LULLY Jean-Baptiste

"Monsieur de Lully, escuyer, conseiller, Secrétaire du Roy, Maison, Couronne de France & de ses Finances, & Sur-Intendant de la Musique de sa Majesté"

1632 - 1687

 

CAMPEN, Jacob vanMercure, Argus et Io

1630s
Oil on canvas, 204 x 193 cm
Mauritshuis, The Hague

« L’hiver qui nous tourmente
S’obstine à nous geler.
Nous ne saurions parler
Qu’avec une voix tremblante.
La neige et les glaçons
Nous donnent de mortels frissons
 »

 


« Chœur des Trembleurs » 

Isis - Acte IV Scène 1

Tragédie en musique en 5 Actes et un Prologue
Représentée par L'Académie Royale de Musique,
en Août 1677.

 

A comparer avec l' Air du Génie du froid (King Arthur - Acte III) de Purcell et le Concerto pour 2 Violons, opus 3 n° 2 de Vivaldi (1711).

 

L'ire de Junon s'exerça sur la pauvre Isis bien au-delà des limites de la tragédie mise en musique par Lully et écrite par  Quinault (1635-1688). Ce dernier se trouva banni deux ans de la cour pour son audace : si Jupiter est Louis XIV, Junon ne peut être que Madame de Montespan, mégère rabat-joie se vengeant sur la favorite de son homme, Io/Isis (Madame de Ludres). C'est peu dire qu'elle n'apprécia guère. Io fut exilée vers des terres glaciales…

Les vers en sont pourtant si bien tournés ! Quant à ce pauvre Jean-François Lalouette le bien-nommé, secrétaire et élève de Lully, il paya de son congédiement l'affirmation selon laquelle il aurait lui-même écrit certains airs d'Isis.

 

Argument:

Hiérax s'inquiète au sujet de la fidélité de son amante: la nymphe Io. Cette dernière tente de le réconforter et lui cache le bien-fondé de ses soupçons. Elle éprouve, en effet, de plus en plus de difficultés à résister aux incessantes avances de Jupiter. Junon, la femme du dieu suprême, devine les desseins de son mari. Elle appelle alors la nymphe à la rejoindre dans les jardins d'Hébé. Le frère de Hiérax, Argus, a pour tâche de garder Io enfermée dans sa demeure, à l'abri du regard de Jupiter. Malgré les supplications de Hiérax, Argus refuse de lui ouvrir la porte et l'incite à renoncer à son amour. Parmi une troupe de bergers, de satyres et de sylvains, Pan presse Syrinx de l'aimer. Apeurée, la nymphe se jette dans le lac et se trouve métamorphosée en roseau. La perte de son aimée inspire à Pan une belle plainte. Mercure plonge Argus et Hiérax dans un profond sommeil pour soustraire Io aux deux frères. Mais Junon arrive et transforme Hiérax en oiseau de proie et Argus en paon. Elle livre alors la nymphe à la Furie, qui l'emmène dans des lieux tous plus effrayants les uns que les autres: les climats glacés, les forges des Chalyses, l'antre des Parques. Jupiter prend pitié des tourments endurés par la belle Io. Il promet à Junon de renoncer à la belle et obtient sa délivrance en contrepartie. La nymphe se voit attribuer le nouveau nom d'Isis et le statut de déesse.

Consulter le Livret.

 

* Ce poète français, né à Paris en 1635, était fils de boulanger. Les ennemis de Quinault et Lully se plaisaient à répéter qu'ils étaient "faits de la même farine".
Le jeune Quinault grandit sous la protection du dramaturge Tristan. Ce dernier l'aida à présenter sa première comédie "les Rivales". En 1656, il devint gentilhomme de M. le duc de Guise. Quinault fut clerc d'un avocat au Conseil, tout en continuant à écrire pour le théâtre. Après un mariage habile, il put acheter en 1661 une charge de valet de chambre du roi. Ses premières comédies sont imprégnées du goût espagnol et italien pour l'intrigue et les effets de surprise : "Mère Coquette" (1653), "L'amant indiscret ou le Maître étourdi" (1655), "La Comédie sans Comédie" (1655).
Il écrivit plusieurs tragi-comédies: "la Généreuse ingratitude" (1654), "les Coups de l'Amour et de la Fortune" en collaboration avec Tristan et peut-être avec Scarron (1655), "le Mariage de Cambyse" (1656), "Amalasonte" jouée à la Cour (1657), "le Feint Alcibiade" (1658), le "Fantôme amoureux" (1659), "Stratonice" (1660). Des pastorales : "les Amours de Lysis et d'Hespérie" (1660). Il s'essaya aussi à la tragédie proprement dite : "la Mort de Cyrus" (1656), "Agrippa ou le Faux Tiberinus" (1661), "Astrate, roi de Tyr" (1664), Pausanias (1668).
En 1670, il entra à la Petite Académie et acheta une charge d'auditeur à la Chambre des Comptes, un an après.