abstraction , F - (transf.) :

= métonymie qui désigne un objet ou un phénomène par une qualité abstraite

Il avait l'impression de n'être qu'une petite transparence gélatineuse qui tremblotait sur la banquette d'un café.

(J.-P. Sartre)

Voir cette figure en langage iconique ?        

 

 

 

 

 

mise en abyme ou auto-représentation, F - (disp.) :

= procédé qui consiste à répéter (parfois à l'infini) un élément à l'intérieur d'autres éléments similaires au premier. Ainsi, les «poupées russes», emboîtées les unes dans les autres créent une mise en abyme, de même que deux miroirs situés l'un en face de l'autre qui se renvoient leur reflet à l'infini.

Les Faux-Monnayeurs est un roman construit sur une mise en abyme puisque un personnage d'écrivain, est présenté en train d'écrire un roman intitulé Les Faux-Monnayeurs, qui a pour personnage principal un romancier.

"J'aime assez qu'en une œuvre d'art on retrouve ainsi transposé, à l'échelle des personnages, le sujet même de cette œuvre par comparaison avec ce procédé du blason qui consiste, dans le premier, à mettre le second en abyme."    (Gide A., Journal, 1893.)

Voir cette figure en langage iconique ?          

 

 

 

 

allégorie, F - (transf)

= composition symbolique faite de plusieurs éléments qui forment un ensemble cohérent et renvoient terme à terme au contenu signifié. V. métaphore filée.

La Mort, lorsqu'elle est représentée comme un squelette armé d'une faux.

Voir cette figure en langage iconique ?

 

 

 

  

 

 

 

allitération F- (phon.)

= répétition de sons identiques dans une suite de mots. V. harmonie imitative

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue et que j'aime et qui m'aime.
(P. Verlaine)

  

 

 

 

anacoluthe , F - (synt.)

= rupture ou discontinuité dans la construction d'une phrase. La phrase commencée est oubliée et fait place à une autre parce que l'esprit de l'auteur est pris par autre chose que la suite rigoureuse de sa pensée ou la suite grammaticale de sa phrase.

Le nez de Cléopâtre, s'il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé.

(B. Pascal)

Et, pleurés du Vieillard, il grava sur leur marbre
Ce que je viens de raconter.

(J. de La Fontaine)

 

Voir cette figure en langage iconique ?
     

 

 

  

 

 

anadiplose F- (disp.) Synonyme : Dorica Castra


= procédé par lequel le dernier mot d'une proposition ou expression est utilisé (phonétiquement ou absolument) comme premier mot de la deuxième proposition, et ainsi de suite, selon le schéma :
----A, A----B, B----C, etc.

1) J'en ai marre, marabout, bout de ficelle, selle de cheval, etc.
2) Le néant a produit le vide, le vide a produit le creux, le creux a produit le souffle, le souffle a produit le soufflet et le soufflet a produit le soufflé. (Paul Claudel, Le Soulier de satin)
3) Mourir pour des idées, l'idée est excellente. (G. BRASSENS))

Jacques Fabre
http://jhfabre.neuf.fr

  

 

analogie , F - (disp.)

= structure dans laquelle l'ordre des mots reproduit quelque chose du sens de l'énoncé. (C.A.F.É.)

Mais l'autobus tourne en rond. Il passe et repasse devant la place. Il tourne et tourne.

( S.D.)

 

Appelé aussi tactisme , M - néologisme, par Dupriez qui fait référence à Spitzer : "L'acharnement sur la proie prend la forme d'un enlacement, d'un enserrement du corps- grâce à l'ordre des mots !", p. 445.

C'est Vénus toute entière à sa proie attachée.

(Racine)

 
Voir cette figure en langage iconique ?
   

 

  

 

anaphore , F - (disp.)

= structure dans laquelle un même mot commence les propositions ou les phrases.

Quand les fils de novembre nous reviennent en mai
Quand la plaine est fumante et tremble sous juillet
Quand le vent est au rire quand le vent est au blé
Quand le vent est au sud écoutez-le chanter.

(J. Brel)

  Ne pas confondre l'anaphore qui produit un supplément de sens
avec l' effet yaya, platement répétitif.

  

 

 

 

antiphrase, F - (transf.)

= forme d'ironie qui consiste à dire l'inverse de ce qu'on veut laisser entendre.

Les Grecs appelaient par antiphrase les redoutables Furies les Euménides,
c'est-à-dire les Bienveillantes, afin de se les concilier.

  

 

 

antithèse, F - (disp.)

= rapprochement dans le discours d'idées ou de mots opposés.

Ils étaient usés à quinze ans
Ils finissaient en débutant.

(J. Brel)

V. oxymoron, paradoxe

Voir cette figure en langage iconique ?
L' alliance d'idées est une forme particulière de l'antithèse.
Elle consiste à "rapprocher, dans une relation quelconque, deux idées inverses l'une de l'autre." (Dupriez, p. 33)

La destruction prochaine et totale de la forêt amazonienne
nous rappellera bientôt - bien tard ! -
l'évidence de la solidarité climatique planétaire.

(E. Orsenna)

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

antonomase, F - (transf.)

1. = figure consistant à remplacer un nom par l'énoncé d'une qualité propre à l'objet ou à l'être qu'il désigne.

Les Quarante pour l'Académie Française.

2. = nom propre traité comme un nom commun ou un adjectif.

C'est un Adonis.

 

Si Schweppes et pourtant si différent.

(Publicité)

 

Voir cette figure en langage iconique ?
     

 

 

 

 

  

 

 

aphérèse, F - (phon.)

= suppression de l'initiale d'un mot. V. métaplasme

Bus pour autobus.

  

  

 

apocope , F - (phon.)

= suppression de la finale d'un mot. V. métaplasme.

Prof pour professeur.

  

 

 

 

apostrophe , F - (disp.)

= interpellation d'une personne ou d'une chose personnifiée.

O rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie!
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?

(P. Corneille)

 

 

 

 

 

calembour, M - (phon.)

= jeu de mots fondé sur une similitude de sons recouvrant une différence de sens.

Shell que j'aime.

(publicité)

Voir cette figure en langage iconique ?      

 

 

 

 

 

calligramme, M - (dispo.)

= structure poétique dans lequel les mots sont disposés de façon à former une figure, un dessin..

Guillaume Apollinaire

 

 

Voir cette figure en langage iconique ?
     

 

  

 

 

 

 

catachrèse, F - (transf.)

Lorsque le terme métaphorique est accepté dans le langage commun comme un terme propre ("figure éteinte") il devient le seul terme convenable pour désigner l'objet.

Les ailes du moulin.
La plume du stylo

 

  

 

chiasme, M - (disp.)

= disposition symétrique inversée (Sujet-Verbe puis Verbe-Sujet, par exemple).

http://www.lettres.net/files/chiasme.gif

Les mariniers me voient vieillir
Je vois vieillir les mariniers.

(J. Brel)

 

Voir cette figure en langage iconique ?
 

 

 

 

 

 

 L'antanaclase

est une variété de chiasme dans lequel l'inversion joue sur des variations de sens.

Grammaire de la poésie et poésie de la grammaire.

(in M. Yaguello)

 

 

 

 

 

chosification voir réification

 

 

circonlocution, F - (transf.)

= phrase qui, traduisant un embarras réel ou simulé, allonge l'expression tout en l'obscurcissant. V. périphrase

Nous avons l'honneur de vous informer que votre candidature, qui a retenu toute notre attention, ne figurera pas cette année parmi celles que nous considérons comme devant être réservées en priorité.

(Suhamy)

  

 

 

 

comparaison, F - (disp.)

= rapprochement de concepts par un lien grammatical pour les faire ressemblants.

Ils parlent de la mort comme tu parles d'un fruit,
Ils regardent la mer comme tu regardes un puits.

(J. Brel)

 

Voir cette figure en langage iconique ?
     

 


Extrait de Snatch, Réalisé par Guy Ritchie
Avec Jason Statham, Brad Pitt, Vinnie Jones,
G.-B.-USA, Genre Policier ,
Durée : 01h43min Année de production : 2000

 

   

 

 

 

contrepet, contrepèterie

= interversion des lettres ou des syllabes d'un ensemble de mots spécialement choisis afin d'en obtenir d'autres dont l'assemblage ait également un sens, de préférence burlesque ou grivois.

Il vaut mieux un tapis persan volé qu'un tapis volant percé.

(Goscinny)

  

 

 

 

crase

= contraction de deux syllabes en une. (Dupriez)

Mame Foucolle [= Madame].

(Queneau)

En savoir davantage ?

  

 

diérèse, F - (phon.) .

= dissociation des éléments d'une diphtongue V. métaplasme.

Patience, je demande à vohar.

(Queneau)

 

 

 

 

disjonction, F - (disp.) ou asyndète :

1. = omission des mots de liaison dans une même phrase. V. parataxe.

2. = séparation de mots qui se complètent et ne sont pas normalement disjoints.

Femmes, moine, vieillards, tout était descendu;
L'attelage suait, soufflait, était rendu.

(J. de La Fontaine)

 

 

 

 

 

dissonance, F .

= mélange des tons, des registres de langue. Mélange disparate de divers tons dans le style. (Académie)
V. registres de langue
.

Hudson, impatienté de ces questions, et bien convaincu que Richard ne le prendrait pas pour un saint, lui dit brusquement : « Mon cher Richard, vous vous f..... de moi, et vous avez raison. »
Mon cher lecteur, pardonnez-moi la propriété de cette expression ; et convenez qu’ici comme dans une infinité de bons contes, tels, par exemple, que celui de la conversation de Piron et de feu l’abbé Vatri, le mot honnête gâterait tout.

(Diderot, Jacques le Fataliste)

 

 

 

 

 

 

élision, F - (phon.)

= suppression de la finale d'un mot V. métaplasme.

La gueul' d'un bonz' qui n'm' revient qu'à moitié.

(Jarry)

 

 

 

 

 

 

ellipse, F - (disp.)

= suppression d'un mot qu'exigerait la grammaire; ou d'un élément du récit.

Depuis une semaine que nous nous connaissions, je ne quittais guère le petit docteur au taxi mauve. Un coup de foudre réciproque.

(M. Déon)

 

 

  

 

enjambement, M - (disp.)

= construction qui rejette la fin d'un vers au début du suivant.

 
Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote. Souviens-toi ! - Rapide, avec sa voix
D'insecte; Maintenant dit : Je suis Autrefois.
Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !

(Ch. Baudelaire)

 

  

 

 

énumération, accumulation, hypotypose,  F - (disp.)

= énoncé une à une des parties d'un tout. V; répétition

Adieu veau, vache, cochon, couvée.

(J. de La Fontaine)

 

Voir cette figure en langage iconique ?
     

 

 

 

 

 

 

épiphore, F - (disp.) 

répétition d'un même mot à la fin de plusieurs propositions qui se suivent pour obtenir un effet de renforcement ou de symétrie.

Avec une stupeur désolée, il constatait que même sans Lucio Predonzani, le monde continuait à tourner comme avant; que le soleil se levait et se couchait comme avant, comme avant les domestiques secouaient leurs tapis le matin, les trains fonçaient, les gens mangeaient et s'amusaient, et la nuit les garçons et les filles s'embrassaient, debout, contre les grilles sombres du parc, comme avant.

(D. Buzzati)

 

 

 

 

 

euphémisme, M - (transf.)

= expression atténuée d'une réalité désagréable.V. litote

Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine. (= elle est morte)

(A. Chénier)

 

  

 

 

gradation ascendante, (disp.)

= disposition des termes selon une importance croissante

Va, cours, vole, et nous venge.

(P. Corneille)

gradation descendante, (disp.)

= disposition des termes selon une importance décroissante.

Les vieux ne bougent plus (...) leur monde est trop petit
Du lit à la fenêtre, puis du lit au fauteuil et puis du lit au lit.

(J. Brel)

 

  

 

 

harmonie imitative, (phon.)

= évocation du son produit par la chose signifiée V. allitération.

Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ?

(J. Racine)

 

 

 

 

 

hendiadyn, M - (disp.) ou hendiadis

= deux mots compléments sont coordonnés.

Penché sur l'onde et sur l'immensité.

(V. Hugo)

 

  

 

 

 

hiatus, M - (phon.)

= rencontre de deux sons vocaliques produisant un effet disgracieux.

J'arrivai ici hier.

 

  

 

homéotéleute, F- (phon)

= répétition d'un son ou d'un groupe de sons à la finale de plusieurs mots successifs.

au delà, dans tout le reste de l'Uni-park, il y avait cette rumeur de foule qui s'amuse et cette clameur de charlatans et tabarins qui rusent et ce grondement d'objets qui s'usent.

(R.Queneau, cité par Dupriez)

  

 

 

homonymie, F- (phon)

= identité de prononciation (homophonie) ou de graphie (homographie) entre deux ou plusieurs mots.

Caen, camp, khan, quand, quant.

(Dupriez)

Les fils électriques, les fils à papa, que vouliez-vous que je fisse...

Voir cette figure en langage iconique ?
     

 

  

 

 

hypallage, F - (transf.)

= déplacement d'un épithète auprès d'un mot qu'il ne détermine pas ou accord grammatical d'un adjectif avec un autre nom que celui qu'il complète logiquement.

Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire.

(A. de Lamartine)

Voir cette figure en langage iconique ?
     

 

 

 

 

 

hyperbate, F - (disp.)

alors qu'une phrase paraît finie, on y ajoute un mot ou un syntagme qui se trouve ainsi mis en évidence

En outre Godefroi fera annoncer dans toute son armée que le moindre pillage sera immédiatement puni de mort. pour plus de garantie encore, Coloman demande à Godefroi de Bouillon de lui confier son frère Baudouin de Boulogne pendant la durée du périple. A titre d'invité de la cour hongroise, bien sûr.
Et d'otage.

(J.-C. Guillebaud)

  

 

 

 

hyperbole, F - (disp.)

= figure d'exagération, énoncé dans lequel l'expression dépasse la pensée.

Le marché du siècle.

Verser un torrent de larmes.

 

Voir cette figure en langage iconique ?
 

 

 

  

 

 

 

hypocorisme, M - (transf.)

= figure surtout morphologique par laquelle on manifeste de l'affection par des diminutifs ou des appellations apparemment dépréciatives.

Petit brigand.
Gros nigaud.
Crème d'andouille.

 

  

 

 

 

image

= terme générique désignant les comparaisons et les métaphores.

  

 

 

 

 

interrogation oratoire, (transf.)

= formulation d'une idée sous forme interrogative immédiatement suivie de la réponse. V. question rhétorique.

Amants, heureux amants, voulez-vous voyager ?
Que ce soit aux rives prochaines.

(J. de La Fontaine)

  

 

 

 

 

inversion, F - (synt.)

= modification de l'ordre habituel des mots, désigne surtout l'échange des positions entre verbe et sujet quand il n'est pas obligé. V. hyperbate.

Contre nous, de la tyrannie,
L'étendard sanglant est levé.

(pour l'étendard de la tyrannie est levé contre nous)

(La Marseillaise)

 

 

 

 

 

 

ironie, F - (transf.)

Ce procédé consiste à dire le contraire de ce que l'on pense de telle manière que le lecteur ou l'auditeur comprenne le sens caché de cette raillerie.

Au terme d'une longue série de malheurs, Oreste dit, dans Andromaque de Racine :

Oui, je te loue, ô ciel, de ta persévérance.

 

 

 

 

isocolie, F - (disp.)

= équilibre rythmique entre les différents constituants d'une phrase. (Wikipedia). Ces membres égaux sont appelés isocolons par Dupriez.

Nous aurons des lits / pleins d'odeurs légères,
Des divans profonds, / comme des tombeaux,
Et d'étranges fleurs / sur des étagères,
Écloses pour nous / sous des cieux plus beaux »

(Charles Baudelaire, La mort des amants dans Les Fleurs du Mal )

 

  

 

 

 

 

litote, F - (disp.)

= négation de l'idée contraire à ce qui doit être exprimé. V. euphémisme

Ce vin n'est pas mauvais.

Mon bulletin n'est pas très bon.

 

Voir cette figure en langage iconique ?
     

 

 

  

 

 

 

métaphore, F - (transf.)

= transfert de sens d'un sens propre à une autre signification selon une comparaison qui se fait dans l'esprit et qu'on n'indique pas (terme concret dans un contexte abstrait) V. personnification, réification, symbole.

Il pleure à gros bouillons .

L'espoir fleurissait.

(J. Brel)

 

Voir cette figure en langage iconique ?

 

 

Découvrez un site entièrement consacré à la métaphore étudiée dans une optique transdiciplinaire. (http://www.info-metaphore.com)

La métaphore filée

= construction cohérente au long de laquelle dans un même texte, une même image sert de thème conducteur développé de façon prévue et imprévue. V. allégorie.

Juin bleu-paon, pour la joie de nos yeux, s’épanouit en formes rondes, en disques, en globes, en anneaux. La reine des prés y règne, couronnée de perles blondes, le long des fossés; les milliers de petits dômes odorants des tas de foin sont dressés chaque soir pour éviter aux herbes presque séchées l’abondante rosée du matin; l’ombre arrondie des arbres, sur les étangs, tourne autour de la journée, atteignant, caressant et délaissant tour à tour, les feuilles circulaires des nénuphars. Les fleurs blanches, épanouies sur l’eau sont devenues des nids de soleil où des rayons ont déposé la plume vermeille des étamines. Voici les cerises rondes, les cerisiers en boule d’où jaillissent les anneaux mouvants d’étourneaux pillards; voici les grains de groseille, piquée d’un point noir; voici le vent bombé qui roule sans rien accrocher, ni déchirer. Quand l’orage menace, les lacets nerveux des hirondelles bouclent des tourbillons de nuages; les fouillis de têtards écrivent dans la mare, en notes noires, le chant d’adieu du printemps; parfois aussi des grêlons rebondissent...

[...] La plus belle des formes rondes de juin est celle de la nuit de la Saint-Jean. Elle glisse lentement sa lumière tout autour de l’horizon. Peut-être est-ce la bague nuptiale du printemps et de l’été.

(Marie Gevers, Plaisir des météores)

 

 

 

 

 

 

 

métaplasme, M - (phon.)

Cet hyperonyme désigne tous les procédés qui altèrent le mot par adjonction, suppression ou inversion de sons ou de lettres.

V. aphérèse, syncope, apocope ou élision, diérèse, métathèse, paragoge, synérèse.

  

 

 

 

 

métathèse, F - (phon.)

= déplacement de lettres ou de sons V. métaplasme.

La moitié ed la France.

Voir cette figure en langage iconique ?
     

 

 

 

 

 

 

 

métonymie, F - (transf.)

métaphore particulière; = extension du sens d'un mot pour désigner des réalités qu'unit un rapport de concret à abstrait, de contenant à contenu, de signe à chose signifiée. V. métaphore, abstraction, synecdoque

Et chaque meuble se souvient
Dans cette chambre sans berceau
Des éclats des vieilles tempêtes.

(J. Brel)

 

Voir cette figure en langage iconique ?
   

 

 

 

 

 

 

mot-valise, M - (phon.)

= néologisme créé par fusion de deux mots aisément identifiables dont, le plus souvent, la finale de l'un est identique ou presque à l'initiale de l'autre.

Un microcodile. (micro + crocodile)

 

 

 

 

 

onomatopée, F - (phon.)

= mot formé par un procédé phonétique, interjection ou mot formé par redoublement de syllabes

Il y a la moustache du père
Qui est mort d'une glissade
Et qui regarde son troupeau
Bouffer la soupe froide
Et ça fait des grands flchss.

(J. Brel)

 

Écouter cette figure en chansons ?
 

 

 

 

 

oxymoron, oxymore M ou antilogie, F - , ou alliance de mots (disp.)

= antithèse paradoxale, association de termes qui rend une fine nuance de la pensée au moyen d'une expression en apparence contradictoire.

Nous parlons en silence
D'une jeunesse vieille.

(J. Brel)

Voir cette figure en langage iconique ?
 

 

 

 

 

 

parabole, F - (transf.)

= récit allégorique chargé d'une leçon morale ou religieuse

La parabole du bon Samaritain.

(Évangile selon Luc, 10, 25-37)
lire ce texte ?

 

 

 

 

paradoxe, M - (transf.)

= formulation d'une pensée qui paraît illogique ou contraire aux données de l'expérience ou immorale, et qui pourtant contient une vérité piquante et éclairante.

Le soupir d'une jolie fille s'entend plus loin que le rugissement d'un lion.

(Proverbe arabe in Ecrire au quotidien...)

 

Voir cette figure en langage iconique ?
   

 

 

 

 

paragoge, F .

= métaplasme formé par l'addition d'un phonème à la fin d'un mot..

Quatre mots seulement ;
Après, ne me réponds qu'avecque cette épée.

(Corneille, le Cid..)

 En savoir davantage sur le Cabinet des curiosités de Désidério.

 

parallélisme, M - (disp.)

= disposition symétrique.

Jojo,
Ce soir comme chaque soir

Nous refaisons nos guerres

Tu reprends Saint-Nazaire

Je refais l'Olympia.

(J. Brel)

 

Voir cette figure en langage iconique ?
   

 

 

 

 

 

 

 

 

parataxe, F - (disp.)

= construction caractérisée par l'accumulation de phrases juxtaposées. V. disjonction.

Je suis là, je la suis,
Je n'ose rien pour elle...

(J. Brel)

  

 

 

paronomase, F - (phon.)

= rapprochement de mots paronymes = très proches par le son mais de sens différents : honneur / horreur.

(...) qu'ils aillent offrir au champ d'horreur
Leurs vingt ans qui n'avaient pu naître

(J. Brel)

 

Voir cette figure en langage iconique ?
     

 

  

 

 

 

périphrase, F - (transf.)

1. = expression d'une idée, d'un objet -qu'un seul mot sert habituellement à désigner- par un groupe de mots qui les définissent et les expliquent.
2. = description des qualités d'un être (objet ou personne) au lieu de le nommer.

Le brin d'herbe sacré qui nous donne le pain.

(A. de Musset)

 

 

 

 

 

 

personnification, F - (transf.)

= métaphore par laquelle un objet est considéré comme animé, un animal comme une personne. ANT. réification.

Et passent les cocotiers qui écrivent des chants d'amour (...)

(J. Brel)

 

 

Voir cette figure en langage iconique ?
   

 

 

 

 

 

 

 

 

pléonasme, M - (disp.)

= redondance, addition d'un terme dont le sens est déjà présent dans l'énoncé.

Je l'ai vu de mes yeux, je l'ai entendu de mes oreilles.

(Littré)

Pour plus de précisions...
Le pléonasme double un mot par un autre qui contient implicitement ou explicitement le même sens : reculer en arrière (reculer c'est se déplacer en arrière), secousse sismique (séisme vient du grec et veut dire secousse), hémorragie de sang (hémorragie, formé sur le grec, signifie écoulement de sang), noire mélancolie (du grec melan kholia, humeur noire) etc.

on l'appelle pléonasme vicieux ou périssologie, lorsqu'il est perçu comme une erreur

La redondance est une superfluité de langage (du latin redundare, déborder) ; elle constitue un abus par ajout de précisions inutiles : c'est le cas pour jeunes bébés parce qu'un bébé est un être jeune par essence ; il n'y a pas répétition d'un mot comme dans le pléonasme ; c'est d'un ami dont j'ai besoin (dont= de qui ou de quoi) ; c'est encore le cas pour la "fuite en avant", parce qu'on n'a jamais vu quelqu'un fuir vers l'arrière ou le côté, étant donné le sens de déplacement des êtres animés ; c'est parfaitement exact, encore redondance, une chose ne peut pas être partiellement exacte, elle est fausse ou vraie, c'est tout ; exact signifie "qui correspond rigoureusement" ; parfaitement juste, même chose...

Enfin, la tautologie, décriée par Littré qui la qualifiait de "vice d'élocution", est considérée maintenant comme un effet de style visant à renforcer l'expression de la pensée : c'est mon avis et je le partage - je l'ai vu de mes propres yeux - c'est la vérité pleine et entière - au fur et à mesure - un sou est un sou - je le ferai moi-même... rappelons-nous, à la fin de la tirade du nez, Cyrano : je me les sers moi-même et je ne permets pas qu'un autre me les serve. La tautologie est proche du pléonasme, mais le pléonasme est une faute alors que la tautologie est une figure de rhétorique.

D'après Jacques Lardenais (?) 6/11/2004, sur le forum
ABC de la langue française, Questions de langue, intervention #17
http://www.languefrancaise.net/forum/viewtopic.php?id=376

  

 

 

 

polysyndète, F - (disp.)

= répétition des mots de liaison.

Et quelques pas de deux et quelques pas de danse
Et la nuit est soumise et l'alizé se brise
Aux Marquises.

(J. Brel)

 

 

 

 

 

prétérition, F - (disp.)

= l'auteur exprime ce qu'il feint de passer sous silence.

Je ne parlerai pas de l'ouvrier qui pleure
La perte de ses doigts morts au champ du labeur
De la jeune fille fanée avant d'avoir aimé
Je n'en parlerai pas
Il vaut mieux glorifier le chat de la voisine.

(Y. Montand)

 

 

 

 

 

prolepse, F - (transf.)

= réfutation d'une objection que l'on émet soi-même.

Bien sûr le temps qui va trop vite,
Ces métros remplis de noyés,
La vérité qui nous évite,
Mais, mais voir un ami pleurer.

(J. Brel)

 

 

 

 

 

prosopopée, F - (transf.)

= discours prêté à des défunts ou à des objets inanimés.

La Ballade des Pendus de François Villon.

Vous pouvez relire ce texte sur cette page. et l' écouter ici.

 

Voir cette figure en langage iconique ?
     

 

 

  

 

 

 

 

 

question oratoire ou
q. rhétorique ou
pseudo-interrogation
, (disp.)

= énoncé qui transmet des certitudes sous forme de questions posées à un auditoire que l'on suppose acquis à l'avance.

Sans amour, sans amour
Qu'est-ce que vivre veut dire ?

(J. Brel)

 

 

 

 

 

 

 

réification ou chosification F - (transf.)

= métaphore par laquelle un être animé est traité comme un objet;
une personne comme un animal ou un objet.
ANT. personnification.

Laisse-moi devenir
L'ombre de ton ombre
L'ombre de ta main
L'ombre de ton chien.

(J. Brel)

 

Voir cette figure en langage iconique ?
     

 

 

 

 

 

 

répétition, F - (disp.)

= redite, retour de la même idée, du même mot ou groupe de mots. V. accumulation, allitération, anaphore, épiphore, pléonasme.

(...) l'autre (...)
Qui fait ses petites affaires
Avec son petit chapeau
Avec son petit manteau
Avec sa petite auto.

(J. Brel)

 

Voir cette figure en langage iconique ?
     

 

 

 

 

 

 

 

 

 

syllepse, F - (synt.)

syllepse grammaticale : = substitution de l'accord logique à l'accord grammatical.

On est tombés d'accord.

syllepse de sens : un même mot est employé à la fois dans les deux sens : propre et figuré. V. zeugme

Le capitaine de gendarmerie tenait qu'on s'embarque tous les quatre, plus les toutous, dans la "quatre cent trois" qu'il vient de se payer. Une voiture nouvelle, ça vous transporte les premiers jours!

(J. Audiberti)

 

 

 

 

 

 

 

symbole, M - (transf.)

= élément ou énoncé descriptif ou narratif susceptible d'une double interprétation sur le plan réaliste et sur le plan des idées.

Brûler d'une possible fièvre (...)
Aimer jusqu'à la déchirure (...)
Tenter, sans force et sans armure,
D'atteindre l'inaccessible étoile.

(J. Brel)

 

Voir cette figure en langage iconique ?
   

 

 

 

 

 

 

 

 

syncope, F -(phon.)

= suppression d'une partie intérieure du mot. V. métaplasme.

B'soir Msieurs Dames.

(R. Queneau)

 

 

 

 

 

 

synecdoque, F - (transf.)

= extension du sens d'un mot, utilisation de la partie pour le tout, de la matière pour l'objet, du pluriel pour le singulier, du nom propre pour le nom commun, du nom commun pour le nom propre.
(Plusieurs auteurs assimilent la synecdoque à la métonymie.)

Et puis il y a la toute vieille
Qu'en finit pas de vibrer
Et qu'on n'écoute même pas [...]
Ce que ses pauvres mains racontent.

(J. Brel)

 

Voir cette figure en langage iconique ?
   

 

 

  

 

 

 

synérèse, F -(phon.)

= prononciation groupant en une seule syllabe deux voyelles contiguës d'un même mot. V. métaplasme.

Août prononcé [ut] au lieu de [a-ut]

 

 

 

trope, M

= "hyperonyme désignant les divers procédés de figuration", "l'ensemble des procédés qui consistent à remplacer le mot propre par un autre qui y a quelque rapport." (Dupriez)

V. image, métaphore, métonymie, synecdoque, antonomase.

 

 

 

trope communicationnel, M -(transf.), double énonciation

= ce procédé consiste à feindre d'adresser un énoncé à quelqu'un d'autre que celui auquel on le destine véritablement.

[La] propriété de la parole théâtrale que Catherine Kerbrat-Orecchioni (*) nomme le trope communicationnel: cette tactique biaisée consiste à feindre d’adresser un message à un destinataire explicite et direct, qui n’est en fait que secondaire puisque le message est véritablement destiné à un récepteur indirect mais principal.

Pour une approche pragmatique du dialogue théâtral », Pratiques, n° 41, 1984, p. 46-61.

(cité par Sophie Duval, «Un involontaire homme d’esprit : naïveté, théâtralité ironique et trope méta-communicationnel chez Proust», [En ligne], Mis en ligne le: 9 mars 2007 Disponible sur: http://www.item.ens.fr/index.php?id=75968.)

Dans "La femme du boulanger" de Marcel Pagnol, le mari trompé fait des violents reproche à la chatte Pomponnette qui s'est absentée du domicile, mais se montre plein d'attention pour sa volage épouse qui en est bouleversée.

Ah! Te voilà, toi ? Regarde, la voilà la Pomponnette... Garce, salope, ordure, c'est maintenant que tu reviens ? Et le pauvre Pompon, dis, qui s'est fait un mauvais sang d'encre pendant ces trois jours ! Il tournait, il virait, il cherchait dans tous les coins... Plus malheureux qu'une pierre, il était...  Et elle, pendant ce temps-là avec son chat de gouttières... Un inconnu, un bon à rien... Un passant du clair de lune... Qu'est-ce qu'il avait, dis, de plus que lui ?

(Sa femme, baissant la tête) – Rien.

Toi, tu dis : « Rien ». Mais elle, si elle savait parler, ou si elle n’avait pas honte – ou pas de pitié pour ce vieux Pompon – elle me dirait : « Il était plus beau. » Et qu’est-ce que ça veut dire, beau ? Qu’est-ce que c’est, cette petite différence de l’un à l’autre ? Tous les Chinois sont pareils, tous les nègres se ressemblent, et, parce que les lions sont plus forts que les lapins, ce n’est pas une raison pour que les lapines leur courent derrière en clignant de l’œil.
(à la chatte) Et la tendresse, alors, Qu’est-ce que tu en fais ? Dis, ton berger de gouttières, est-ce qu’il se réveillait, la nuit, pour te regarder dormir ? Est-ce que, si tu étais partie, il aurait laissé refroidir son four, s’il avait été boulanger ?

(La chatte, tout à coup, s’en va vers une assiette de lait qui était sur le rebord du four, et lape tranquillement)

Voilà. Elle a vu l’assiette de lait, l’assiette du pauvre Pompon. Dis, c’est pour ça que tu reviens ? Tu as eu faim et tu as eu froid ?… Va, bois-lui son lait, ça lui fait plaisir… Dis, est-ce que tu repartiras encore ?

(Sa femme) – Elle ne repartira plus.

(A la chatte, à voix basse) – Parce que, si tu as envie de repartir, il vaudrait mieux repartir tout de suite : ça serait sûrement moins cruel…

(Sa femme) – Non, elle ne repartira plus… Plus jamais.

 

vers brisés

= création d'un double discours. Le premier apparaît lorsqu'on lit le texte de manière continue; le second, caché, lorsqu'on lit un vers sur deux, le premier mot de chaque vers ou la première partie du vers.

Par les plus grands forfaits j’ai vu troubler la terre.
sur le trône affermi, le roi sait tout dompter.
Dans la publique paix l’amour seul fait la guerre :
C’est le seul ennemi qui soit à redouter.

Voltaire, Zadig.

Pour en savoir davantage V. le site Figures Ambiguës

 

 

 

zeugme ou zeugma ou attelage, M - (disp.)

= un terme concret et un terme abstrait sont compléments d'un même mot. V. syllepse

Tout jeune Napoléon était très maigre
et officier d'artillerie
plus tard il devint empereur
alors il prit du ventre et beaucoup de pays.

(J. Prévert)

Voir cette figure en langage iconique ?

 

 

 

mise à jour : 03.02.2013