Claude DEBUSSY

Saint Germain en Laye, 22 août 1862 - Paris, 25 mars 1918

 

L'orchestre de l'opéra

(détail)

Degas 

1870

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Fêtes, deuxième des Trois Nocturnes

 

Tryptique symphonique pour choeur de femmes et orchestre.

Cette oeuvre écrite pour orchestre symphonique fait entendre  un grand crescendo. Ce passage se caractérise par :

- un thème dans le style d'une fanfare, formé de deux motifs (a et b) musicalement voisins, séparés par un bref silence.

- sa reproduction selon le schéma :(a+b) + (a+b) + (a+b) + conclusion.

- des changements d'orchestration du thème et une augmentation de l'intensité.

 

'Moi qui aime les images presque autant que la musique'',

s'écrie Debussy dans une lettre, et cette déclaration, si singulière chez un musicien, exprime le rôle central de l'inspiration visuelle dans sa création. Dans les années 1890,il fréquente assidûment les milieux symbolistes en pleine ébullition, aux Mardis de Mallarmé, il rencontre Whistler, Verlaine et les jeunes poètes du groupe symboliste, dans les salles du Louvre et du musée du Luxembourg, comme dans les galeries de Durand-Ruel, Siegfried Bing ou Georges Petit, il admire les Nocturnes de Whistler, les monotypes de Degas* ou les premières séries de Claude Monet. Il voue un culte à Turner, ''le plus grand créateur de mystère qui soit en art'' et à ''Monsieur Degas'' qu'il révère, en compagnie de son amie Camille Claudel, et rencontre à la table du peintre Henry Lerolle. Il admire chez ce dernier, comme chez Ernest Chausson, son beau-frère, des ensembles impressionnants de Degas, Paul Gauguin, Odilon Redon, Maurice Denis figurant aujourd'hui au musée d'Orsay, à la Tate Gallery ou au Metropolitan Museum de New York. Comme ces proches amis, il collectionne lui-même les estampes du Japon et aime à s'entourer de nombreux objets précieux, venus d'Extrême-Orient.

Ce goût du musicien pour Turner, Rossetti, Whistler, Degas, le symbolisme, l'Art Nouveau, les arts orientaux, nous intéresserait moins s'il n'inspirait directement ou indirectement sa création : Danseuses de Delphes, Canope, Poissons d'or, Pagodes, Les Fées sont d'exquises danseuses, La Terrasse des audiences du clair de lune, Ondine ou les trois Nocturnes pour orchestre, trouvent source en des impressions visuelles que le livre évoque, les titres mêmes de ses recueils : ''Images pour piano'', ''Estampes'', ''Images pour orchestre'', ''En blanc et noir'' témoignent de sa constante préoccupation de transposition poétique du visuel au musical.

 

*A la fin des années 1870, Degas expérimente plusieurs techniques, dont celle du monotype. De l'encre ou de la peinture est appliquée sur une plaque de métal. Le peintre dessine ensuite l'image directement sur le support, qui est ensuite recouvert de papier humidifié. Enfin, un passage dans une presse révèle une empreinte qui est la version négative de l'image.

Edgar Degas (1834-1917) fut un producteur obstiné de monotypes. On en dénombre quatre cent cinquante dans sa production, en noir et en couleurs, rehaussés ou non de pastel. Il découvre ce procédé plus pictural que graphique (le monotype est une impression unique d’une peinture sur plaque) avec son ami Lepic dans les années 1876-1880. Études préparatoires, essais expérimentaux, ses monotypes sont restés longtemps confidentiels, réservés aux intimes. Degas y aborde des thèmes qui lui sont chers : portraits et nus féminins, danseuses, scènes de café-concert ou de maisons closes, mais aussi un genre qui lui est moins familier, le paysage.
La couleur fait son apparition en 1890. Les aplats colorés rapidement brossés, comme dans ce paysage réalisé lors d’un voyage dans l’Estérel, conduisent certains des monotypes de Degas aux confins de l’abstraction.


Voir aussi :

http//fr.wikipedia.org/wiki/Nocturnes_(Debussy)