Claude DEBUSSY Saint Germain en Laye, 22 août 1862 - Paris, 25 mars 1918 |
Prélude à l’après-midi
d’un faune Suite concertante de Pelléas et Mélisande.
Jean-François de Troy
Pan et Syrinx, 1733
Huile sur toile 90,5 x 73 cm |
L'après-midi d'un faune.EglogueLe Faune: Stéphane Mallarmé
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L'églogue
(ou la bucolique). Poème lyrique en vers, de longueur variable, évoquant la vie des bergers. Cette évocation se fait sous la forme d'un dialogue ou d'un récit qui met en scène le plus souvent soit une intrigue amoureuse impliquant un berger et une bergère, soit une rivalité entre bergers qui se mesurent l'un à l'autre dans un concours poétique ayant pour thème l'amour, une légende connue ou bien une description de la nature. En fait, la visée de l'églogue, c'est d'idéaliser la nature, la vie champêtre, où l'on vit dans la beauté et l'harmonie, la simplicité et la paix, loin de la civilisation, de la ville, qui a corrompu les hommes (cela fait penser à l'opposition nature-culture telle qu'on la retrouve dans l'oeuvre de Rousseau). Souvent, le poète dans l'églogue utilise le vocabulaire qui a trait à la vie des paysans non pas tant pour décrire cette vie, mais plutôt pour exprimer d'une manière symbolique, allégorique la passion amoureuse et les intrigues qu'elle provoque (ex.: les fruits de l'amour); il y a embellissement des rapports humains. D'ailleurs, la plupart des poètes qui ont pratiqué l'églogue faisaient partie de la vie de cour et, par conséquent, étaient étrangers à la vie des paysans. En outre, l'églogue représente souvent pour le poète un moyen de parler d'une façon détournée, subtile des événements contemporains (voir, par exemple, la première bucolique de Virgile). L'églogue est assez proche de l'élégie: à travers le dialogue ou le récit des bergers, il y a expression de sentiments personnels sur un ton lyrique. L'églogue se distingue de l'idylle par son son aspect narratif ou dramatique; l'idylle est plus descriptive. En Espagne, le mot egloga désigne une petite pièce pastorale; ce qui distingue principalement l'egloga de l'églogue, c'est qu'elle a un caractère comique et que le style n'est pas toujours élevé (il peut y avoir des régionalismes). Voir les églogues de Juan del Encina. |
de Troy reprend dans Pan et Syrinx un sujet populaire. Bon nombre de textes classiques - on pense d'abord aux Métamorphoses d'Ovide - racontent la légende de Pan frustré par la résistance de la nymphe Syrinx. Les nymphes se moquent de ce dieu mi-homme, mi-bouc, et repoussent avec mépris ses avances lascives. Pris de passion pour la chaste Syrinx, l'une des servantes de Diane, il la poursuit dans la forêt alors qu'elle revient du mont Lycaeus. Atteignant un cours d'eau, Syrinx supplie son père, le dieu du fleuve Ladon, de la sauver - ce qu'il fait en la transformant en roseaux de marais au moment même où Pan l'étreint. Se retrouvant seul avec une poignée de roseaux dans les bras, le dieu est si charmé par le sifflement de l'air dans les roseaux qu'il fabrique un instrument à sept tuyaux que ses adeptes, les satyres, utiliseront ensuite au cours de leurs festivités. |