons afin de faire avancer la réflexion de tous.
  • Face à cette question complexe, que chaque élève propose une réponse, ou un élément de réponse et en montre les avantages et les inconvénients en vue de construire progressivement ensemble une réponse satisfaisante.
  • Avant d'entamer une tâche complexe attribuée au groupe, chacun propose ses vues sur la meilleure façon de travailler. Et en montre les avantages et les inconvénients...
  • Dans une discussion constructive sur une question encore non résolue ailleurs, quelles raisons vous conduisent à émettre une proposition de solution?
    Par exemple :
    • Comment imaginez-vous la suite que vous allez rédiger ensemble pour clôturer un roman à fin ouverte ?
    • Quelles dispositions pourrait prendre la classe pour accueillir un pimoarrivant allochtone ?
    • En une minute, ni plus ni moins, vous devez présenter au nom de vos condisciples ce que les jeunes attendent des responsables politiques de la Région Wallonne / Bruxelloise. Chacun propose ses priorités et argumente afin de sélectionner ce qui sera à dire au nom du groupe.

► Des activités pour renforcer la compétence

• Une présentation très accessible par un prof d'histoire-géo: B. Didier, Justifier sa réponse, 2015
  
  
• Un atelier d'écriture ludique
  "Le projet ici est d'écrire un recueil d'excuses farfelues à la manière de Davide Cali. Chaque élève écrira une histoire comportant 3 aventures farfelues qui s'enchainent, afin de justifier son retard à l'école." La séquence est conçue pour des élèves du CM, elle pourra néanmoins donner des idées pour le secondaire.
  Teacher Charlotte, Les bonnes excuses.
  

• Une séquence complète pour travailler la justification écrite avec un questionnaire d'autoévaluation dans Brimant M., Duvivier M., Leturcq, F. Loncke, Liemans M. (dir.) Français pour se qualifier 4, Séquence 2, Dis-moi pourquoi, Justifier une réponse par écrit, 2012, pp. 29-48.
  
  
• Une fiche méthode proposée à l'athénée de Dinant:
  http://www.atheneedinant.be/pdf/M%C3%A9thode%201-Justifier%20une%20r%C3%A9ponse.pdf
  
  
• Un atelier formatif
  Une proposition pratique (elles sont rares!) et très détaillée d'atelier formatif pour enseigner la discussion et la justification. (Dumais C., Savoir justifier pour discuter, 2015)
  
  
• Exercice La Rencontre:
  "L'observation d’une séance de lecture critique organisée dans une classe, à partir de la lecture d’une œuvre de littérature de jeunesse, La Rencontre, met en évidence la manière dont les élèves utilisant le code restreint peinent à traduire et à nuancer leurs sentiments.

  Exercice

  La Rencontre

  Les réponses argumentées des élèves 3 et 4, familiers du code élaboré, les rendent conformes aux attentes institutionnelles en ce qu’elles expriment des catégories de jugement et de sentiments. En revanche, les élèves 1 et 2 restent prisonniers de jugemems catégoriques et sans nuances qu’ils ne justifient pas, malgré l’invitation du professeur, restée sans écho." (Marin B., 2012)

• Faire apparaitre les représentations préalables

  « Faire l'inventaire des déjà-là. S'intéresser aux déjà-là offre une occasion de valoriser ce que les élèves amènent avec eux et de mieux connaitre leurs besoins d'apprentissage.[...] Pour procéder à l'inventaire des déjà-là des élèves en matière de justification, on les invite à évoquer avec beaucoup de précisions le souvenir d'une situation ayant, de leur point de vue, engendré des conduites de justification. On prend soin de solliciter des récits de différentes (à l'école, dans la famille, entre amis, etc.) de manière à faire ressortir l'étendue des usages et des formes possibles de ce discours.
  Le tableau suivant indique les aspects pour lesquels il est intéressant de recueillir des informations.

Situations	Conduites	Actions de l'énonciateur
Circonstances Lieu (institution et endroit) Interlocuteurs (rôle, statut, attitudes et dispositions) Énonciateur (rôle, statut, état émotif) Intentions et enjeu Déroulement et dénouement Etc.	Objet de la justification Spontanée / préparée Informelle / formelle Orale / écrite En direct / différée (implications) En langue première / seconde Organisation du texte / genre Construite seul ou à plusieurs Etc.	Éléments à mettre en valeur / à éviter Stratégies mises en place Préparation (oui / non, comment?) Manières de s'ajuster Choix des raisons, des mots Difficultés rencontrées / solutions Indices de réussite / échec Etc.

Comparer les situations. Les situations détaillées par les élèves sont ensuite comparées de manière
1. à définir la conduite de justification en dégageant ce qui est commun à toute conduite de justification quelle que soit la situation (ex : sa finalité) ;
2. à mettre en relief ce qui varie en fonction des contextes (ex : le choix des raisons à l'appui en fonction de l'interlocuteur) ;
3. à réajuster, au besoin, certaines conceptions erronées de la justification ou inopérantes (ex : clarifier la distinction entre expliquer et justifier). » (Forget 2015)

• Essai de formulation des critères de réussite d'une justification écrite
  Sur cette page.

► Pour entrainer, fortifier, ajuster

• Solution vs cheminement. 2e degré
  On réalise un bain de textes anonymisés : solutions et justifications élaborées par les élèves de la classe. On les parcourt ensemble pour constater la diversité des cheminements, on fait apparaître les difficultés, et la pluralité des procédés de justification.
  (Proposition : formation Cecafoc 15fra001 janvier 2016)

• Passer par l'oral avec ou sans questionnement pour aider (cfr vidéo seller un cheval)

• Justifier oralement les accords dans cette phrase :
  « Dominique s'est [sentir] [obliger] de faire le bouche à bouche au blessé du fait de sa formation d'infirmière. »

• Bain de textes pour se représenter l'objet attendu, isoler et nommer les constantes propres au genre « Justifier » et les erreurs

• Souvenir d'une justification
  Retrouve dans tes souvenirs une situation qui a réellement eu lieu et dans laquelle tu considères avoir eu à justifier quelque chose. Une fois que tu auras trouvé, raconte (par écrit ou oralement selon le choix de l'enseignant) l'évènement en précisant les points suivants:

  • Quand et où ça s'est produit?
  • Qui était présent à ce moment?
  • Quelle était l'attitude de ces personnes?
  • De quoi était-il question et qu'as-tu justifié exactement?
  • Quel était ton but et celui des autres dans cette situation?
  • Comment t'y es-tu pris pour parvenir à justifier?
  • Comment te sentais-tu dans cette situation?
  • Comment ça s'est terminé?
  • Et maintenant que tu y repenses, aurais-tu quelque chose à dire sur ce qui s'est passé?

  "L’enseignant récupère ensuite les réponses des élèves et en choisit quelques-unes dont il se servira pour préparer l’exercice suivant qui consiste à comparer les situations relatées. L’exercice devrait amener les élèves à remarquer les ressemblances et les différences entre les diverses situations (enjeux, interlocuteurs, lieu, sujet, attitudes), à relever ce qui faisait l’objet de justification (désirs, comportements, gestes, paroles, avis, etc.) et à identifier les moyens pris pour y parvenir (stratégies et tactiques). Par exemple, dans des situations où l’on se défend d’un comportement jugé inadéquat, on remarquera probablement le recours au mensonge ou le dévoilement d’une partie seulement de la réalité. En contrepartie, dans le cas d’une demande de permission, on remarque un choix judicieux des raisons évoquées en fonction des valeurs et de la sensibilité de l’interlocuteur. Cet exercice comparatif mène à conclure que cette conduite est utilisée dans diverses situations qui n’impliquent pas toutes les mêmes enjeux, ni les mêmes moyens." (Forget, 2014, pp.284-285)

  La même séquence est exposée dans cet autre article de M.-H. Forget , Apprendre à justifier.

• S'approprier le vocabulaire de la justification :

Exercice

Le vocabulaire de la justification

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