Paul HINDEMITH

Hanau, 16 novembre 1895- Francfort, 26 décembre 1963

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Biographie

Compositeur américain d'origine allemande

Dans sa jeunesse Hindemith étudie le violon et la composition., il doit rapidement assurer sa subsistance suite au décès de son père durant la Première Guerre Mondiale.

1915-1923 Il est violon solo à l'Orchestre de l'Opéra de Francfort

1919 Hindemith donne un premier concert de ses œuvres.

1922-1929 Parallèlement il fait une carrière de soliste à l'alto et à la viole d'amour et joue dans le Quatuor Amar. Il participe activement aux concerts de musique contemporaine et milite activement en faveur de la musique nouvelle. Hindemith acquiert rapidement une grande réputation

1927 Hindemith devient titulaire de la chaire de composition à la Hochschule für Musik de Berlin.

1933 Suite à l'instauration du régime hitlérien, le compositeur rencontre des difficultés croissantes (il a épousé Gertrude Rottenberg, fille du chef d'orchestre juif Ludwig Rottenberg, et il continue obstinément à faire de la musique de chambre avec des musiciens juifs). Hindemith commence à faire de nombreux séjours à l'étranger (Turquie, États-unis, Suisse...), il se fixera définitivement aux États-unis en 1940.

1937 Parution de son ouvrage théorique Unterweisung in Tonsatz où Hindemith expose ses vues sur la musique.

1940-1953 Hindemith est nommé professeur à l'Université de Yale. Il est élu membre du National Institute of Arts and Letters.

1946 Le compositeur adopte la nationalité américaine, il ne retournera en Allemagne qu'en 1949 afin de diriger un programme de ses œuvres avec l'Orchestre Philharmonique de Berlin.

1953 Hindemith vient se fixer en Suisse et retournera aux États-unis de 1959 à 1961 en tant que chef invité.

Hindemith est l'un des grands maîtres de la musique du 20ème siècle, il est aussi l'un des compositeurs les plus productifs de son époque : en 1940, il avait déjà écrit une centaine d'œuvres. Après s'être dégagé au début de sa carrière de toute tradition, Hindemith se tourne vers la Gebrauchsmuzik (musique destinée à une utilisation), il est également un ardent défenseur de la Hausmuzik (musique conçue pour être jouée ou chantée chez eux par des amateurs). Pour des raisons esthétiques, Hindemith n'a jamais utilisé la méthode dodécaphonique mais écrit librement des mélodies atonales. Ce compositeur est passé maître dans l'art de la polyphonie, son opéra Mathis der Maler est un chef d'œuvre du genre.

Hindemith a constamment recherché à faire une synthèse des styles moderne, romantique, classique et baroque ; il a également recherché les sources authentiques de l'ancienne mélodie populaire allemande. Il a adapté l'esprit de l'art allemand de la Renaissance et du baroque à la sensibilité contemporaine. Hindemith peut être considéré comme l'un des artistes les plus profondément allemand qui soit.

1916 Concerto pour violoncelle op 3

Mörder, Hoffnung der Frauen, op 12, en un acte

1923 Das Marienleben pour voix et piano (d'après Rilke)

Concerto pour orchestre avec hautbois, basson et violon op 38

1938 Mathis der Maler (1ère version en 1934-35)

1940 Thème et Variations : les 4 Tempéraments pour orchestre à cordes et piano

1943 Orfeo, réalisation de l'opéra de Monteverdi

Die Harmonie der Welt en 5 actes

1963 Messe pour chœur mixte a capella (sa dernière oeuvre)

http://www.radiofrance.fr/chaines/france-musiques/biographies/fiche.php?numero=278

Extrait(s)

Cardillac 1926 Acte 1

Hindemith Andantino, extrait des Métamorphoses symphoniques sur des thèmes de Weber

 

Mathis der Maler- Mathis le peintre

C''est l'histoire parallèle d'un opéra et d'une symphonie. L'opéra, Hindemith l'acheva en 1935 et aurait bien voulu que la création de ce grand ouvrage qui met en scène le devenir de l'artiste, ait lieu cette année-là. Mais le pouvoir national-socialiste s'inquiéta de cette histoire de révolte du moine-artiste Mathias Grünewald (1475-1528) contre l'autorité, et interdit l'opéra. Mathis der Maler ne fut créé qu'en 1938, à Zurich (la première allemande eut lieu en 1946 à Stuttgart). Entre-temps, Hindemith avait été classé dans le camp des musiciens dits «dégénérés». Le régime national-socialiste, sous l'impulsion d'un dictateur (Hitler) convaincu qu'il fallait inscrire l'Allemagne nazie dans l'histoire plutôt que d'inventer un monde de toutes pièces, a orchestré les formes de l'art pour glorifier la "pureté" au détriment des arts qualifiés de "dégénérés" lorsqu'ils ne correspondaient pas aux critères officiels raciaux, moraux ou esthétiques. Dès 1933 d'ailleurs, le trio qu'Hindemith formait avec les musiciens juifs Szymon Goldberg (violoniste) et Emmanuel Feuermann avait été interdit de concert.

Mais dès avant d'avoir terminé son opéra, Hindemith en avait choisi plusieurs épisodes symphoniques, dont il fit une suite, ou si l'on veut une symphonie en trois mouvements croyant avec candeur pouvoir amadouer le nouveau pouvoir avec ce condensé sans paroles, d'autant que l'idée de la symphonie lui avait été suggérée par
Wilhelm Furtwängler. La symphonie fut créée le 12 mars 1934 à Berlin, sous la direction de Furtwängler, mais s'attira au contraire la suspicion de Goebbels et des idéologues nationaux-socialistes. On put lire, par exemple : «(Hindemith) n'a jamais été un représentant de la musique allemande. Le talent seul ne compte pas, ne suffit pas. (...) La pureté d'opinion devrait être manifestée sans équivoque comme une des premières conditions de notre État. La musique voudrait-elle faire exception ?» Furtwängler protesta, écrivit même un essai virulent, Der Fall Hindemith (le cas Hindemith) : en vain. La symphonie avait été jouée, mais reçue comme une «perversion». L'opéra, en toute logique, ne pouvait être qu'indésirable.

Hindemith = Saint Antoine ?

La symphonie Mathis der Maler fait se succéder «le Concert d'anges», «la Mise au tombeau» et «la Tentation de saint Antoine», c'est-à-dire les trois volets du célèbre retable qu'on peut voir au musée Grünewald à Colmar et qui fut commandé au peintre par les moines d'Issenheim pour le maître-autel de leur église.

Elle reprend donc trois pages orchestrales de l'opéra qui représentent, successivement : l'ouverture et l'interlude entre les deux premières scènes du sixième tableau ; l'interlude entre les deux premières scènes du septième tableau ; «l'assise symphonique», comme l'écrit François-René Tranchefort, de la deuxième scène du sixième tableau. Les deux premiers mouvements, assez graves et méditatifs, forment un contraste saisissant avec le troisième, qui bascule dans l'onirisme : Mathi(a)s se prend pour saint Antoine, les démons viennent le tenter, mais l'œuvre s'achève dans une apothéose, à la manière d'un Alléluia triomphal.

Florian Héro

http://www.radiofrance.fr/chaines/orchestres/journal/oeuvre/fiche.php?oeuv=60000016

La genèse de l'opéra repose sur l'intérêt que Hindemith portait à la Réforme. Le protagoniste est Matthias Grünewald (de son vrai nom probablement Mathis Gothart Nithart), peintre et ingénieur hydraulique allemand de la Renaissance, contemporain d'Albrecht Dürer et qui a inspiré certains peintres expressionnistes du début du XXe siècle.

Le livret situe l'action durant la Révolte des rustauds. La lutte de Mathis pour l'expression artistique dans le climat répressif de son époque est clairement le reflet de la propre vie de Hindemith, qui a commencé a écrire le livret alors que les Nazis arrivaient au pouvoir. Ceux-ci ont qualifié Hindemith de « bolchevik musical » et Hindemith s'est alors exilé aux États-Unis d'Amérique.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mathis_der_Maler_(Hindemith)

Engelkonzert (Le concert des Anges)

Grablegung (La Mise au tombeau)

Versuchung des heiligen Antonius (La tentation de Saint Antoine)

Voir aussi:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Hindemith

http://www.hindemith.org/F/paul-hindemith/vie.htm