DUFAY
Guillaume
Hainaut (Belgique), vers 1400 / Cambrai, 1474. |
Si son lieu de naissance est imprécis (Cambrai, Chimay ?), on sait cependant qu'il reçoit sa formation musicale à Cambrai, qui est à l'époque un important centre de musique religieuse, renommé au point de fournir des musiciens à la chapelle Vaticane. En 1419, alors qu'il fait partie de la suite de l'évêque Pierre d'Ailly au concile de Constance (Allemagne), il rencontre le Prince Carlo Malatesta, qui le prend à la cour de Rimini, où il restera jusqu'en 1428. Il y compose ses premiers motets et est ordonné prêtre, avant de séjourner à Rome pendant cinq ans (1428-1433). Suit une longue période itinérante, où on le voit successivement à la cour de Savoie à Chambéry, à Florence (où il compose en 1436 le motet « Nuper rosarum flores » pour l'inauguration du nouveau dôme), à la cour de Ferrare, à nouveau en Savoie, enfin à la cour de Bourgogne, où il se lie avec Gilles Binchois.
Au faîte de la notoriété - c'est un musicien estimé des monarques, Charles VII et Louis XI en tête -, il retourne bientôt à Cambrai (1439), où il dirige une maîtrise d'enfants. Cette dernière période, entrecoupée de séjours à la cour de Bourgogne et à la cour de Savoie (1425-28), sera la plus féconde de son activité créatrice. La musique de Dufay, très européenne, se présente comme une synthèse de plusieurs influences, l'art français de Guillaume de Machaut, dont il a certainement connu les oeuvres, la modernité harmonique de l'école anglaise (Dunstable notamment), et l'art italien, qu'il a beaucoup fréquenté au cours de ses voyages.
Si elle vise à simplifier l'écriture parfois trop complexe de l'Ars nova (Machaut), c'est avant tout pour privilégier l'expression, dans une perspective qui annonce le madrigalisme, avec dans certains cas déjà, l'indication de parties instrumentales obligées, caractéristiques de l'art de la Renaissance. Guillaume Dufay marque le début d' une grande époque de la musique française, celle de l'école franco-flamande, dont le rayonnement ne cessera pas de s'étendre jusqu'à la fin du XVIe s. |
|||||
Musique profane 83 chansons, virelais et surtout rondeaux, (« Donnez l'assaut à la forteresse », « la plus mignonne de mon coeur »...), dont la spontanéité, la qualité mélodique et la sensibilité font de Dufay un maître du genre.
76 motets, 9 messes [dont certaines basés sur des thèmes profanes (« L'Homme armé »), qu'il est le premier à utiliser avant bien d'autres (Ockeghem, Josquin des Prés...)], un Requiem (le premier du genre, hélas perdu). |
|||||
Missa Puisque je vis Benedictu |
|||||
Missa Se la face ay pale. Alleluia : Benedictus es Domine |
|||||
Contemporain(s) |
|||||
|