Eugène BOUDINBiographie et tableaux |
Eugène
Boudin, fils d'un marin de Honfleur (où il est né), exerce d'abord le métier
de papetier-encadreur avant de découvrir, sous l'influence de Millet et de
Thomas Couture, sa vocation de peintre et de s'y consacrer. En 1848, un
voyage en Belgique et en Hollande lui fait découvrir les peintres flamands
et hollandais du XVIIe siècle. En 1849, il s'installe à
Paris pour étudier la peinture sous la direction d'Eugène Isabey. Au
Louvre, il admire Watteau et les peintres italiens. Lorsque, en 1859, il
expose pour la première fois, il est remarqué pour ses atmosphères claires
et lumineuses alors inhabituelles. En 1858, il se lie d'amitié avec Courbet
et . Baudelaire remarque, au Salon de 1859, ses études au pastel faites sur
le motif. BAIGNEURS SUR LA PLAGE DE TROUVILLE 1869 peinture à l'huile ; bois Dimensions 31 H ; 48 LParis. Musée d'Orsay
Monsieur Boudin... a même inventé un genre de marines qui lui appartient en propre et qui consiste à peindre avec la plage tout un beau monde exotique que la haute vie rassemble l'été dans nos Villes d'eaux. Castagnary. Salon de 1869, in cat. exposition Boudin, musée du Louvre, 1965, p. 68. " .../. Dans le catalogue raisonné des peintures de Boudin, on dénombre près de trois-cents numéros (petites études et grands formats illustrant le thème des plages à crinolines, sur trois mille huit cent cinquante oeuvres Boudin traite ce sujet de 1860 à 1896, cependant, un fléchissement dans cette production apparaît dès 1890, et les périodes de travail intense se situent vers 1863-1871 (plus de cent-trente oeuvres), 1874-1875 (une vingtaine), 1880-1886 (plus de soixante-dix ).../. Les peintures de plages avec citadins sont très souvent composées de la même manière : un large registre supérieur est réservé au ciel, et le tiers inférieur de la plage est occupé par les personnages, assis ou debout, en groupes distincts, ou en bande continue, vus de dos ou de profil. Le rivage et la mer n'ont qu'une vie secondaire par rapport à ce premier plan. Au fil de cette série, la vision et la technique picturale de Boudin évoluent. Partant d'une analyse anecdotique, il parvient a une observation synthétique. Les personnages sur la plage deviennent perméables à l'atmosphère qui les entoure et les fait vivre. L'air et la lumière font vibrer les formes et les contours. Les couleurs pures, bleu, jaune et vermillon, s'éparpillent sur la toile, savamment agencées, pour rehausser les beiges, les gris et les noirs. Mais les peintures mondaines ne doivent pas cacher l'autre vision que Boudin a des plages, et à laquelle il restera toujours fidèle : la peinture des bords de mer, traités en paysage pur, ou animés par « les travailleurs de la mer » : pêcheurs et femmes de marins, laveuses ... Vers 1854, Boudin s'était déjà essayé à ce genre, en représentant les rivages de Honfleur, peuplés de marins et de pêcheurs. sur fond de mer et de grands voiliers. Son ami Berthoud le félicite alors pour le choix du sujet : « je vois avec plaisir que vous vous remettez à faire des plages (...) c'est un genre à exploiter qui offre je crois plus de ressources que le paysage que tant d'hommes habiles pratiquent en ce moment, tandis que les plages, je ne sais pas vraiment qui en fait sérieusement » 17 février 54 (Jean-Aubry. notes manuscrites, coll. part.). Le 3juin 59. de Paris, Monet écrit à Boudin : « En somme les peintres de marine manquent totalement et c'est pour vous un chemin qui vous mènerait loin » (Jean-Aubry, p. 35) Si près de trois-cents tableaux représentent les citadins sur les plages de Trouville-Deauville, plus de cent décrivent les rivages normands, de Honfleur à Villers, en passant par Villerville, Trouville, Deauville, Bénerville, Tourgéville. Dans ces oeuvres, le désir de l'artiste est la traduction de l'atmosphère maritime : ciel, mer, sable. Dès le 22 janvier 1857. dans une lettre à Mangin, Boudin exprimait ce souci : « la marine qui est ma dernière étude de la saison vous semblera peut-être simple C'est une plage de Sainte-Adresse par un temps un peu nuageux - or vous savez que sur cette plage, il n n'y a guère qu'un bateau des chevaux qui transportent du caillou ou de la glaise, des riens. » Vers 1880, dans les peintures tardives des bords de mer, les promeneurs et les pêcheurs deviennent de simples signes sur la toile silhouettes sombres sur fond clair. ... Anne-Marie Bergeret-Gourbin, Conservateur du Musée Eugène Boudin in catalogue de l'exposition EUGENE BOUDIN Honfleur Greniers à sel Musée Eugène Boudin 11avril~12juillet 1992 Coédition et diffusion par l'association "Eugène Boudin-Honfleur 92" et les éditions Anthèse - 2e trimestre 1992
Eugène Boudin. Rivage de Portrieux, Côtes-du-Nord 1874 Oil on canvas, 85 x 148 cm (33 1/2 x 58 1/4"); Private collection, England |
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Les collections de M Chester Dale et de M et Mme Paul Mellon.
Page 1 - Musée National d'Art à Washington USA
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