Richard WAGNER

Leipzig, 22 mai 1813 - Venise, 13 février 1883

 

 

Le Vaisseau Fantôme

Der Fliegende Holländer (ouverture)

Première mondiale: Dresde, Hoftheater, 2 janvier 1843

 

Opéra en 3 actes de Richard WAGNER (1843), Livret du compositeur, d'après un épisode des "Mémoires de von Schnabelewopski", de Heinrich Heine  et un roman de Wilhelm Hauff.

On y retrouve les grands thèmes de l'univers wagnérien, l'errance, l'arrivée d'un personnage inconnu, le sacrifice, la rédemption par l'amour

Argument (Source : Site internet de l'Opéra de Paris, avril 2010)

Pour échapper à l’étroitesse petite-bourgeoise et à la médiocrité de son environnement, Senta, la fille du marchand Daland, s’est réfugiée dans un monde imaginaire et passionné. Elle rêve de l’étendue sans limites et libre de la mer. Enfant, déjà, elle demandait à sa nourrice, Mary, de lui chanter la vieille ballade du Hollandais volant et, progressivement, la légende a pris possession d’elle : elle est hantée par le désir de libérer le malheureux marin de sa malédiction. Un vieux tableau, représentant un étrange homme blême, devient sa relique, tandis qu’elle-même se marginalise de plus en plus.


A cause d’une tempête subite, le bateau de Daland a été détourné de sa route, peu avant d’arriver au port. Ce n’est qu’à l’extrême limite de ses forces que l’équipage peut sauver le bateau et sa cargaison. Epuisés, tous s’endorment. Le pilote, qui a pris le quart, essaie de se tenir éveillé en chantant, mais il est bientôt vaincu par la fatigue. Un navire étranger apparaît et un étrange homme blême surgit soudain au milieu des hommes endormis. Dans un monologue douloureux, il accuse sa destinée : une vieille malédiction l’oblige à errer sans relâche sur la mer ; il ne peut accoster sur la terre ferme que tous les sept ans, pour trouver un « ange de Dieu », c’est-à-dire une femme qui lui jure une fidélité éternelle et, par là même, le sauve.
Lorsque Daland se réveille, l’étranger se présente comme un riche capitaine hollandais. Aussitôt, Daland entrevoit la possibilité de faire avec lui d’avantageuses affaires. Lorsque l’étranger lui fait part de son désir de trouver une femme aimante, il lui promet la main de sa fille, Senta. La levée d’un vent favorable permet à l’équipage de reprendre sa route.


Dans la maison de Daland, les femmes de marins attendent le retour de leurs maris en chantant et travaillant. Leur chanson se moque peu à peu de Senta. Mary, qui s’inquiète de plus en plus de la distance prise par Senta avec la réalité, essaie désespérément de lui arracher le tableau maudit, mais celle-ci exige de sa nourrice qu’elle chante pour les femmes la ballade du Hollandais volant. Effrayée, Mary refuse et Senta décide alors de le faire elle-même. Elle semble de plus en plus possédée par son chant et finit par s’effondrer. Toutes les femmes l’observent, déconcertées et émues. Entre-temps, Mary est allée chercher le chasseur Erik, qui aime Senta et qui est lui-même un solitaire marginal. Il informe les femmes que le bateau de Daland est enfin de retour. Resté seul avec Senta, il lui raconte avec inquiétude qu’il a rêvé, la nuit précédente, qu’elle s’enfuyait sur la mer avec un marin blême. La jeune fille y voit le signe évident que sa destinée est de sauver le malheureux Hollandais. Erik s’enfuit, désespéré.
Soudain, la porte s’ouvre et l’ombre de l’étranger apparaît sur le seuil. A peine son père les a-t-il laissés seuls que Senta lui jure une fidélité éternelle et sans condition. Daland célébrera les fiançailles le jour même.


Les marins fêtent joyeusement leur retour au pays. De manière de plus en plus moqueuse et provocante, ils invitent l’équipage apparemment endormi du bateau étranger à trinquer. Lorsque celui-ci se manifeste sous la forme de ricanements fantomatiques, tout le monde prend la fuite, épouvanté. Erik accable Senta de reproches amers et désespérés, dont elle a beaucoup de mal à se défendre. Il la supplie de se rappeler qu’elle lui avait jadis promis fidélité. Le Hollandais surprend leur conversation et se croit à son tour trahi par Senta. Une nouvelle fois, son espoir de Rédemption semble perdu. Avec amertume, il révèle à tous son terrible secret et se précipite sur son bateau, pour prendre le large.
Senta remplit sa promesse : « Fidèle à toi jusqu’à la mort ».