JOSQUIN des Prés 

vers 1440 (?) - 1521

Biographie  CHRONOLOGIE    extraits

Biographie

Picardie, vers 1440 ( ?) / Condé-sur-Escaut, 27 août 1521.

Chantre à la collégiale de Saint-Quentin (Aisne), où il fut peut-être l'élève d'Ockeghem, on ne trouve pourtant trace de son activité qu'à partir de son installation en Italie, comme chantre du Dôme de Milan, puis au service du Duc Sforza et du Cardinal Ascanio Sforza, qui l'introduit dans les milieux romains ; il appartient alors à la chapelle papale (1486-1494), tout en voyageant beaucoup (Milan, Paris, Plaisance, Modène, Nancy...).

En 1499 cependant, il quitte Rome pour entrer au service du Duc Hercule 1er de Ferrare, auprès duquel il restera jusqu'en 1515. Un temps à la cour du Roi de France Louis XII, on le retrouve à Saint-Quentin (1509), comme maître de Chœur de la cathédrale, avant qu'il ne se fixe à nouveau - et définitivement semble-t-il - dans sa Picardie natale, à Condé-sur-Escaut, où il vit ses dernières années en qualité de chanoine (1515-1521).

Avant Lassus et Palestrina, Josquin fut considéré comme le plus grand musicien de son temps, et son œuvre fut largement diffusée, notamment grâce à l'imprimerie naissante. Complètement oublié ensuite, il ne fut redécouvert qu'au XIXe siècle. Maître incontesté du contrepoint, tout en sachant allier à merveille l'émotion et la science architecturale, Josquin des Prés est un précurseur de génie : héritier de tout le XVe siècle, il est le premier grand musicien de la Renaissance.

chronologie

« Les musiciens font ce qu’ils peuvent des notes, Josquin seul en fait ce qu’il veut » : Luther.

Bien que JOSQUIN DES PRÉS soit l’un des compositeurs les plus célèbres de son temps, les renseignements biographiques le concernant sont peu nombreux et incertains.
On suppose qu’il fut choriste, puis ensuite chanoine et chef de chœur à la collégiale de Saint-Quentin. Peut-être fut-il aussi l’élève d’
Ockeghem, son modèle, à la mémoire duquel il écrivit « Déploration sur la mort de Johannes Ockegem » ?

Des documents plus certains attestent qu’il fut chanteur au Dôme de Milan de 1459 à 1472.
De 1474 à 1479, il est choriste à Milan à la cour du duc Galeazzo Maria Sforza, qui possédait la chapelle la plus importante d’Italie. On suppose qu’en 1479, il appartenait déjà au clergé.
Entre 1486 et 1494, il chante, par intermittence, à la chapelle papale sous les papes Innocent VIII et Alexandre VI. De même, entre 1490 et 1493, il est au service du cardinal Ascanio Sforza comme musicien et compositeur.
JOSQUIN DES PRES semble avoir quitté la chapelle papale entre 1494 et 1501.
Des documents attestent sa présence en France entre 1501 et 1503. En 1501, il séjourne même à la cour du roi Louis XII et compose pour la chapelle de cette cour.
De 1503 à 1505, il est maître de chapelle du duc Hercule Ier à Ferrare en Italie.
En 1515,il devient prévôt de l’Eglise Notre-Dame à Condé-sur-Escaut où il termine son existence et compose jusqu’à un âge fort avancé.

L’œuvre de JOSQUIN DES PRES est d’une grande fécondité. On lui doit une vingtaine de messes, environ 90 motets et 70 compositions profanes, 2 Magnificat, 2 fragments de Magnificat et plusieurs Ave Maria. Ses œuvres lui ont survécu de façon exceptionnellement longue pour son époque.
JOSQUIN DES PRES peut en effet être considéré comme le plus grand compositeur de son temps et comme l’un des premiers musiciens européens.
Il a ouvert la voie à de nombreux compositeurs tels Morales, Gombert, Créquillon, Monte et Palestrina.

Plusieurs compositions attribuées à Josquin par des copistes et des imprimeurs du 16ème siècle se sont avérées ne pas lui appartenir et les musicologues continuent à débattre de l’authenticité d’un grand nombre de ‘ses’ compositions.

 

Ses œuvres reflètent deux styles fort contrastés avec une complexité contrapuntique inégalée, propre au style néerlandais et une savante écriture homophone d’influence italienne.

Son perfectionnisme musical fut à la hauteur de la conscience qu’il avait de sa valeur. Il était très exigeant financièrement et n’hésitait point à s’adresser aux grands de ce monde (Louis XII) avec un humour certain : ainsi sa chanson « Adieu mes amours » comportant l’allusion

« Vivrai-je du vent, si l’argent du roi ne vient pas souvent ? ».

Extrait

Missa Faisant Regretz Agnus Dei

Il était de coutume, à la Renaissance, de composer de vastes cathédrales polyphoniques sur des thèmes parfois tirés de chansons populaires. Josquin Desprez ne pouvait mieux faire que de se citer lui-même. A partir de sa chanson à 4 voix, Mille Regretz, il tisse l’une de ses plus belles messes, la Missa faisant regretz, grandiose architecture sonore.

Missa Hercules Dux Ferrariae - Kyrie