Jean-Baptiste Lully

(1632-1687)

 

Miserere mei, motet

Composé en 1664, le Miserere mei de Lully est considéré comme le premier des grands Motets français, comparables aux Cantates allemandes.

 

Chez les chrétiens psaume de pénitence par excellence, le Miserere a inspiré les plus belles pages de la musique française du XVII° siècle. Il se chante à Laudes les Jeudi, Vendredi et Samedi Saints, mais il trouve aussi sa place en temps de Carême, aux enterrements, ainsi qu'aux laudes de l'Office des morts.

Mis en musique par :

 

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MA Charpentier : H219 , à quatre voix et quatre instruments.

            http://www.fnac.com/Shelf/article.asp?PRID=1508388&Mn=3&Mu=-13&Ra=-29&To=0&Nu=2&Fr=0

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Sébastien de Brossard : Cette oeuvre nous est parvenue sous forme de vingt-deux parties séparées.

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MR Delalande : - Version à voix seule (S.120 ) " Lalande écrivit le Miserere, Paume 50 (51), sous la forme de grand motet, dès 1687. Il apparaît être la réponse de Delalande au Miserere de Lully. Ecrit en 1687, révisé en 1720.

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Nicolas Clérambault, Miserere à 3voix, écrit pour la Royale Maison de saint-Louis  (Saint-Cyr...), c'est à dire 2 solistes ( dessus et bas-dessus ) et un choeur féminin.

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André Campra, 1725, révisé en 1726.

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Nicolas Bernier, un des rares grands motets qu'il nous en reste.

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Allegri

 

Structure

Texte latin

Traduction française

Versus III Miserere mei, Deus, secundum magnam misericordiam tuam

Et secundum multitudinem miserationum tuarum, de la iniquitatem meam

Pitié pour moi, Seigneur, en ta bonté

En ta tendresse efface mon péché.

Versus IV Amplius lava me ab iniquitate mea, Et a peccato meo munda me Lave moi tout entier de ma faute
Versus V Quoniam iniquitatem meam ego cognosco, Et peccatum meum contra me est semper Purifie moi de mon offense
Dies Irae Dies irae, dies illa Solvet saeclum in favilla ; Teste David cum Sibilla

Quantus tremor est futurus, Quando iudex est est venturus, Cuncta stricte discurussurus

Tuba mirum spargens sonum, Per sepulchra regionum, Coget omnes ante thronum

Mors stupebit et natura,

Cum resurget creatura, Iudicanti responsura

Liber scriptus proferetur, In quo totum continetur, Unde mundus iudicetur

Iudex ergo cum sedebit, Quidquid latet apparebit, Nil inultum remanebit

 

Quid sum miser tunc dicturus?

 

 Quem patronum rogaturus, Cum vix iustus sit securus ?

Dies irae, dies illa Solvet saeclum in favilla ; Teste David cum Sibilla

Jour de colère, jour fameux, Qui réduira le monde en cendres selon l’oracle de David et de la Sibylle

Quelle terreur règnera quand le juge viendra tout examiner avec rigueur.

Une trompette retentira, éclatante, parmi les sépulcres de tous pays, et rassemblera l’humanité devant le trône.

Mort et nature seront frappées de stupeur

Quand resurgira la créature, pour rendre compte au Juge.

Le Grand Livre sera apporté, qui contiendra tout ce sur quoi le monde sera jugé.

Quand donc le Juge siègera, tout ce qui est caché apparaîtra, Et rien ne restera impuni.

Malheureux que je suis, que dirai-je alors ?

Quel protecteur invoquerai-je, Quand le juste sera lui-même à peine rassuré ?

Jour de colère, jour fameux, Qui réduira le monde en cendres selon l’oracle de David et de la Sibylle

Versus VI Tibi soli peccavi, et malum coram te feci ;

Ut iustificeris in sermonibus tuis, Et vincas cum judicaris

Contre Toi, Toi seul, j’ai péché, Ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait. Ainsi tu peux parler et montrer ta justice, être juge et montrer ta victoire.
Versus VII Ecce enim in iniquitatibus conceptus sum,

Et in peccatis concepit me mater mea

Moi je suis né dans la faute, j’étais pécheur dès le sein de ma mère.

Versus VIII

Ecce enim veritatem dilexisti ;

Incerta et occulta sapientiae tuae manifestasti mihi.

Mais tu veux au fond de moi la vérité ; Dans le secret tu m’apprends la sagesse.

Versus IX

Asperges me hyssopo, et mundabor ; Lavabis me, et super nivem dealbabor. Purifie moi avec l’hysope, et je sera pur. Lave moi et je serai plus blanc que la neige.

Versus X

Auditui meo dabis gaudium et laetitiam, Et exsultabunt ossa humiliata Fais que j’entende les chants et la fête ; ils danseront les os que tu broyas.

Versus XI

Averte faciem tuam a peccatis meis, Et omnes iniquitates meas dele Détourne ta face de mes fautes ; Enlève tous mes péchés.

Versus XII

Cor mundum crea in me, Deus, Et spiritum rectum innova in visceribus meis Crée en moi un cœur pur, Ô mon Dieu ; renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.

Versus XIII

Ne proiicias me a facie tua, Et spiritum sanctum tuum ne auferas a me Ne me chasse pas loi de ta face, ne me reprend pas ton esprit saint.

Versus XIV

Redde mihi laetitiam salutaris tui, Et spiritu principali confirma me Rends moi la joie d’être sauvé ; Que l’esprit généreux me soutienne.

Versus XV

Docebo iniquos vias tuas, Et impii ad te convertentur Aux pécheurs, j’enseignerai tes chemins ; vers Toi reviendront les égarés.

Versus XVI

Libera me de sanguinibus, Deus, Deus salutatis meae,

Et exsultabit lingua mea iustitiam tuam

Libère moi du sang versé, Dieu, Dieu mon sauveur , et ma langue proclamera ta justice

Versus XVII

Domine, labia mea aperies, Et os meum annuntiabit laudem tuam Seigneur, ouvre mes lèvres ; et ma bouche annonocera ta louange.

Versus XVIII

Quoniam si voluisses sacrificium, dedissem utique ;

Holocaustis non delectaberis

Si j’offre un sacrifice, tu n’en veux pas ; tu n’acceptes pas d’holocauste.

Versus XIX

Sacrificium Deo spiritus contribulatus ;

Cor contritum et humiliatum, Deus, non despicies

Le sacrifice qui plait à Dieu, c’est un esprit brisé, d’un cœur broyé, ô mon Dieu, tu n’as point de mépris.

Versus XX

Benigne fac, Domine, in bona voluntate tua Sion,

Ut aedificentur muri Jerusalem

Accorde à Sion le bonheur ; relève les murs de Jérusalem
Versus XXI Tunc acceptabis sacrificium iustitiae, oblationes et holocausta ;

Tunc imponent super altare tuum vitulos

Alors tu accepteras de justes sacrifices, oblations et holocaustes. Alors on offrira des taureaux sur ton autel.
Rex tremendae Rex tremendae maiestatis, Qui salvandos salvas gratis,

Salva me, fons pietatis

Roi à la redoutable majesté, Qui sauve sans contrepartie les élus. Sauve moi, ô source de miséricorde.