LA MESSE

 

Le nom vient de missa, en latin ecclésiastique (du latin classique mittere, « laisser partir »), qui signifie « renvoi ». C'est le même mot qui a donné « mission ».

L'origine du mot vient de l'époque (jusqu'au 8ème siècle) où la messe des catéchumènes, à laquelle tout le monde pouvait assister, se terminait après le prône (en termes modernes, à la fin de la liturgie de la parole, à une époque où le Credo n'avait pas été introduit). A cet instant, les catéchumènes et les pénitents étaient renvoyés par le diacre par la formule les choses saintes pour les saints, que les indignes se retirent, et seuls restaient ceux qui pouvaient assister à la messe des fidèles, qui commençait par l'offertoire. Ce renvoi solennel (renvoi = missa) a fini par donner son nom à la Messe, qui au sens primitif ne désigne que cette seconde partie.

De nos jours, ce renvoi intermédiaire a été supprimé de la liturgie. Le mot « messe » est à présent interprété comme signifiant le « sacrifice précédant le renvoi ». La formule finale de la messe de Pie V est en effet : Ite, missa est, « allez, c’est le moment du renvoi ». La conclusion de la Messe est, dans cette interprétation, non pas une simple fin de la cérémonie, mais un véritable envoi de toute l'assemblée en mission dans le monde, pour le sanctifier avec la grâce de Dieu, et "afin que chacun rayonne le message du salut qu'il est heureux d'avoir entendu" (Jean-Paul II).

Le rituel de la messe, l'ordinaire, se fixe graduellement dans le cours des IIIe et IVe siècles.

l'ordinaire

parties obligatoires de la messe

fut d'abord écrit en plain-chant.

  1. Kyrie (glossaire)

  2. Gloria (glossaire)

  3. Credo

  4. Sanctus

  5. Agnus Dei

le propre

parties facultatives ou variables selon les différents temps de l'année liturgique

Introït (glossaire)

Graduel (glossaire)

Alléluia

Offertoire

(office religieux gallican au XVIIe siècle)

Communion

A partir du XIII° siècle, on rassemble sous le nom de Messe, l'ensemble des parties fixes de l'ordinaire.

Fonction liturgique du culte catholique qui célèbre la CrucifixionElle est composée de 4 parties comprenant

I. La liturgie d'ouverture

  1. Introït  (Chant grégorien)

  2. Accueil

  3. Kyrie (Seigneur) (Roland de Lassus Kyrie de la Missa Bell' Amfitrit' altera)

  4. Gloria

  5. Oraison

 

 

II. Liturgie de la Parole

  1. Lecture de l'Ancien Testament

  2. Psaume

  3. Lecture du Nouveau Testament

  4. Alléluia

  5. Lecture de l'Evangile

  6. Homélie

  7. Credo Bach Crucifixus (extrait du Credo - Symbolum Nicenum - de la messe en si mineur, BWV232

  8. Prière universelle des fidèles

 

 

III. Liturgie Eucharistique

  1. Chant d'Offertoire

  2. Préface

  3. Sanctus

  4. Prière eucharistique

  5. Notre Père

  6. Agnus Dei (Chant grégorien)

  7. Chant de communion

 

 

IV. Liturgie d'envoi

  1. Prière

  2. Bénédiction et renvoi

 

 

LA Messe de Requiem

Le terme « Requiem » est le premier mot du rituel de la messe des morts en latin : « Requiem æternam dona eis Dominum » (Seigneur, donne-leur le repos éternel).

  1. Introït

  2. Kyrie

  3. Gradual, avec le tractus : Absolve, Domine.

  4. Dies Irae

  5. Offertoire (Domine Jesu Christe)

  6. Sanctus

  7. Benedictus

  8. Agnus Dei

  9. Communion (Lux Aeterna)

Extraits du Requiem de Mozart

Au point de vue du nombre de morceaux chantés, la messe de requiem diffère de la messe ordinaire en ce que le Gloria et le Credo sont supprimés

 

Depuis le XIVe siècle, ce sont les parties de l'Ordinaire, dont le texte est le même à chaque messe, qui sont de plus en plus systématiquement mises en polyphonie par les compositeurs. Lors de la célébration, il en résulte de fait une alternance entre ces pièces polyphoniques, et les pièces du Propre, différentes chaque semaine, qui demeurent en plain-chant.

 

Séquence et hymne
Apparues au IXe siècle, les séquences sont des pièces de plain-chant moderne élaborées sur des poèmes contemporains, rimés et rythmés. Elles étaient destinées à être chantées après l'Alléluia des grandes fêtes de l'année. Composées par milliers au cours du Moyen Age, elles furent réduites au nombre de cinq après le Concile de Trente (fin du XVIe siècle). Les hymnes, quant à elles, apparaissent dans le répertoire sacré dès les débuts du christianisme, et ne cessent d'être écrites durant tout le Moyen Age. Comme les séquences, elles sont écrites sur des poèmes de l'époque, mais en gardant la même mélodie sur chaque verset. Hymnes et séquences obéissent au principe de l'alternance du chant entre deux choeurs.

 

Le destin de la séquence

Le procédé de la séquence sera repris et imité dans toute la chrétienté. On dénombre pas moins de 5 000 séquences au moment du concile de Trente (XVIe s.). Dans la foulée de la Contre- Réforme, il n'en subsistera que 5 : Victimae Paschali laudes (pour la fête de Pâques),

Veni Sancte Spiritus (pour la Pentecôte), Lauda Sion (Pour la Fête-Dieu), Stabat Mater (fêtes de Marie) et le Dies Irae pour la messe des morts.

Les 5 textes qui ont subsisté inspireront des générations de musiciens, particulièrement le Stabat Mater pour l'époque baroque et le Dies Irae au XIXe siècle.

 



 Kyrie (Orbis factor) issu du graduel d'Aliénor de Bretagne, qui date de la fin du XIIIe siècle :