THOMAS TALLIS

entre 1505 et 1510 mort le 23 novembre 1585,  à Greenwich, London

 

Salvator mundi, salva nos I

 

 

Antiphon

à cinq voix

 

Cet hymne est destiné à l'office des matines lors de la fête de l'Exaltation de la Croix.

 

Salvator mundi, salva nos ;

qui per crucem et sanguinem redemisti nos,

auxiliare nobis te deprecamur, Deus noster.

Rédempteur du monde, sauve-nous ;

toi qui nous a rachetés par ta croix et dans ton sang,

viens à notre secours, nous t'en supplions, notre Dieu.

La Fête de l'Exaltation de la Croix commémore un double événement intervenu dans le contexte des débuts du christianisme en l'intégrant à l'Année liturgique: il s'agit de l'apparition de la Croix à l'Empereur Constantin en 312. Le second événement commémoré, survenu en 326 est la découverte à Jérusalem par l'Impératrice Hélène, mère de Constantin, de la Croix du Christ, sa présentation au monde par l'évêque saint Macaire et son élévation devant le peuple pour être adorée.

 

Il existe une adaptation de Salvator mundi, un contrafactum, Salvator mundi II

Bien que la mise en service officielle du tout premier rituel anglican, First Booke of Common Prayer, le 9 juin 1549, jour de la Pentecôte, ait été la simple conclusion d’un long processus arrivé progressivement à maturité, elle rendait néanmoins nécessaire et urgent de constituer un répertoire de musique en langue vernaculaire (en anglais) pour les offices divins. Une manière simple de contourner cette difficulté consistait à adapter des textes anglais sur des motets qui existaient déjà en latin, type de composition que l’on a désigné sous le nom de contrafactum.

C’est cette version, aujourd’hui partiellement perdue, que l’éditeur moderne (Ellinwood 1973) a tenté de reconstituer, en adaptant le texte anglais à la musique  de l’édition de 1575.

La pièce est fondée sur le texte When Jesus went into Simon the Pharisee’s  house (Saint Luc, 7, versets 36-38) ;  Ce texte aurait été particulièrement approprié pour que la version anglaise de la composition de Tallis soit chantée à la Fête de sainte Marie-Madeleine (le 22 juillet), le rendant, par la même occasion, impropre à un usage général. Sa composition est celle d’un canon à l’octave entre les parties de soprano et de ténor à une distance de quatre mesures.

 

[10] When Jesus went into Simon the Pharisee’s house

 

When Jesus went into Simon the Pharisee’s house and sat down at meat, behold a woman in the city who was a sinner; as soon as she knew that Jesus sat at meat in the Pharisee’s house, she brought an alabaster box of ointment and stood at his feet behind him weeping, and began to wash his feet with tears, and did wipe them with the hairs of her head, and kissed his feet and anointed them with the ointment.

 

Quand Jésus entra dans la maison du Pharisien et se mit à table, il se trouva qu’une femme, qui dans la ville était pécheresse, ayant appris qu’il était à table dans la maison du Pharisien, avait apporté un vase de parfum. Et se plaçant par derrière, à ses pieds, tout en pleurs, elle se mit à lui arroser les pieds de ses larmes ; et elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers, les oignait de parfum.

 

 

 

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