Camille SAINT-SAENS Paris, 9 octobre 1835 -Alger, 16 décembre 1921 |
La Danse macabre est un des quatre poèmes symphoniques, pièce figurative, composée en 1874 d'après un poème éponyme d'Henri Cazalis
Tout comme dans son Carnaval des animaux, tous les instruments utilisés viennent jouer un rôle, ce sont de véritables acteurs. Ainsi, le xylophone, utilisé pour la première fois dans un orchestre symphonique, représente les squelettes qui dansent durant la nuit. En effet, c'est le bruit de leurs os qui claquent que le compositeur a ici figuré. Les violons rappellent le vent d'hiver et la quinte diminuée du début (la-mi bémol) veut suggérer la sécheresse et l'aigreur de la saison. La harpe sonne les douze coups de minuit et le violon solo symbolise la mort qui frappe sur les tombes pour réveiller les défunts.
Les personnages peints dans les danses macabres suivent un ordre assez conventionnel, révélateur des hiérarchies sociales de l’époque, avec une alternance de religieux et de laïcs et une quasi-absence des femmes. A La Chaise-Dieu, on retrouve, selon les recherches de Patrick Rossi : Premier panneau : les puissants le pâpe/l’empereur/le cardinal légat/le roi/le cardinal/le connétable/l’abbé mitré/le chevalier Deuxième panneau : les bourgeois personnage effacé/le bénédictin/le jeune bourgeois/la chanoinesse/le marchand/la moniale bénédictine/le sergent à verge/le chartreux Troisième panneau : le peuple l’amoureux/le frère infirmier/le ménestrel/le théologien/le paysan/le cistercien/l’enfant/le frère lai
La Fresque de la DANSE MACABRE de l'abbaye de la Chaise-Dieu C'est sur le chancel nord du chœur de l'abbatiale que se déploie cette fresque d'environ 26 mètres de long sur 1,40 mètre de hauteur. Un examen minutieux des costumes (les pourpoints, armures, parures), a permis de situer la date d'exécution de l'œuvre vers 1470, à quelques années près. L'usage des "poulaines" (chaussures à longues pointes relevées), que portent les personnages présents sur la fresque, disparaît à partir de 1480. Ce serait donc sous le règne de Louis XI et sous l'abbatiat de Renaud de Chauvigny (1465-1491) qu'aurait été réalisée cette œuvre. L'auteur nous en est inconnu. La première édition d'une "danse macabre" imprimée fut réalisée à Paris en 1485 par Guyot Marchand. Elle représentait l'ensemble des fresques peintes sur le pourtour du cimetière des Saints Innocents à Paris. A l'origine, les piliers séparant la fresque en trois parties étaient eux aussi recouverts par une peinture murale. Un relevé fait par M. Achille Jubinal en 1841 fait état de personnages présents sur les piliers. Ils représentaient : Adam et Eve, un moine, un musicien, une mort archer... Sur le premier pilier figurait la représentation de la faute originelle (Adam et Eve). Un moine introduisait alors les personnages de la "danse". Cette première partie de fresque est aujourd'hui très effacée. La "danse macabre" est le parfait symbole de l'égalité des hommes face à la mort.
La fresque se termine par un
cadavre non accompagné. Il fait comprendre que la liste est encore
longue... Les textes de plusieurs "danses Macabres" ont conservé les paroles du prêcheur :
"En ce miroir chacun peut lire
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La Danse macabre
Elle expose aussi bien le Pape, le plus haut dignitaire à l'époque médiévale, que le médecin, l'astrologue, le moine, le prêtre, la bergère, le laboureur ou l'enfant. Comme pour le jour du Jugement Dernier, ce sont les plus grands qui ouvrent la marche. N'auraient-ils pas plus à se faire pardonner ? La fresque de la Danse Macabre reste, là comme ailleurs, le message de l'Église aux chrétiens, les invitant au repentir et à la pénitence. Dans l'abbatiale, elle prépare non seulement les fidèles, mais aussi les moines à ce qui les attend. On doit être prêt à mourir, c'est la loi de Dieu. Lui seul, décidera de l'heure. Cette oeuvre n'est aujourd'hui accessible qu'en arrivant du choeur. Elle orne les troisième, quatrième et cinquième travées. L'ensemble est composé de trois panneaux séparés par deux piliers donnant l'aspect d'un triptyque.
Modestement éclairée par de hautes fenêtres en lancette, elle expose en une procession, 46 personnages répartis entre 23 vifs et 23 morts ou «transis» sur une longueur de 26 mètres. Chacun de ces personnages a une hauteur d'un mètre vingt environ. Au début du second panneau, une partie de la fresque a disparu. Ce dommage irréparable est le résultat de l'installation d'un escalier menant à la chaire, réalisé à la fin du XIXe siècle et détruit au début du XXe.
L'oeuvre dans son ensemble est aujourd'hui bien conservée et mise en valeur
par un éclairage approprié. Elle a fait l'objet d'une restauration en 1989
qui l'a débarrassée des poussières, mousses et algues qui l'avaient
envahie depuis longtemps. L'ouvre n'a jamais été achevée, seule l'ébauche
reste visible, colorée d'ocre rouge pour le fond et d'ocre jaune pour le
sol sur lequel dansent les personnages. Troisième panneau : l'amoureux, le Médecin, le Clerc théologien, le Laboureur, le Cistercien, l'Enfant, le novice.
Dans ces hautes terres du Livradois, aux confins de l'Auvergne et du
Velay, sur une terre au climat souvent rude, dans une abbaye où nombre de
pèlerins se sont retrouvés durant des siècles, le message universel,
«l'âme d'un puissant vaut bien celle d'un humble», prend alors tout
son sens.
http://www.herodote.net/patrimoineChaiseDieu.htm
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