LULLY Jean-Baptiste 

Florence, 28 novembre 1632 / Paris, 22 mars 1687.

Biographie  Chronologie  extrait(s)

 

Biographie

 

De très humble extraction, ce fils de meunier florentin vient en France à l'âge de 14 ans, à la suite de Roger de Lorraine, pour entrer au service de la Grande Mademoiselle (Mlle de Montpensier) comme garçon de chambre. Les nombreux spectacles et festivités donnés à la Cour sont pour le jeune Lully l'occasion de se familiariser avec la musique et les ballets représentés. A la fin de la Fronde, on le retrouve danseur et violoniste au service de Louis XIV. En 1653, il danse - avec le roi, alors âgé de 14 ans - le Ballet de la nuit. Quelques mois plus tard, il est « compositeur de la musique instrumentale du roi » et se consacre alors à l'écriture de ballets de cour. Après la mort de Mazarin (mars 1661), il est nommé surintendant de la musique et compositeur de la musique de la chambre, et reçoit ses lettres de naturalisation. L'année suivante, il épouse Madeleine Lambert, dont le père dirigeait la musique chez Mlle de Montpensier. A partir de 1664, il travaille régulièrement avec Molière, créant le genre de la comédie-ballet (Le Mariage forcé, 1664 ; L'Amour médecin, 1665 ; Georges Dandin, 1668 ; Monsieur de Pourceaugnac, 1669 ; Le Bourgeois gentilhomme, 1670), sans cependant abandonner les ballets de cour (Les Amours déguisés, 1664 ; La Naissance de Vénus, 1665 ; Les Muses, 1666...). En 1672, l'ascendant du surintendant sur la vie musicale française trouve un accomplissement avec l'octroi du privilège qui lui donne tout pouvoir pour établir l'Académie royale de musique et soumet à son autorisation toute représentation de musique au théâtre. Dès lors, et jusqu'à sa disparition, il créera pratiquement un opéra par an, dont plusieurs chefs-d'oeuvre : Alceste (1674), Atys (1676), Armide (1686). En 1681, Lully atteint l'apogée de sa carrière en devenant Secrétaire du Roy. Il meurt le 22 mars 1687.

Si Charpentier fut un grand compositeur de musique religieuse, c'est surtout par sa contribution à la musique profane - et singulièrement la musique de scène - que Lully est parvenu jusqu'à nous. Il a progressivement transformé le ballet de cour qui, de simple divertissement à usage de la cour, évolue vers une forme plus dramatique. Quant aux comédies-ballets, qui réunissent musique, texte et scènes dansées, elles préfigurent l'opéra-comique. Mais ce sont les tragédies lyriques, écrites pour la plupart sur des textes de Quinault, qui constituent sans doute l'apport marquant du compositeur. Empruntant des sujets à la mythologie grecque, aux romans de chevalerie, la « tragédie en musique » lulliste peut être considérée comme la première manifestation du genre de l'opéra en France. L'introduction du récitatif simple (avec soutien de la basse continue), ou accompagné de tout l'orchestre, établit un lien entre paroles et musique tout en favorisant le déroulement dramatique. Lully utilise souvent les choeurs - qui plaisaient au roi -, parfois à la manière des choeurs des tragédies antiques commentant l'action. On lui doit également la création de l'ouverture « à la française » (mouvement lent / mouvement rapide / mouvement lent) appelée à connaître un grand succès par la suite.

CHRONOLOGIE

1646 Page de Mademoiselle d'Orléans, cousine de Louis XIV

1652 Admis dans l'entourage de Louis XIV

1656 Directeur des Petits Violons du Roi

1658 Alcidiane, premier exemple de l'ouverture à la française

1661 Adopte la nationalité française, nommé surintendant de la musique

1662 Nommé maître de musique de la famille royale, épouse la fille du compositeur Michel Lambert

1664-1670 Collabore avec Molière pour ses comédies-ballets

1670 Le Bourgeois gentilhomme

1671 Psyché

1672 Directeur de l'Académie royale de musique, s'installe au Palais-Royal et fait représenter des ballets et des ouvrages lyriques :

1673 Cadmus et Hermione

1674 Alceste

1675 Thésée

1678-1679 Psyché et Bellérophon

1683 Phaéton

1685 : Roland

1686 : Armide

1681 Le triomphe de l'amour, reçoit le titre de secrétaire du roi

1687 Acis et Galatée, meurt d'une blessure accidentelle faite en dirigeant son Te Deum

Extrait(s)

 Dies Irae ; Miserere Mei deus pour soliste, 2 choeurs et orchestre.

 La Chapelle Royale ; Philippe Herreweghe, dir. CD Harmonia Mundi, réf. HMC 901167

 Roland. Ouverture prologue

 Le Bourgeois gentilhomme. La marche pour la cérémonie des Turcs

  « Chœur des Trembleurs » Isis - Acte IV Scène 1

 Echos tiré d’Alceste (1674)

  Miserere mei. Motet

 Passacaille, extrait d’Armide

 Ecouter aussi sur http://sitelully.free.fr/disc.htm

Voir aussi:

Le roi danse 

 Belgium / France / Germany - 2000

Réalisateur : Gérard Corbiau

Acteurs : Benoît Magimel , Boris Terral , Tchéky Karyo , Colette Emmanuelle , Cécile Bois , Johan Leysen

Style : Film musical

Durée : 1.48

A 14 ans, Louis XIV sait qu'il régnera un jour mais sait aussi que l'on fera tout pour l'empêcher de gouverner. Il en est complexé.  Par la danse où le jeune roi excelle et grâce à la musique qu'il compose pour lui, Lully le révèle à lui-même puis au monde.

Grâce aux musiques écrites pour lui et aux chorégraphies conçues pour le mettre en valeur, la chrysalide Louis mue en Roi-Soleil. Le corps royal dansant échappe à son humanité. Il devient idéal, Dieu sur terre... En lui et par lui, l'État acquiert un caractère intemporel, sacré, incontestable...

Lully et son compagnon Molière sont les grands ordonnateurs de ce ballet à l'échelle d'un règne; ses magiciens; Lully est sa voix et beaucoup de son âme.  Il aime d'un amour fou et platonique le Roi. Cet amour sera jusqu'à sa mort son principe et sa loi.

 

Bande annonce: 

http://www.cinergie.be/cinergie/revue46/filmmois.html     ou

http://www.cinebel.be/fr/trailer.asp?rub=7&r=hig&Code_film=4361

 

VOIR AUSSI :

http://www.lamediatheque.be/travers_sons/lully.htm

http://www.chateauversailles.fr/

 

Les contemporains de JEAN-BAPTISTE LULLY (1632 - 1687) :