Nom de fichier : j0236529.gif
Mots clés : Cyber-art, dessins, horloges ...
Taille de fichier : 5 Ko

RETROviseur

La mémoire du passé

Retroviseur accueil

2004-2005

Télécharger le N°5 Word

( une page recto-verso)

Lire les consignes de téléchargement

N°5 janvier 2005

Le 2 janvier 1812, le banquier Benjamin Delessert

 accueille Napoléon 1er dans sa fabrique de Passy où il produit du sucre de betterave.

Sherlock Holmes fait sa première apparition le 6 janvier 1887.

Le 6 janvier 1579, dans le conflit qui oppose les protestants des Provinces-Unies à leur souverain espagnol, les catholiques prennent le parti de celui-ci.

Le 6 janvier, c'est la fête de l'Épiphanie

 

 

Le 2 janvier 1812, le banquier Benjamin Delessert

 accueille Napoléon 1er dans sa fabrique de Passy où il produit du sucre de betterave.
L'empereur épingle sur le champ sa croix de la Légion d'honneur sur la poitrine de l'industriel. Celui-ci recevra plus tard le titre de baron d'Empire.
C'est que son procédé a un intérêt stratégique. Il offre à la France la possibilité de remplacer le sucre de canne qui n'arrive plus dans les ports à cause de la guerre contre l'Angleterre et du Blocus continental.

 Betterave et canne à sucre

La betterave, originaire du Moyen-Orient, est cultivée depuis 2500 ans. De ses racines, on a longtemps extrait un miel végétal comme le sirop de caroube et ses feuilles servaient à l'alimentation du bétail.  Dès 1575, le grand agronome Olivier de Serres remarque sa forte teneur en sucre (jusqu'à 7%).  En 1747, un chimiste prussien, Andreas Sigismund Marggraf, réussit à en tirer du sucre cristallisé, à raison d'une once un quart de sucre pour une livre et demie de betterave.  En 1786, à l'instigation du roi Frédéric II, un pharmacien d'origine huguenote, Charles-François Achard, construit la première sucrerie à betterave à Kürnen-sur-Oder, en Silésie. Elle traite 70 kilos de betterave par jour selon le procédé de Marggraf. Mais l'entreprise tourne court.  Quand Napoléon éprouve la nécessité de remplacer le sucre des Antilles, les scientifiques français lui déconseillent le sucre de betterave. Le célèbre Parmentier recommande le sucre de raisin.
Mais l'empereur n'en offre pas moins cent mille arpents de terre à qui voudra cultiver la betterave et il s'engage à subventionner les recherches des industriels à hauteur d'un million de francs.  Son obstination est récompensée par Benjamin Delessert qui travaille depuis dix ans déjà sur le procédé de Marggraf avec un pharmacien de l'Académie des Sciences, Nicolas Deyeux.
À la suite de ce succès, Napoléon délivre 500 licences pour la fabrication du sucre de betterave. Ses encouragements ne sauveront pas l'Empire de la déconfiture mais auront des conséquences industrielles majeures.  Soutenue par une intense recherche agronomique, la betterave ne tardera pas à concurrencer avec succès la canne à sucre.  En moins d'un siècle, le prix courant du sucre sera divisé par.200. 

 

 

Sherlock Holmes fait sa première apparition le 6 janvier 1887.
Le public britannique découvre le détective et son ami, le docteur Watson, dans une nouvelle intitulée A study in scarlet (titre français : Une étude en rouge).
Le livre relate une tragédie amoureuse chez les Mormons. Il met en valeur les capacités déductives du détective, par ailleurs vieux garçon et maniéré.  L'auteur est un médecin de 27 ans originaire d'Édimbourg, Arthur Conan Doyle. Il s'est inspiré de l'un de ses professeurs de l'Université d'Édimbourg, le professeur Bell, pour ébaucher le portrait de son célébrissime détective.
Comme écrivain, Conan Doyle s'inscrit dans la lignée de l'Américain Edgar Allan Poe, de l'Écossais Robert Louis Stevenson et du Français Émile Gaboriau, inventeur de l'inventeur Lecoq (Sherlock viendrait d'une déformation de cher Lecoq !).  Les aventures de Sherlock Holmes composent un palpitant portrait de l'époque victorienne. Contemporaines des crimes bien réels de Jack L'Éventreur (1888), elles satisfont le goût du public pour le mystère.
Craignant que Sherlock Holmes n'éclipse ses autres créations par son incroyable popularité, Conan Doyle raconte sa mort en 1891.
Il fait mourir le héros dans les montagnes suisses, dans un combat au corps à corps avec son ennemi de toujours, le professeur Moriarty. Peine perdue.
Sous la pression des lecteurs, dont un certain nombre croient à la réalité charnelle de Sherlock Holmes, Conan Doyle est contraint de rendre vie au détective.
Sa plus célèbre aventure paraît en 1901 sous le titre : The Hound of the Baskervilles (Le chien des Baskerville).
Sherlock Holmes et son ami vont continuer d'évoluer dans l'Angleterre victorienne jusqu'en 1927.
Le détective à la froide intelligence survit depuis cette date dans d'innombrables pastiches, y compris au cinéma et au théâtre.
Conan Doyle ne s'en tient pas à son personnage fétiche. Il se signale par de nombreux romans historiques et des romans d'aventures comme The lost World (Le Monde perdu), où apparaît le professeur Challenger.
En 1902, il se rend comme correspondant de guerre en Afrique du Sud, où les Anglais combattent les Boers.
L'écrivain est anobli sous le nom de Sir Arthur. Il s'éteint le 7 juillet 1930, à 71 ans, à Crowborough, dans le Sussex.

 

Le 6 janvier 1579, dans le conflit qui oppose les protestants des Provinces-Unies à leur souverain espagnol, les catholiques prennent le parti de celui-ci.
Par l'Union d'Arras, les représentants des provinces à majorité catholique de la Wallonie, de l'Artois et du Hainaut constituent l'embryon de ce qui deviendra la Belgique. La réplique viendra
le 23 janvier avec l'Union d'Utrecht, embryon des actuels Pays-Bas.

Par l'Union d'Utrecht , sept provinces à majorité protestante du nord des Pays-Bas se constituent en confédération. C'est la naissance des Pays-Bas actuels.
Le sud des Pays-Bas, catholique, reste fidèle à son souverain espagnol et deviendra beaucoup plus tard la Belgique.  De Groningue, au nord, à Cambrai, au sud, le pays appartenait un siècle plus tôt au duc de Bourgogne Charles le Téméraire.
Par le hasard des successions et des mariages, il échoit à l'empereur d'Allemagne, Charles Quint de Habsbourg, puis à son fils, le roi d'Espagne Philippe II.
Philippe II gouverne les Pays-Bas par l'entremise de sa demi-sœur, Marguerite de Parme, et d'un groupe de fonctionnaires bourguignons aux ordres du cardinal de Granvelle.


Vers l'affrontement


On est en pleine guerre de religion et les catholiques et les protestants s'affrontent aux Pays-Bas comme ailleurs en Europe.
Guillaume de Nassau a hérité de la principauté d'Orange, au sud de la France, d'où la couleur de ses armoiries. Ce jeune noble catholique d'origine allemande, élevé à la cour de Charles Quint, reçoit de Philippe II la charge de gouverner la province de Hollande.
Avec d'autres nobles néerlandais, qui craignent d'être dépouillés
au profit de gouverneurs espagnols, il dénonce les

Statue du Petit Sablon (Bruxelles)          persécutions contre les protestants calvinistes et obtient la mise en congé du cardinal de Granvelle.
Les protestataires, quoique nobles, s'énorgueillissent de l'appellation de «gueux» que leur a lancé un conseiller de Marguerite. Ils adoptent pour insignes l'écuelle et la besace.
Philippe II, chef de la Contre-Réforme catholique, nomme un nouveau gouverneur en la personne du duc d'Albe, à la sinistre réputation.

Le duc d'Albe s'offusque d'une agression perpétrée par les calvinistes contre des lieux catholiques.
Le 5 juin 1568, il fait juger deux chefs des gueux, les comtes d'Egmont et de Hornes, par le Conseil des troubles, que les habitants surnomment le Conseil du sang («bloedraat»).
 

Les deux nobles sont décapités le 5 juin 1568.  Guillaume d'Orange, dit «le Taciturne», arrive à s'enfuir en Allemagne. Il se convertit au calvinisme et revient en mars 1572 aux Pays-Bas avec une petite armée de 20.000 hommes et des marins, les «gueux de la mer». Il devient le chef de l'insurrection avec le titre de «stathouder» (chef, en néerlandais).  Après la prise de Leyde par les «gueux» et le sac d'Anvers par les Espagnols, Guillaume reçoit un soutien fervent de l'ensemble des Néerlandais, unis contre l'oppression espagnole.
Il obtient des représentants des Dix-Sept Provinces qu'ils signent la Pacification de Gand, le 8 novembre 1576, par laquelle les habitants de la Hollande et de la Zélande obtiennent le droit de pratiquer le calvinisme à leur gré.

Triomphe calviniste
Le nouveau gouverneur n'est autre que le jeune et prestigieux don Juan d'Autriche, demi-frère de Philippe II et héros de la victoire de Lépante sur les Turcs.
Il feint de retirer les troupes espagnoles et d'accepter les termes de la Pacification.
Là-dessus, il s'empare de Namur. Comme les armées de Philippe II sont retenues en France dans d'autres guerres de religion, il lui est cependant impossible de restaurer l'autorité du roi sur l'ensemble des Pays-Bas.
Le successeur de don Juan, Alexandre Farnèse, monte habilement les catholiques du sud contre les calvinistes du nord.
Craignant l'hégémonie protestante, les représentants des dix provinces du sud concluent l'Union d'Arras, le 6 janvier 1579, par lequel elles rejettent l'allégeance à Guillaume d'Orange.
La division du pays devient irrémédiable. Il ne reste plus aux Provinces-Unies du nord qu'à confirmer à Utrecht leur propre union autour de la Hollande.
Fortifiées par leur révolte, les Provinces-Unies deviendront le premier des États modernes, avec une économie capitaliste et des colonies * très riches.

 

*Le mot colonie (du latin colere, cultiver) désignait autrefois un groupe de gens qui quittaient leur région d'origine et mettaient en culture une région en friches. Marseille a été ainsi fondée par des Grecs de la cité de Phocée et Le Cap (Afrique du sud) par des paysans hollandais. 

Au XIXe siècle, le mot colonie s'est appliqué par abus de langage à des territoires simplement conquis et administrés par une puissance étrangère.

 

Le 6 janvier, c'est la fête de l'Épiphanie

D'un mot grec qui désigne une apparition miraculeuse, l'Épiphanie désigne plusieurs manifestations du Christ : la Chandeleur (présentation de l'Enfant Jésus au Temple), le baptême du Christ dans le Jourdain et la transformation de l'eau en vin aux noces de Cana (premier récit d'un miracle de Jésus).
La tradition populaire a restreint l'usage du mot à la visite que rendirent des mages venus d'Orient à l'Enfant Jésus. Ces mages (des savants ? des astronomes ?) symbolisent l'hommage de la science et du savoir à la pauvreté évangélique.
Selon le récit qu'en fait Saint Mathieu (2,1-12), les mages furent guidés jusqu'à la crèche de Bethléem par une étoile mystérieuse. Une fois arrivés, ils déposèrent devant la crèche l'or, qui évoque la richesse terrestre, la myrrhe, qui accompagne les hommages rendus à un roi à sa mort, et l'encens qui honore la divinité.
Ce récit, qui n'a pas de fondement historique, a été enjolivé au cours du Moyen Âge. Les mages sont devenus trois Rois prénommés Gaspard, Melchior et Balthazar. L'un d'eux était noir en témoignage de l'universalité du message évangélique.
Pour plus de commodité, l'Église catholique célèbre désormais l'Épiphanie le dimanche qui suit le 1er janvier. C'est aussi ce jour-là qu'est tirée la traditionnelle galette des Rois.

La fève cachée dans la galette rappelait à l'origine l'Enfant Jésus que les mages avaient longtemps cherché en suivant l'étoile. À noter qu'en Espagne, ce sont les Rois mages qui distribuent à Noël des cadeaux aux enfants sages.

Sources : 

http://www.herodote.net

http://www.memo.fr/

Contact : lecocq_andre@ yahoo.f