Franck César

Liège, le 10 décembre 1822 - Paris, le 8 novembre 1890.

 

     Le jardin d’Eros extrait de Psychée

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Edward Burn - Jones  Cupidon et Psyché
 

 

 

 

A propos de Psyché, extrait de INDY VINCENT D', César Franck. Alcan 1906

Psyché, oeuvre qui m'est particulièrement chère, puisque le maître me fit l'honneur de me la dédier, en accolant à mon nom le précieux titre d'ami, fut exécutée pour la première fois au concert de la Société Nationale du 10 mars 1888 et reprise ensuite aux Concerts Colonne le 23 février 1890.

J'ai déjà parlé de la signification toute mystique de cette oeuvre qui, malgré son étiquette antique, n'a absolument rien de païen, encore bien moins de renaissant, mais est imbue au contraire d'une grâce toute chrétienne, à la façon des fresques de l'Arena de Padoue ou des Fioretti de saint François d'Assise ; je veux cependant porter à la connaissance du lecteur ce qu'écrit à son sujet M. Derepas dans l'opuscule duquel j'ai déjà fait mention précédemment car cette opinion est le résultat d'observations très minutieusement déduites qui, venant d'un critique érudit et complètement dépourvu de parti pris, ne peuvent qu'intéresser tout esprit doué du sentiment de l'art.

D'après la fable antique, Psyché, touchée d'amour mais tentée par les indiscrètes impatiences du savoir et cédant à la curiosité, retombe sur elle-même, impuissante à se relever et privée pour toujours de la vision directe de l'au-delà. Franck n'a pas hésité à rompre avec la tradition païenne. Son poème aboutit à un dénouement plus optimiste. Psyché s'est endormie, étrangère `maintenant aux bruits extérieurs. Les zéphyrs — c'est-à-dire ses plus pures aspirations —  l'emportent dans les jardins d'Éros, dans le paradis désiré. Le céleste époux l'attendait. Mais elle commet l'imprudence de vouloir percer le mystère dont il s'enveloppe : la sublime vision disparaît. Retombée sur la terre, errante et plaintive, Psyché exhale sa douleur. Éros pardonne à la légitime ambition que lui-même avait, en somme, inspirée : tous deux montent dans la lumière. C'est l'apothéose, l'amour qui n'a plus à croire. qui voit et possède. C'est une véritable Rédemption.

Plus encore que le libretto, la musique de Psyché est d'inspiration toute moderne et chrétienne. Les chœurs se développent en une polyphonie si pure, si suave, si constamment maintenue dans une région supérieure inondée d'une lumière sans ombre, que rien, ni dans le choeur des anges de la Damnation de Faust, ni dans l'Enfance du Christ, n'évoque plus nettement l'idée du ciel».

Éros, Psyché ne prennent point la parole.

Ce qu'ils éprouvent est traduit par l'orchestre. En voici la raison : ici, ni Éros ni Psyché ne sont des personnes. Franck, oubliant les héros mythologiques, en fait des symboles de l'Âme humaine et de l'Amour suprême. La « musique, la musique pure, sans paroles, précisément parce que ses notes n'ont pas une signification définie, ses phrases un sens arrêté, est, de toutes les formes de l'art, l'expression la plus adéquate de ces réalités immatérielles. Dans cet oratorio, il n'y a donc point de soli. L'orchestre tient le rôle le plus important : il traduit les élans, les regrets, la joie finale de Psyché, l'action invisible mais  féconde d'Éros. Tout au plus les choeurs, ensemble anonyme et impersonnel, chantent çà et là, en peu de mots, les péripéties du drame.

Il est visible, d'autre part, que toute cette oeuvre est traversée d'un souffle de mysticisme chrétien. La douleur de l'exil terrestre y prend l'accent de la prière. L'harmonie très soutenue du quatuor, les lignes dessinées par les violons, les épisodes confiés aux instruments à vent ne trahissent jamais la moindre préoccupation voluptueuse, mais expriment toujours les plus hauts désirs du coeur, tout pénétré de divin.

 

*recueil anonyme du XIVe siècle contant sur ton naïf et humoristique les miracles et petites histoires qui seraient advenus autour de François et de ses premiers disciples. L'une des anecdotes les plus célèbres est la conversion d'un loup qui aurait terrorisé la population de la ville de Gubbio

 

Iconographie :

 

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