Jacques Arcadelt

1504 ?-14 oct. 1568 (Paris)

Compositeur franco-flamand qui figure parmi les plus populaires au XVIe siècle.

Partition apparaissant dans une toile du Caravage

Madrigal: O felic' occhi miei- Jacques Arcadelt 

Madrigal: Chi potra dir - Arcadelt
Madrigal: Se la dura durezza - Arcadelt

Il est à Argenteaux au Pays de Liège. On ne connaît rien de sa jeunesse ni du lieu où il fit ses premières études. Il est probablement élève de Josquin des Prez en France. Son nom apparaît dans des recueils italiens manuscrits et imprimés en 1531, en compagnie de celui de Philippe Verdelot qu'il fréquente notamment vers 1530 à la cour des Médicis et avec lequel il fait le voyage de Lyon, en compagnie d'un autre musicien français, Jean Conseil (1498-1535).
Il retourne à Florence vers 1532, puis aurait quitté Florence pour Lyon avec Verdelot pour échapper aux troubles florentins. Un document daté de 1536 nous apprend qu'il fut chargé de composer un madrigal sur des vers de Michel-Ange.Après l'assassinat d'Alexandre de Médicis par Lorenzino en 1537, Arcadelt s'installe probablement à Venise où paraissent en 1539 quatre livres de madrigaux à 4 voix.
Il y est en contact étroit avec les cercles vénitiens que fréquente
Adrian Willaert, alors maestro di capella à Saint-Marc. C'est dans cette ville qu'il publie tous ses recueils de madrigaux entre 1539 et 1544 chez Antoine Gardane. Sa réputation est déjà bien établie puisque sur les pages de titres de ses éditions il est surnommé "le plus excellent et divin" Arcadelt. Membre de la chapelle Sixtine à partir de 1540, il reçoit du pape Paul III une prébende de chanoine à Saint-Barthélémy et Saint-Pierre de Liège. Arcadelt passe une année en France avant son retour à Rome, en 1547, où il reste jusqu'en 1551.
Il quitte le service papal pour se rendre en France. Entre temps, en 1544, il est parallèlement entré au service du duc de Lorraine, archevêque de Reims, poste qu'il conserve au moins jusqu'en 1562. C'est à cette époque qu'il connaît Rémy Belleau. Il a dû travailler à la Chapelle Royale sous Henri II, puisqu'un livre édité chez Pierre Attaingnant le mentionne comme musicien du Roi. Il meurt en 1568 à Paris. Malgré une contribution (somme toute modeste) au psautier huguenot (mise en polyphonie de six textes français de Clément Marot), Arcadelt ne semble pas avoir été très concerné par les nouvelles conceptions théologiques.

Son oeuvre religieuse, plus traditionnelle que ses compositions profanes, est fondée sur la technique de l'imitation.

Oeuvres sacrées:
Il écrit:

  • trois messes à 4 et 5 voix (Paris, 1557), dont une, Ave Regina, sur le motet de A. de Silva, et une, Noe Noe, sur celui de Mouton,

  • des Motecta (motets) à 4 voix (Venise, 1545),

  • d'émouvantes Lamentations (1557),

  • un Magnificat (1557),

  • six Psaumes de David sur les mélodies du psautier huguenot (1559).

Oeuvres profanes:
Parti de la frottola et de la chanson populaire italienne, il donne sa forme classique au madrigal (250 répartis en cinq livres à 4 voix, un livre à 3 voix) où il conserve la simplicité de la forme encore primitive du madrigal italien. C'est lui qui, le premier, publie à Paris chez Attaingnant des "Airs strophiques" en 1547. Ce nouveau genre de chanson française, syllabique, homophonique et de structure strophique, va être porté à son apogée
Pierre Certon, quelques années plus tard.

Il publie 126 chansons françaises (3 et 4 voix, dont 4 sur des textes de Marot, 15 sur des textes de Mellin de Saint-Gelais, 2 sur des textes de François Ier, 1 sur un texte de Joachim Du Bellay et 1 ode de Ronsard).

VOIR AUSSI:

http://www.lamediatheque.be/travers_sons/arcadelt.htm

 

Pierre Certon 

 

vers 1515 (Châtillon-sur-Loing ? (Loiret)) - 23 fév. 1572 (Paris)

Il appartient à l'école parisienne du XVIe siècle. Il est célèbre par ses chansons courtoises polyphoniques.

Clerc des matines (clericus matutinorum) à Notre-Dame de Paris(1529), chantre à la Sainte-Chapelle (1532), où il devient maître des jeunes choristes vers 1542 ; il est nommé chapelain perpétuel en 1548, et, en 1560, il reçoit une prébende canoniale à Notre-Dame de Melun. Ronsard le déclare élève de Janequin; c'est un ami de Claudin de Sermisy, de Pierre Attaingnant l'éditeur et de Thomas Champion l'organiste du roi Henri III.

En 1552, son Premier Livre, recueil de seize chansons strophiques de style vertical (ou "voix-de-ville") semble indiquer un changement des rapports entre la poésie et la musique. La même année, il écrit deux chansons pour le supplément musical des Amours de Ronsard, qui en contient huit (trois de Goudimel, deux de Certon, deux de Janequin et une de l'humaniste Marc-Antoine de Muret). C'est un autre essai de collaboration étroite entre le poète et les musiciens. Malgré l'inimitié publique entre Ronsard et Mellin de Saint-Gelais, Certon publie, toujours en 1552, sept textes de Mellin de Saint-Gelais mis en musique de façon strophique dans son Premier Livre de 1552. De 1552 à 1558, il écrit surtout des messes et des motets. Le 10 janvier 1570, il fait publier chez Nicolas Du Chemin un dernier recueil, les Meslanges, dédié à son protecteur et ami le seigneur de Villeroy, et meurt deux ans plus tard, le 23 février 1572. Il n'est pas impossible que le poète Salomon Certon, contemporain de Malherbe et d'Agrippa d'Aubigné, ait été le fils du musicien.
Un peu dédaigné à l'heure actuelle, Pierre Certon a pourtant été reconnu par les écrivains et poètes de son temps, puisqu'il fait partie (avec
Josquin, Mouton, Willaert, Richafort, Janequin, Maillard, Sermisy, Moulu, Berchem et Arcadelt ) des musiciens présents à la fois dans la liste de Rabelais et dans celle de Ronsard. Plus étonnant encore, il figure sur la liste de contrapuntistes franco-flamands des Tons et discours sur les Modes de Musique de Pierre Maillart en 1610, alors que Janequin et Sermisy en sont absents.
Certon sut tisser un solide réseau d'amitiés : disciple et ami Claudin de Sermisy, il a entretenu une sorte de "correspondance musicale" en écrivant des arrangements de chansons des musiciens qu'il estimait, comme Clément Janequin ou Pierre Sandrin.

Oeuvres sacrées:

  • huit messes-parodies (à 4 voix) dans le style de Josquin, sur des motifs profanes (tels que Le temps qui court, Sur le pont d'Avignon) ou tirés de motets (Regnum mundi, Christus resurgens); (1553) et un Requiem,

  • 39 motets de 3 à 6 voix,

  • 1 Magnificat à 4 voix,

  • près de 60 psaumes sur les mélodies huguenotes (dont 31 dans le Premier livre de 1545 longtemps attribué à Antoine de Mornable),

  • 3 chansons spirituelles.

Oeuvres profanes: Près de 300 chansons profanes de 2 à 13 voix (1533-1570), parmi lesquelles Fini le bien et La, la, la, je ne l'ose dire. Quelques-unes de ces pièces reposent sur des textes de Clément Marot, Mellin de Saint-Gelais, Pierre de Ronsard ou Joachim Du Bellay.
Son dernier recueil, les Meslanges (1570), contient à lui seul plus de 80 chansons de cinq à treize voix.

http://homepages.ulb.ac.be/~xhubaut/crngdl/bio/certon.htm

http://olga.bluteau.free.fr/Certon.htm 

Adrian Willaert

vers 1490 (Bruges ?) - 17 déc. 1562 (Venise)

Compositeur franco-flamand né à Bruges ou à Roulers, il étudia à Paris vers 1514-1515. Il exerça ses activités musicales en Italie entre 1510 et 1520 (il fut chantre du cardinal Hippolyte d'Este à Ferrare de 1515 à 1520). De 1522 à 1525, toujours à Ferrare, il fut au service de la cour d'Alphonse Ier d'Este. De 1525 à 1527, il fut chanteur à la chapelle archiépiscopale d'Hippolyte d'Este (fils d'Alphonse) à Milan. Il devint maître de chapelle à Saint-Marc de 1527 à 1562, année de sa mort. Le double chœur de la basilique - deux tribunes se faisant face, chacune avec un chœur et un orgue - lui permit d'aborder une écriture d'un nouveau style, avec des effets spatiaux innovants. A son école se formèrent des musiciens de grande valeur. Durant cette période, il effectua au moins deux voyages en Flandre (entre autres à Bruges et à Anvers).

 

PHILIPPE VERDELOT (?- av. 1552).

Selon Anton Francesco Doni, Philippe Verdelot serait d'origine française.

Il semble s'être établi très jeune en Italie, et exerça successivement à Florence (1523-1529), Rome (1529-1533), Saint-Marc de Venise où il fut chantre ; on le retrouve enfin à San Giovanni de Florence avec la charge de maestro di musica.

Son nom apparaît dans des recueils italiens manuscrits et imprimés en compagnie de celui de Jacques Arcadelt en 1531. Il prouva son habileté dans l'art du contrepoint en ajoutant une cinquième voix à la Bataille de Clément Janequin.

Verdelot fut l'un des créateurs du madrigal en Italie, et sa contribution à la définition des caractéristiques du genre fut primordiale. Certains de ses premiers madrigaux empruntent leur style à la frottola par la prédominance d'une écriture simple et verticale, mais rapidement sa production se caractérisa par une plus grande flexibilité et une attention portée aux valeurs poétiques du texte.

Parmi les poèmes choisis par Verdelot figurent quelques textes de Pétrarque.

Verdelot est mentionné par François Rabelais dans le Prologue du Quart Livre en 1552.

http://www.goldbergweb.com/en/history/composers/12209.php

 

 

MAILLART, Pierre (1550-1622)

Chantre, théoricien

Né à Valenciennes en 1550, ce musicien devint chantre et chanoine de la cathédrale de Tournai. Il fut l'élève de Georges de la Helle. Pierre Maillart fut en particulier l'auteur d'un des premiers ouvrages de théorie musicale publiés en France, intitulé Les Tons ou discours sur les modes de musique ou les tons de l'église, et la distinction entre iceux, publié à Tournai chez Charles Martin en 1610.

 

Dans cet ouvrage, l'auteur établit entre la musique des anciens et celle des modernes des comparaisons tendant à démontrer que les huit tons du plain-chant ne dérivent pas des douze modes de la musique des Grecs, ainsi qu'on l'admettait généralement.

 

Pierre Maillart exerce une influence sur la théorie française du XVIIe siècle notamment sur Jean Denis, 1650 et Guillaume-Gabriel Nivers, 1667.