Opéra
en 3 actes de Richard WAGNER (1843), Livret du compositeur, d'après un épisode
des "Mémoires de von Schnabelewopski", de Heinrich Heine
et un roman de Wilhelm Hauff.
On
y retrouve les grands thèmes de l'univers wagnérien, l'errance, l'arrivée
d'un personnage inconnu, le sacrifice, la rédemption par l'amour
Argument
(Source
: Site internet de l'Opéra de Paris, avril 2010)
Pour
échapper à l’étroitesse petite-bourgeoise et à la médiocrité de
son environnement, Senta, la fille du marchand Daland, s’est réfugiée
dans un monde imaginaire et passionné. Elle rêve de l’étendue sans
limites et libre de la mer. Enfant, déjà, elle demandait à sa nourrice,
Mary, de lui chanter la vieille ballade du Hollandais volant et,
progressivement, la légende a pris possession d’elle : elle est hantée
par le désir de libérer le malheureux marin de sa malédiction. Un vieux
tableau, représentant un étrange homme blême, devient sa relique,
tandis qu’elle-même se marginalise de plus en plus.
A cause d’une tempête subite, le bateau de Daland a été détourné de
sa route, peu avant d’arriver au port. Ce n’est qu’à l’extrême
limite de ses forces que l’équipage peut sauver le bateau et sa
cargaison. Epuisés, tous s’endorment. Le pilote, qui a pris le quart,
essaie de se tenir éveillé en chantant, mais il est bientôt vaincu par
la fatigue. Un navire étranger apparaît et un étrange homme blême
surgit soudain au milieu des hommes endormis. Dans un monologue
douloureux, il accuse sa destinée : une vieille malédiction l’oblige
à errer sans relâche sur la mer ; il ne peut accoster sur la terre ferme
que tous les sept ans, pour trouver un « ange de Dieu », c’est-à-dire
une femme qui lui jure une fidélité éternelle et, par là même, le
sauve.
Lorsque Daland se réveille, l’étranger se présente comme un riche
capitaine hollandais. Aussitôt, Daland entrevoit la possibilité de faire
avec lui d’avantageuses affaires. Lorsque l’étranger lui fait part de
son désir de trouver une femme aimante, il lui promet la main de sa
fille, Senta. La levée d’un vent favorable permet à l’équipage de
reprendre sa route.
Dans la maison de Daland, les femmes de marins attendent le retour de
leurs maris en chantant et travaillant. Leur chanson se moque peu à peu
de Senta. Mary, qui s’inquiète de plus en plus de la distance prise par
Senta avec la réalité, essaie désespérément de lui arracher le
tableau maudit, mais celle-ci exige de sa nourrice qu’elle chante pour
les femmes la ballade du Hollandais volant. Effrayée, Mary refuse et
Senta décide alors de le faire elle-même. Elle semble de plus en plus
possédée par son chant et finit par s’effondrer. Toutes les femmes
l’observent, déconcertées et émues. Entre-temps, Mary est allée
chercher le chasseur Erik, qui aime Senta et qui est lui-même un
solitaire marginal. Il informe les femmes que le bateau de Daland est
enfin de retour. Resté seul avec Senta, il lui raconte avec inquiétude
qu’il a rêvé, la nuit précédente, qu’elle s’enfuyait sur la mer
avec un marin blême. La jeune fille y voit le signe évident que sa
destinée est de sauver le malheureux Hollandais. Erik s’enfuit, désespéré.
Soudain, la porte s’ouvre et l’ombre de l’étranger apparaît sur le
seuil. A peine son père les a-t-il laissés seuls que Senta lui jure une
fidélité éternelle et sans condition. Daland célébrera les fiançailles
le jour même.
Les marins fêtent joyeusement leur retour au pays. De manière de plus en
plus moqueuse et provocante, ils invitent l’équipage apparemment
endormi du bateau étranger à trinquer. Lorsque celui-ci se manifeste
sous la forme de ricanements fantomatiques, tout le monde prend la fuite,
épouvanté. Erik accable Senta de reproches amers et désespérés, dont
elle a beaucoup de mal à se défendre. Il la supplie de se rappeler
qu’elle lui avait jadis promis fidélité. Le Hollandais surprend leur
conversation et se croit à son tour trahi par Senta. Une nouvelle fois,
son espoir de Rédemption semble perdu. Avec amertume, il révèle à tous
son terrible secret et se précipite sur son bateau, pour prendre le
large.
Senta remplit sa promesse : « Fidèle à toi jusqu’à la mort ».
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