PETITE HISTOIRE DE LA MUSIQUE OCCIDENTALE

 

 

 

Il n'y a pas de société sans musique. Depuis que l'homme est homme il fabrique des sons. La Chine est un des premiers pays qui a bénéficié d'une musique instrumentale structurée et qui perdure d'ailleurs encore aujourd'hui. Les découvertes faites dans la tombe du marquis

Yi de Zheng, inhumé en 433 avant J.C., en sont la parfaite illustration.

Il faut remonter à l'Antiquité avec la civilisation grecque pour avoir les premières musiques écrites. La première partition retrouvée est celle d'Euripide datée de 407 avant J.C.

Mais déjà les hommes de la Préhistoire, profitant des qualités acoustiques des grottes, produisaient des sons lors des cérémonies chamaniques, parfois à l'aide d'instruments, de concrétions .

LA PRÉHISTOIRE

 

L'étude de quelques instruments sonores fabriqués par les hommes du Paléolithique et l'exploration acoustique de leurs grottes ornées montrent qu'ils utilisaient des phénomènes acoustiques et jouaient de la musique.

 

La naissance de l'art est attestée au Paléolithique par les grottes ornées, les gravures et les statuettes de plus de 30 000 ans qui nous sont parvenues. Ces peintres, graveurs et sculpteurs étaient-ils aussi musiciens?


Malgré le caractère éphémère des productions sonores, quelques témoignages matériels en ont été conservés. Dans les lieux qu'ils ont habités, les hommes du Paléolithique ont laissé des instruments émetteurs de signal, telles les phalanges sifflantes, ou de musique, comme la flûte. Nous avons «joué» ces instruments, ou des répliques à l'identique, et nous avons réalisé des simulations numériques afin de retrouver les sons produits par nos ancêtres et de comprendre leurs choix acoustiques.

L'intensité, la dynamique et le rythme, constituant en grande partie la musique, ne peuvent être abordés qu'au travers d'observations ethnographiques ou d'expérimentations. Ainsi, la con- naissance, la pratique du chant, d'un instrument comme la flûte permettent de se rapprocher des moyens de nos ancêtres : la voix, l'oreille, le souffle, le doigté, le mouvement. Nos mesures physiques, limitées à la description objective de la fréquence et, parfois, du timbre, suffisent toutefois à prouver que les hommes du Paléolithique possédaient déjà certaines connaissances acoustiques.

Par ailleurs, les hommes de Cro-Magnon ont remarqué des particularités sonores des grottes qu'ils ont ornées. Certaines sont indiquées par des signes picturaux ou coïncident avec des œuvres pariétales, qui prennent un sens grâce à nos mesures acoustiques.
 

Les phalanges de renne sifflantes

 

Parmi les nombreux ossements, reliefs alimentaires des hommes du 

Paléolithique, Néandertaliens ou Cro-Magnons, on trouve quelques

phalanges de renne percées qui font d'excellents sifflets, produisant un son clair et puissant. Ces phalanges portent toujours l'empreinte de morsures animales, que recoupent des traces de boucherie. Les plus anciennes ont environ 100 000 ans, et la tradition a perduré jusqu'à l'aube du XXe siècle, par exemple chez les Indiens du Mackenzie, au Nord-ouest du Canada.
Les phalanges sifflantes du Paléolithique témoignent de relations étroites entre l'homme et des carnassiers, notamment le loup. Cet animal paraît avoir été le commensal de l'homme bien avant de devenir son compagnon.

Quand un groupe de loups chasse à courre un cervidé, l'animal de tête tente de mordre les pattes arrière, le flanc et, d'un bond, de heurter brutalement de l'épaule l'animal poursuivi pour le faire trébucher. La mise à mort se fait alors en évitant les redoutables sabots aux bords tranchants. Quand une meute a tué une proie, elle s'acharne volontiers, afin d'en consommer jusqu'au moindre lambeau de chair. De la sorte, les os portent de graves lésions et sont éventuellement troués.

Les Néandertaliens et les Cro-Magnons, dépeçant des carcasses de rennes ainsi tués et plus ou moins dévorés par des loups, ont récupéré des phalanges mordues et trouées par les carnassiers. Après désarticulation et décarnisation, le trou est régularisé, éventuellement agrandi, la moelle occupant la cavité est extraite : le sifflet est prêt.

Une telle transformation requiert que le trou occupe une position précise, sur la face postérieure de la première phalange, proche de l'épiphyse supérieure (l'extrémité renflée de l'os). Quand cette zone est mordue par un loup, l'os peut y être troué alors qu'il ne porte autour que des traces profondes de morsures, à cause de la morphologie dentaire spécifique à cet animal et de la structure des phalanges de renne : elles sont naturellement creuses, et la paroi osseuse est moins épaisse à cet endroit. Quelques rares secondes phalanges de renne, possédant les mêmes caractéristiques, ont, de la même façon, été transformées en sifflets.

Cet «instrument à vent», pour primitif qu'il soit, présente un bon compromis entre les impératifs anatomiques et physiologiques de l'instrumentiste et un jeu potentiellement varié. La surface de l'épiphyse supérieure de la première phalange est en effet divisée par une dépression centrale dont le prolongement sur la face supérieure forme un canal qui facilite le positionnement correct des lèvres de l'instrumentiste et donne un confort de jeu en favorisant l'orientation du jet d'air vers l'arête du trou (l'air contenu dans la phalange est excité par l'insufflation d'un filet d'air qui oscille sur le bord du trou servant de biseau).

La plus basse fréquence de résonance d'un volume ouvert sur l'extérieur par un trou résulte de la compression périodique de l'air qui y est contenu : cette résonance ne faisant pas intervenir de propagation d'onde interne est connue sous le nom de résonance de Helmholtz. Des résonances associées à la propagation d'ondes longitudinales dans la cavité allongée apparaissent à des fréquences plus élevées : ce sont les modes de résonance de l'embryon de tuyau que constitue la phalange. À fréquence encore plus élevée, une résonance transversale apparaît. La position des lèvres et la pression du souffle déterminent quelle résonance est excitée préférentiellement et permettent d'en moduler la fréquence : par exemple, celle-ci diminue lorsque l'on approche les lèvres du trou. On peut aussi souffler latéralement à la phalange, comme dans une flûte traversière, ou par le nez.

En soufflant dans des phalanges archéologiques ou dans des répliques, on produit des sons variés en hauteur, en intensité et en modes de jeu : sifflement continu, roulements, modulations... L'écart entre les sons obtenus avoisinent parfois l'octave.

L'analyse des sons fait apparaître deux composantes principales : la composante purement harmonique et le bruit de souffle, associé à la turbulence. Ce bruit à large bande est modulé par les diverses résonances acoustiques de la phalange ; ainsi, à une fréquence légèrement inférieure à celle du premier mode longitudinal apparaît une antirésonance de la phalange sifflante : aucun son n'est émis à cette fréquence. En raison des dimensions des phalanges de renne, les sons fondamentaux émis se situent toujours entre 1 800 et 3 600 hertz, dans la bande de plus grande sensibilité de l'oreille (les secondes phalanges, environ un tiers plus courtes que les premières, émettent les sons les plus aigus).

Quelles sont les possibilités de cet instrument? Les sons très élevés qu'il produit émergent violemment sur l'ensemble des sons naturels et humains. Ils peuvent constituer des signaux de communication lors de chasses en groupe. William Pruitt, de l'Université de Manitoba, a par ailleurs observé l'étrange réaction de hardes de rennes au signal sonore émis avec une phalange moderne ou avec une phalange indienne du début du siècle, au bord d'un lac en forêt finlandaise. À la curiosité a succédé un comportement de confiance : les rennes se sont couchés sur la neige ou sur la glace à la suite de coups de sifflet prolongés et espacés les uns des autres de plusieurs minutes.

http://www.pourlascience.com/php/pls/article_integral.php?idn3=1668

 

Des flûtes vieilles de 35.000 ans découvertes en Allemagne

CHRISTIAN DU BRULLE

mercredi 24 juin 2009  www.lesoir.be

Une flûte quasi complète et taillée voici 35.000 ans a été retrouvée l'an dernier en Allemagne. Pour les archéologues, c'est clair : nos ancêtres aimaient la musique. Écoutez un morceau joué sur une réplique de cette flûte à cinq trous.

Photo : AFP

C'est la revue scientifique Nature qui en fait son gros titre cette semaine : l'homme préhistorique vivant il y a 35.000 ans jouait de la flûte. Et pas qu'un peu à en croire les découvertes des chercheurs de l'Université de Tübingen, à l'origine de cette découverte.

Au cours de l'été 2008, les fouilles archéologiques des sites d'Hohle Fels et de Vogelherd ont permis de mettre au jour une flûte en os quasi intacte, et de plusieurs petits fragments isolés appartenant à 3 flûtes en ivoire.

La plus importante de ces découvertes, la flûte quasi complète, a été retrouvée à la base des dépôts aurignaciens à la grotte d'Hohle Fels dans la vallée de l'Ach, à environ 20 km à l'Ouest de la ville d'Ulm. Douze fragments peu dispersés la composent. Pour l'équipe de Nicholas Conard, de l'Université de Tübingen, cette flûte est l'instrument de musique le mieux conservé retrouvé à ce jour dans les grottes du Jura Souabe.

L'instrument paléolithique a une longueur de 21,8 cm pour un diamètre d'environ 8 mm. La flûte présente 5 trous de doigt. Sa surface et sa structure sont particulièrement bien conservées et révèlent de nombreux détails de sa fabrication.

« L'artisan a fait deux profondes encoches, en forme de V, à une extrémité de l'instrument, pour ce qui formait probablement la partie proximale de la flûte, là où le musicien soufflait, indiquent les chercheurs. Elle a été fabriquée au départ d'un radius de vautour griffon (Gyps fulvus). Cette espèce présente une envergure comprise entre 230 et 265 cm et fournit des os adaptés pour la confection de tels instruments. »

Des restes de vautour griffon, tout comme d'autres vautours, sont présents dans les dépôts du Paléolithique supérieur dans les grottes de la région.

« Ces découvertes démontrent que la musique jouait un rôle important dans la vie des Aurignaciens dans les vallées du sud-ouest de l'Allemagne, indique encore l'équipe. La plupart de ces flûtes proviennent de contextes archéologiques composés d'abondants restes organiques et lithiques, de faune chassée et d'os brûlés. Cette diversité suggère que les occupants de ces sites jouaient d'instruments de musique en contextes social et culturel variés. »

Et ils concluent : « les flûtes d'Hohle Fels, de Vogelherd ainsi que les précédentes découvertes faites dans la grotte voisine de Geissenklösterle de flûtes plus récente (30.000 ans) attestent d'une tradition musicale au cours de l'Aurignacien, lors des toutes premières installations des hommes modernes dans la région du Danube septentrional. »

Un autre instrument préhistorique.

Le rhombe

Contrairement aux autres instruments à vent, le son ne provient pas de l'air mis en vibration dans l'instrument. C'est l'air déplacé autour de lui qui crée cette sonorité envoutante utilisée depuis la préhistoire. Nous en devons l'invention aux Magdaléniens (abri de FONTALES dans l'Aveyron - celui de RAYMONDEN en Dordogne et celui de LALINDE, également en Dordogne). rites magiques.

En forme de poisson plat, le rhombe est attaché à une ficelle et mis en rotation. Le ronflement change de tonalité en fonction de la vitesse du mouvement de rotation.

http://www.galerie-musique.com/index.php?option=content&task=view&id=7 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Rhombe 

http://www.lmifox.com/rhombe/index.htm   

 http://lcormier.club.fr/rhombe.html 

http://www.ethnomusicologie.net/

 

Chez les Sumériens ,on atteste, depuis le 4ième siècle avant J.C., de la pratique de la harpe mais aussi d'autres instruments comme : la flûte longue, la flûte double assortie d'une petite anche, le psaltérion (cadre pourvu de cordes), la cithare (avec caisse de résonance) et le luth.

- En Égypte se sont développés, à côté du luth et des flûtes, des instruments de percussion comme les cymbales mais aussi la trompette (militaire).

 

LA GRÈCE ANTIQUE

 

 

LA ROME ANTIQUE

 

 

LE MOYEN AGE

 

C'est la théorie musicale de la Grèce antique qui est à la base de la théorie musicale au Moyen-Âge, même si elle a subi quelques modifications lors des transmissions à travers le temps.

Les grecs anciens estimaient que la musique avait une influence sur la volonté et le caractère et que certaines fonctions étaient liées à certaines « familles » de sons (modes). Platon était même d'avis qu'une « bonne musique » formait des « bons citoyens ».

Les bases de la musique occidentale s'élaborent autour de l'Église chrétienne. L'évolution musicale au cours des premiers siècles du Moyen Age reste un domaine de spéculation pure puisque ce n'est qu'au IX e  siècle qu'apparaît un corpus écrit, doublé de traités théoriques autorisant un véritable travail de musicologie. On sait toutefois qu'au III e  siècle le chant chrétien occidental abandonne le grec au profit du latin et qu'au IV e  siècle l'Église byzantine adopte son style propre, tandis que les évêques de Rome s'éloignent des empereurs d'Orient et recherchent l'appui des rois carolingiens. 

 

DOUBLES CROCHES

 

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La musique religieuse de la chrétienté

 

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Pour sa première émission, Double Croches se propose d’explorer les racines grecques et méditerranéennes de la musique chrétienne.

 

 

Le moyen âge musical s'étend sur une période un peu plus longue que le moyen âge historique (dont la fin est se situe généralement à la fin de la guerre de cent ans en 1453) et recouvre une partie de la renaissance. Le moyen âge musical peut se diviser en quatre parties :

puce

la musique grégorienne

puce

l'école de Notre Dame

puce

l'ars nova

puce

la musique de la renaissance.

 

LA MUSIQUE GRÉGORIENNE

 

le chant grégorien - l'organum - le motet - l'ars nova
les caractéristiques de la musique

le chant grégorien  

Peu avant l'an 800, le pape Grégoire 1er regroupa les chants développés à Rome, leur attribua une place spécifique dans la liturgie, l'ordo, et veilla à ce qu'ils fussent utilisés dans l'ensemble de l'Église.  Cependant, Grégoire n'a rien à voir avec le chant qui porte son nom. Lui-même parlait du cantus romanus, chant romain.
Une campagne de Charlemagne au IXème siècle favorisa l'expansion du chant grégorien, au détriment des autres formes de chant.

 La représentation médiévale de Grégoire rédigeant des chants sous l'inspiration de la Colombe est une habile opération de propagande des Carolingiens pour uniformiser le rite chrétien et ainsi assurer l'unité et la pérennité de l'empire qu'ils ont constitué en quelques générations. L'un des premiers antiphonaires "grégoriens", celui de Compiègne, date du milieu du IXe et présente, en tête du manuscrit, cette dédicace qui attribue à Grégoire le répertoire de plain-chant, qui désormais portera son nom. Le chant grégorien (écouter) repose sur des modes inspirés des modes grecs antiques. L'octave est désormais l'intervalle principal. La note finale est déterminée en fonction du mode. C'est l'ancêtre de la tonique de nos gammes modernes. Le chant grégorien est monodique : il ne comporte qu'une seule mélodie.

Enluminure représentant le pape Grégoire Ier écrivant les chants de l'office sous la dictée de la colombe, symbole de l'Esprit saint.

   

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Ce chant qu’on appelle grégorien

 

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Le chant dit « grégorien » porte-t-il bien son nom ? Judith Cahîne et Xavier Lacavalerie passent en revue quelques uns des hauts lieux de ce genre considéré longtemps comme « la » musique de la chrétienté ?

 

  L'organum  

 

Dès le IXe siècle, de nombreux musiciens s'attachèrent à élaborer une forme musicale plus complexe que la mélodie non accompagnée, et ajoutèrent une partie vocale destinée à être chantée en même temps que la ligne de chant principale.
Au début, seul l'intervalle d'octave était considéré comme harmonieux. Plus tard, ce furent également la quinte et la quarte.
Dans les premiers temps, la voix était simplement ajoutée en parallèle à la mélodie, à l'intervalle constant d'une octave, d'une quarte ou d'une quinte au-dessus. Par la suite, la voix ajoutée et située au-dessus de la voie principale, est devenue une contre - mélodie à part entière.  La voie inférieure est devenue la voie qui porte désormais le nom de ténor. La voie supérieure s'appelait le cantus.  Ce processus d'embellissement atteignit son apogée avec l'école de Notre - Dame de Paris, à la fin du XIIe siècle et au début du XIIIe siècle.

L'organum est à l'origine de la polyphonie, qui est l'une des bases principales de la tradition musicale en Occident

 

le motet

 

La voie supérieure de l'organum devint de plus en plus ornementée.  Vers 1240, on inventa des parties supérieures en français et en latin, appelées motets (de "mot"). Les compositions entières prirent ce nom.

Pendant la deuxième moitié du XIIIe siècle, cette forme devint la forme principale de la polyphonie en Europe

 

l'ars nova

 

L'évolution des textes narratifs pour les voies supérieures des motets rendit nécessaire l'emploi de davantage de notes brèves, ceci pour que chaque syllabe corresponde à une note.
Il s'en suivit une évolution de la notation, dont les principes furent exposés dans le traité "Ars Nova" (vers 1325) de Philippe de Vitry (1291-1361).

Alors que les motets antérieurs à cette époque avaient pour fondement le ténor (généralement la voix la plus grave), les chansons polyphoniques de l'ars nova semblent avoir été construites pour la voie la plus élevée (le cantus).
Guillaume de Machaut (France) et Francesco Landini (Italie) sont les compositeurs majeurs de ce XIVe siècle.
Le XVe siècle vit l'apogée de cette technique.  Mais déjà, en Angleterre, apparut une nouvelle technique incluant beaucoup plus d'harmonie ...

 

les caractéristiques de la musique

 

En matière de musique, le Moyen Age correspond sensiblement à la période 800 (chant grégorien) / 1450 (motets polyphoniques). Les pièces musicales des débuts de la polyphonie sont rares. L'écriture était difficile. Depuis l'Ars Nova, l'écriture musicale permet de reproduire toutes les hauteurs et toutes les durées de note. Cependant, la notion d'harmonie telle que nous la connaissons aujourd'hui n'existe pas. Pour nos oreilles modernes, les pièces du Moyen Age apparaissent comme des pièces aux sonorités étranges, du fait de l'absence de tonalité, de gamme, et du fait de l'existence de dissonances possibles

 

L'Ars antiqua et la polyphonie médiévale (XIIe et XIIIe siècles) : 

l'École de Notre-Dame (Léonin et Pérotin le Grand).

 

Avec les débuts de la polyphonie, l'art musical cesse d'être anonyme, et l'histoire nous laisse le nom des premiers musiciens connus, qui sont souvent aussi des théoriciens ayant contribué à faire progresser le genre. Parmi les plus fameux d'entre eux, Léonin et surtout Pérotin le Grand s'imposent comme les maîtres de l'Organum (terme latin désignant la musique polyphonique de l'époque). Ces musiciens appartiennent au cercle de l'École épiscopale cathédrale (d'où le nom d'École de Notre-Dame qui a été donné par la suite à leur mouvance), et non plus comme auparavant, à celui des monastères. Il s'agit souvent de chantres (chanteurs de maîtrise membres du clergé), et leurs noms ne sont connus que grâce à des mentions figurant dans divers manuscrits (d'où la difficulté à les situer précisément).

Ainsi Léonin est-il connu par un traité postérieur anonyme (1275), qui le cite comme un « faiseur d'organa » et comme auteur d'un grand livre de polyphonie composé sans doute vers 1180 (date d'ouverture au culte de la nouvelle cathédrale de Paris).

Ainsi Pérotin le Grand (fin XIIe/début XIIIe s.), cité par le même traité comme « optimus discantor » (le meilleur « déchanteur », c'est-à-dire le plus grand inventeur de contre-chants mélodiques).

Le même auteur lui attribue deux quadruples organa (à quatre voix), les graduels Viderunt et Sederunt, et deux triples (à trois voix), qui comptent parmi les plus belles réalisations de la musique polyphonique médiévale. La même source nous apprend que Pérotin aurait abrégé le Magnus liber de Léonin (c'est-à-dire transcrit dans une notation plus contemporaine), preuve de l'importance capitale de ce musicien.

 

L'ÉCOLE DE NOTRE - DAME

 

A partir du IXe siècle, les chants collectifs comportent une mise en scène un peu plus élaborée et se détachent parfois du contexte liturgique. Ces "drames" moyenâgeux sont un peu les ancêtres de l'opéra. La poésie suit la même évolution et c'est le développement des troubadours (poète de la langue d'oc) et des trouvères (troubadour du Nord de la France de la langue d'oïl). Paris devient durant cette période un centre culturel très important. 

La construction de la cathédrale commence en 1163. Des compositeurs se rassemblent dans un groupe qui porte le nom de la cathédrale. Alors que le chant grégorien se chantait à l'unisson, la polyphonie (plusieurs voix mélodiques indépendantes les unes des autres) se perfectionne sous leur autorité. Une composition musicale appelée le motet (chacune des voix chante un texte différent) apparaît à son tour. L'écriture musicale (voir neumes et trope) se perfectionne elle aussi. Enfin, on peut noter l'apparition d'instruments de musique dans la musique sacrée. Adam de la Halle (1240-1285) est l'un des plus grands musiciens de cette époque. Il assurera la transition avec l'ars nova. 

Voir aussi:

L'École de Notre - Dame sur

http://www.goldbergweb.com/fr/magazine/essays/2003/09/16247.php

  

L'ARS NOVA  

 

Pendant une période très difficile (guerre de cent ans, épidémies de peste, schisme religieux...) apparaît l'ars nova. Philippe de Vitry (1291-1361) écrit un livre qui devient célèbre et déclenche un nouveau mouvement musical. Le terme Ars Nova provient de ce traité (vers 1325). Les nouveautés concerne essentiellement la notation et la rythmique. Les notes sont pleines ou évidées, rouges ou noires, ceci afin d'améliorer la lecture de leur durée. Apparaissent également la syncope (rythme), et le contrepoint(différentes voix qui peuvent être entendues simultanément). 

Cette période sera l'âge d'or de la polyphonie. La première œuvre de l'ars nova est le "Roman de Fauvel"(1314). 

Les grands musiciens le l'Ars Nova sont du Nord (Flandres, Angleterre) : Guillaume de Machaut (v.1300-1377) né à Machaut en Champagne, il fut le secrétaire du Roi Jean de Bohême (1323-1340), avant de servir le Roi de France, Charles V. Sa Messe de Notre-Dame à quatre voix est la première messe polyphonique connue entièrement écrite par un seul musicien. Gilles Binchois (vers 1400-1460), fils d'un notable de Mons fut soldat puis prêtre, il s'installe à Lille puis dans le Hainaut. Certaines de ses œuvres profanes connurent une grande popularité. John Dunstable appelé le père du contrepoint, et surtout Guillaume Du Fay dont les motets et les messes sont encore célèbres.  

 

 

LA RENAISSANCE

 

A l'aube du XVIe siècle, cette Renaissance est déjà bien installée en Italie. Peintres, sculpteurs et architectes principalement ont élaboré, construit, créé des oeuvres particulièrement brillantes. Les successeurs de Du Fay améliorent l'expressivité et délaissent un peu la théorie. Ils équilibrent le contrepoint et l'harmonie. Les plus grands musiciens de cette période sont : Johannes Ockeghem (~1425-1495) et Josquin Desprez (ou Des Prés) (1440-1521), héritier des Du Fay, Ockeghem et autres précurseurs franco-flamands, dont la gloire sera immense de son vivant. Ce sont les motets qui lui permettront de donner la pleine mesure de son inspiration. L'art du chant et l'harmonie se développeront beaucoup durant cette période. L'écriture devient plus claire et plus précise, le texte devient un élément important de l’œuvre. 

La chanson française reflète l'époque de François 1er. Ce genre musical est le fait de musiciens qui succèdent à Josquin des Prés et qui sont très inspirés par le grand poète Ronsard. Les maîtres en seront Sermisy mais surtout Clément Janequin (1485-1558). Son oeuvre comporte de nombreuses chansons profanes qui lui valurent une grande renommée. 

Progressivement, cette chanson populaire va évoluer vers une forme plus élaborée qui s'appellera "madrigal". Ce sont encore les franco - flamands qui donneront les lettres de noblesse à ce nouveau style et dont le plus célèbre est sans doute Roland de Lassus (1532-1594) qui laissera une œuvre immense. Toute l'Europe adoptera bientôt le madrigal. Les Italiens le porteront à un niveau remarquable grâce, en autres, à l'un des plus grands musiciens : Monteverdi

Dans le domaine de la musique religieuse, les papes joueront encore un grand rôle en favorisant et en contribuant au développement de l'école romaine. Le compositeur Palestrina (1526-1594) en est à l'origine.  Il laisse une centaine de messes. 

La réforme de l'église (église luthérienne), en abandonnant la langue latine, permettra le développement du choral car celui-ci est écrit dans une langue comprise par tous les fidèles. 

Des partitions sont écrites pour des instruments. L'orchestration est soignée. Sur les symphonies, l'instrumentation devient propre à chaque instrument ce qui n'avait jamais été fait auparavant. Deux  musiciens se détachent : Byrd William (v.1542 -1623 ) et John Dowland (1563-1626).  

 

La musique instrumentale prendra un essor considérable grâce à l'édition musicale. La création de l'imprimerie musicale permettra en effet la diffusion des œuvres de façon rapide et étendue. On connait quelques manuscrits isolés de musique de clavier : le Robertsbridge (1325), le Codex Faenza (1420), le Buxheimer Orgelbuch (1470), mais il fallut attendre 1473 pour que se développe l'imprimerie musicale.

 

Voir aussi : « La musique garde une partie de ses secrets »

 

L'ÂGE BAROQUE

 

L'âge baroque est caractérisé par un siècle et demi de musique qui commence avec les débuts de l'opéra et se termine avec la symphonie classique. Après une longue période de polyphonie, c'est l'adoption de la monodie (chant à une voix) soutenue par une basse instrumentale (luth, clavecin...). Ce soutien prend le nom de basse continue. L'âge baroque se répandra d'abord en Italie et en Allemagne. La musique se professionnalise et les musiciens sont de plus en plus engagés au service des nobles qui se montrent des amateurs distingués. 

En France, les musiciens sont peu sensibles à ce nouveau genre jusqu'en 1660. Après l'installation de la monarchie absolue, c'est le règne du classicisme alors que règne ailleurs le style baroque et galant. 

Quelques musiciens se détachent : Lully (1632-1687) célèbre compositeur sous Louis XIV, Marc-Antoine Charpentier (1636-1704) dont les compositions sont très en vogue à Versailles, François Couperin (1668-1733) organiste et claveciniste, Delalande  (1657-1726) auteurs de divertissements pour la cour. Le plus important est cependant Jean-Philippe Rameau (1683-1764) héritier de la tradition française.

 Voir aussi:

Monsieur de Sainte Colombe, le fils

Marin Marais

 

En Allemagne, la période baroque est dominée par un immense musicien : Jean-Sébastien Bach (1685-1750). Cependant il serait injuste de négliger les grands compositeurs qui l'ont précédé en Allemagne. Avec Henrich Schütz, l'Allemagne est devenue une grande nation musicale. Chaque état possède une cour brillante et entretient plusieurs musiciens. Une multitude de compositeurs animent la fin du XVIIème et le début du XVIIIème siècle allemand parmi lesquels Pachelbel auteur du célèbre "canon", Georg Philipp Telemann (1681-1767) l'un des musiciens les plus productifs de toute l'histoire de la musique et plus célèbre que Bach à son époque avant de tomber dans l'oubli.

 

En Angleterre, Henry Purcell (1659-1695) est le garant d'un goût anglais qui reste très traditionnel. Il reste l'un des musiciens anglais les plus importants. Musicien complet, il composera des opéras encore fréquemment joués et dont il s'avérera l'un des génies.

Georg Friedrich Haendel (1685-1759) d'origine allemande, naturalisé anglais, remplacera Purcell dans le cœur des britanniques. Il deviendra un grand spécialiste des oratorios dans lesquels il donne une place importante aux chœurs.

 

En Italie, l'opéra a envahi la péninsule. Le chanteur est la vedette et prend une importance considérable. 

C'est le règne également des castrats (chanteur dont la voix n'a pas mué) car les femmes ne sont pas encore totalement acceptées. 

Plusieurs grands noms de la musique apparaissent : Giovanni Battista Pergolèse (1710-1736) qui malgré une vie très courte a laissé des œuvres impérissables (Stabat Mater...), Alessandro Scarlatti (1660-1725) auteur de 115 opéras recensés, Domenico Scarlatti (1685-1757), son fils, est le fondateur de l'école du clavecin. Antonio Vivaldi (1678-1741) fera exploser les limites du concerto et est peut-être de nos jours le compositeur le plus écouté. Il sera brillant dans tous les domaines de la musique (sacré, opéra, musique instrumentale). Parmi ses contemporains, quelques noms méritent d'être mentionnés : Tomaso Albinoni (1671-1751) dont le célèbre adagio a été modifié au XXème siècle !, Giuseppe Tartini (1692-1770), Corelli (1653 - 1713), Viotti, Boccherini (1743-1805) dont on redécouvre actuellement l’œuvre immense en qualité et quantité. 

Voir aussi : Allegri Gregorio (1582-1652)

 

L'ÂGE CLASSIQUE

 

Les formes musicales sont réglementées et classifiées. Chaque musicien se soumet dans ses compositions à un cadre préétabli. C'est sans doute la forme "sonate" qui caractérise le mieux la période classique. Elle survivra d'ailleurs durant la période romantique. Les compositeurs manifestent le désir d'écrire des airs simples et harmonieux sans pour autant exclure l'héritage contrapuntique. Cette période coïncide aussi avec l'utilisation plus importante de la tonalité dans la composition d'une œuvre.

 

L'âge classique est contemporain de la révolution française. Celle-ci en sonnant le glas de la monarchie transforme les idées, l'organisation sociale. Ces idées gagnent aussi les musiciens qui rêvent d'indépendance. L'ère des virtuoses peut commencer. Les chœurs n'ont jamais eu une telle ampleur. Les chants patriotiques fleurissent parmi lesquels "La Marseillaise". Paradoxalement, le musiciens français contemporains de la révolution ne laissent pas d’œuvres marquantes. Peu de noms célèbres apparaissent sinon Luigi Cherubini (1760-1842) d'origine italienne, Jean-François Lesueur (1760-1837).

 

Par contre en Allemagne, quelle explosion de génies ! L'un des précurseurs fut Christoph Willibald Gluck (1714-1787) dont les opéras seront célèbres dans toute l'Europe et particulièrement en France. L'école de Mannheim foyer artistique composé de musiciens virtuoses, ébauchera quelques symphonies. Joseph Haydn (1732-1809) la portera à un niveau inégalé à l'époque et effectuera la synthèse entre l'ère baroque et l'ère classique. Il fera évoluer toutes les formes de musique auxquelles il touchera. Il donne au quatuor à cordes ses lettres de noblesse. Son influence est considérable dans l'histoire de la musique. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) jeune prodige qui se fera connaître dans toute l'Europe, illumine la période classique et est sans doute le plus grand génie musical de tous les temps. Il réussira dans tous les genres et réalise la synthèse des influences française, allemande et italienne. Il est suivi de Ludwig van Beethoven (1770-1827) qui connaîtra lui aussi une vie matérielle difficile. Il est un grand classique autant qu'un précurseur des temps nouveaux. Il va porter les genres auxquels il s'intéressera à la perfection classique (quatuors, symphonies). Personne ne fera mieux après lui. Sa musique s'adresse à l'humanité. Il réussira moins dans la musique vocale. Franz Schubert (1797-1828) compose de la musique presque en dilettante et sera méconnu toute sa vie. Il montre pourtant du génie dans tout ce qu'il entreprend et est considéré comme le père du lied (chanteur ou chanteuse accompagné d'un piano). Il en composera près de 600. Il laisse également éclater tout son talent dans sa musique de chambre. Le dernier compositeur classique et le premier romantique est Carl Maria von Weber (1786-1826) créateur de l'opéra romantique allemand (Freïschutz). Il influencera Wagner, Lizt, Berlioz..

 

 

LE TEMPS DES ROMANTISMES

 

 voir aussi : Le Romantisme (XIXe)

 

Les premières manifestations du romantisme apparaissent surtout dans la littérature vers la fin du XVIIIe siècle. Son influence dans la musique n'interviendra qu'au siècle suivant. En musique, le compositeur romantique exprime ses états d'âme dans ses œuvres alors que durant la période classique, il s'agissait de "musique pure". La littérature est la source d'inspiration principale des romantiques. L'époque romantique est présente en même temps en France et en Allemagne. Ces musiciens font éclater les formes traditionnelles élaborées pendant la période dite classique. L'orchestre s'étoffe et accueille des nouveaux instruments (clarinette basse, contrebasson...). 

Paris devient la capitale de l'opéra et les musiciens italiens, spécialistes du genre, s'y bousculent. Outre Bellini, Donizetti il faut surtout parler de Gioacchino Rossini (1792-1868) qui connaîtra avec ses opéras une gloire internationale dans toute l'Europe et principalement en France. Il arrêtera de composer très tôt dans sa vie (environ en 1830) hormis quelques oeuvres à caractère religieux. Le grand musicien français de cette époque est Hector Berlioz (1803-1869). Reconnu à l'étranger, il ne connaîtra qu'épisodiquement le succès en France. Il est le créateur de l'orchestration moderne. 

Cette période connaît de nombreux génies : Frédéric Chopin (1810-1849) d'origine franco-polonaise dont l’œuvre est surtout consacrée au piano. Félix Mendelssohn Bartholdy (1809-1847) ami de Goethe, musicien complet et prototype du Chef d'orchestre moderne. Il fera connaître au grand public l’œuvre de Bach. Robert Schumann (1810-1856) pianiste virtuose, et compositeur très doué. Il incarne parfaitement le romantisme allemand. 

Vers 1850, le romantisme en littérature a déjà cédé la place au réalisme (Zola). Les compositeurs manifestent une plus grande liberté dans les formes musicales. C'est aussi la période des grandes symphonies et l'avènement des grands chefs d'orchestres (von Bulöw...). Chaque concert est maintenant précédé de minutieuses répétitions. Franz Liszt (1811-1886) d'origine hongroise est sans doute le plus grand pianiste de son temps. Il retire de ses nombreux concerts une gloire sans cesse grandissante et se révèle également un grand compositeur. Il est l'un des précurseurs du nationalisme musical dont un des représentants italiens est Giuseppe Verdi (1813-1901). Il est l'image même de l'artiste engagé. La France connaît encore quelques grands compositeurs dont Georges Bizet (1838-1875) dont l'opéra Carmen reste le plus joué dans le monde et Charles Gounod (1818-1893). Jacques Offenbach (1819-1880) donnera ses lettres de noblesse à l'opérette mais cependant détrônée par l'opérette viennoise des Strauss. 

La fin du romantisme coïncide avec le règne musical de Johannes Brahms (1833-1897) qui connaîtra une vie pleine consacrée à la musique. La musique de Brahms reste imperturbable dans une période pleine de contradictions. Son œuvre inspirée par le romantisme repose néanmoins sur une structure classique. Il sera le modèle des compositeurs allemands modernes.

Voir aussi : Edvard Grieg (1843-1907)

 

LE NATIONALISME

 

La musique devient, à partir du milieu du XIXe siècle, un instrument privilégié des revendications nationales. Les musiciens s'inspirent essentiellement du folklore et des mélodies populaires nationales. Les écoles nationales éclosent en peu partout dans le monde (Bohême, pays slaves, baltes...). 

En Bohême, une école tchèque est fondée par Bedrich Smetana (1824-1884) auteur de la très célèbre "Moldau" et dont la tradition sera perpétuée par Anton Dvorak (1841-1904) qui se révèlera au monde entier en s'inspirant de l'âme slave. 

La musique russe se réveille avec Mikhaïl Glinka (1804-1857) qui créée une musique puissante aux sources slaves. Il sera un modèle pour tous les musiciens russes des générations suivantes. Le plus célèbre reste néanmoins Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893). Il est considéré comme le plus grand symphoniste russe de sa génération. Toutes ses oeuvres lyriques s'inspireront de l'identité nationale.

 

Le groupe des cinq désire voir apparaître une musique spécifiquement nationale. Il est composé de Mili Alexeïevitch Balakirev (1837-1910) le chef de file, César Cui (1835-1918), Modeste Petrovitch Moussorgski (1839-1881) dont plusieurs oeuvres restent très célèbres, Nikolaï Rimski-Korsakov (1844-1908) très inspiré par Berlioz sera un grand orchestrateur et enfin Alexandre Borodine (1833-1887) chimiste de formation.

 

Le désastre de la guerre de 1870 réveillera la fibre nationaliste en France qui verra l'éclosion de remarquables symphonies. César Franck (1822-1890) musicien belge naturalisé français, Ernest Chausson (1855-1899), Vincent d'Indy (1851-1931) en seront les chefs de file. Parallèlement, il existe un courant typiquement français qui essaie de renouer avec la tradition nationale de Berlioz et des romantiques et des classiques. Ces musiciens sont incarnés par Edouard Lalo (1823-1892), Gabriel Fauré (1845-1924) dont le requiem est très connu et surtout Camille Saint-Saëns (1835-1921) dont la longévité en fera un témoin de nombreux courants et l'un des plus grands compositeurs français. 

Après la guerre de 1870, Richard Wagner (1813-1883) est le héros de l'Allemagne nationaliste. Maître à penser d'une génération de musiciens, il impose ses opéras à Bayreuth. Des orchestres imposants apparaissent dans toute l'Allemagne. Il sera opposé toute sa vie au classicisme de Brahms. Anton Bruckner (1824-1896) incompris du public durant sa vie, opposé malgré lui à Brahms, est le spécialiste de la symphonie solennelle et majestueuse. Son disciple le plus connu est Gustav Mahler (1860-1911) que l'on peut considérer comme le dernier des compositeurs romantiques. Il sera également l'un des plus grands chefs d'orchestre. 

Enfin, en Italie, Giuseppe Verdi symbolise le génie national italien. Il apparaît comme la synthèse des tendances de l'opéra italien. Giacomo Puccini (1858-1924) déroute le public par une orchestration inédite mais très vite obtient des triomphes mérités. Il est un des représentants du vérisme manifestation proche du réalisme français en opposition avec les héros mythiques de Wagner

Enfin entre les nationalistes et les impressionnistes peut-on classer Richard Strauss (1864-1949). Il n'est pas novateur mais sa musique est puissante et conserve une forte structure classique. 

 Voir aussi : Erik Satie (1866-1925)

 

LES NEO-CLASSIQUES ET LES EXPRESSIONNISTES

 

Le romantisme ne correspond plus à la montée en puissance des nationalismes qui ont conduit à cette folie meurtrière de la première guerre mondiale. Les musiciens à partir des bases de la musique classique travaille le tissu sonore et l'enrichissent d'harmonies nouvelles. Ce sont les néo-classiques dont le chef de file sera Claude Debussy (1862-1918). Sa musique fera scandale puis école. C'est une musique d'ombre et de lumière. D'autres musiciens français vont se distinguer au cours de cette période. Maurice Ravel (1875-1937) créera des œuvres reconnues mondialement telle que le boléro. Ravel est considéré comme un néo-classique moderne. Paul Dukas (1865-1935). Il composera peu mais avec un souci de qualité. Son apprenti sorcier le rendra célèbre très jeune. Prokofiev (1891 - 1953) avec sa symphonie classique a également montré la voie du néoclassicisme car nul ne pensait aller plus loin dans le modernisme que le Sacre du printemps de Stravinsky (1882 - 1971). 

Le néo-classicisme en dehors de la France existe. Plusieurs musiciens notamment allemands s'y distinguent. Paul Hindemith (1895-1963) qui fera un retour à Bach, Carl Orff (1895-1982) dont les Carmina Burana le rendent célèbre pour l'éternité. En Italie, on trouve Ferrucio Busoni (1866-1924) célèbre pour des transcriptions des œuvres de Bach et surtout Ottorino Respighi (1879-1936) dont la trilogie de Rome a les faveurs du public. En Angleterre émerge nettement Benjamin Britten (1913-1976) qui renouvelle l'opéra et dont le War requiem est joué régulièrement. 

Enfin en Russie, plusieurs compositeurs remarquables émergent. En premier Dimitri Chostakovitch (1906-1975) très précoce qui signe à vingt ans une première symphonie exceptionnelle. Il sera en perpétuelle opposition avec le régime de l'époque. Deux autres génies Serguei Prokofiev (1891-1953) auteur d'une œuvre importante et très diversifiée. Serge Rachmaninov (1873-1943) pas toujours reconnu à sa vraie valeur. Esprit tourmenté il sera l'auteur de quatre concertos pour piano remarquables. 

C'est à cette époque que le nouveau continent émerge dans le monde de la musique dite classique avec George Gershwin (1898-1937) qui a débuté sa carrière en composant pour Broadway. Sa musique est le symbole de l'esprit américain. Charles Yves (1874-1954) fondateur de l'école américaine, Aaron Copland (1900-1990), Samuel Barber (1910-1981) néo romantique après avoir essayé l'écriture sérielle. 

D'autres compositeurs se sont inspiré du racines populaires pour écrire une musique moderne également très inspirée du modèle français. C'est le cas de Leos Janacek (1854-1928), Béla Bartok (1881-1945) tous deux tchèques, Jean Sibelius (1865-1957) originaire de Finlande auteur de pièces très jouées tel que le concerto pour violon.

 

L'école de Vienne avec Arnold Schönberg (1874-1951) abandonne l'écriture tonale traditionnelle en vigueur depuis plusieurs siècles et créée le système dodécaphonique, méthode de composition mise au point par le compositeur autrichien entre 1908 et 1923, alors qu'il recherchait un principe autour duquel il pourrait organiser une musique atonale. Les douze notes de la gamme chromatique sont disposées pour former une série de notes. Elles sont utilisées une à une (l'une après l'autre ou simultanément) et la première note est reprise à la fin de la série. Cette série est utilisée sous différentes formes : renversée, rétrogradée...  

Le système dodécaphonique est la première formulation du concept de sérialisme, qui est sans doute l'innovation la plus importante de toute la musique du XXe siècle. Le sérialisme, dont l'un des principaux défenseurs est Webern (1883-1945), consiste en une répétition et une variation des éléments musicaux d'une série, comme la hauteur des sons, la couleur, le rythme ou l'intensité.  Igor Stravinsky (1882-1971), s'en servira au cours de sa carrière, alternant le néo-classicisme avec Apollon musagète et l'opéra The Rake's progress qui pastiche des comédies de Mozart et l'écriture sérielle.

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Cage

Karlheinz Stockhausen (1928, Karlheinz)

Tamberg

Van Rossum

Iannis Xenakis (1922-2001)

 

BIOGRAPHIES - SOURCES PRINCIPALES

Voir aussi :