Allegri Gregorio
Rome 1582 - Rome 17 février 1652. |
Deux premières minutes du Miserere
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On continue à le chanter chaque année à la Chapelle Sixtine* pendant la Semaine sainte. Il est écrit pour deux chœurs, l'un à quatre voix, et l'autre à cinq. L'un des chœurs chante une version simple du thème original de l'hymne et l'autre chœur, à quelque distance, en chante un commentaire orné. C'est un des meilleurs exemples du style polyphonique de la Renaissance désigné au XVIIe siècle comme stile antico ou prima prattica, et il dénote les influences combinées des écoles romaine (Palestrina) et vénitienne (les Gabrieli, le double chœur). Le Miserere d'Allegri est un des exemples de la polyphonie de la Renaissance qui a été un des plus favorisés par l'édition discographique alors qu'il a été composé à l'époque baroque, quand cette polyphonie était vraiment passée de mode. Cet ouvrage a acquis une réputation mythique de mystère et d'inaccessibilité pendant les siècles écoulés depuis sa composition jusqu'à l'époque moderne. En effet, le Vatican en avait interdit la reproduction et la diffusion pour en préserver le caractère unique. Mais en 1769, le jeune Mozart, dans sa 14ème année, fit un voyage à Rome avec son père ; il entendit le Miserere d'Allegri à deux reprises et pus en restituer la partition de mémoire (à la première ou seconde écoute, selon les sources). Cette restitution fut acquise et publiée en Angleterre par le Dr Burney, historien de la musique et voyageur renommé. http://fr.wikipedia.org/wiki/Allegri
*En 1508, le Pape Jules II commande la décoration de la voûte de la chapelle Sixtine au Vatican jusqu'alors couverte d'un semis d'étoiles. Michel Ange passe quatre ans à accomplir son chef-d'oeuvre qui représente des scènes bibliques. En 1534, le Pape Paul III lui commande le "Jugement dernier" avec une vision terrible de la fin du monde sur le mur situé derrière l'autel. Ce chantier durera encore 7 ans Visite virtuelle dela Chapelle Sixtine http://mv.vatican.va/5_FR/pages/x-Pano/CSN/Visit_CSN_Main.html
Littérature Extrait de "Corinne ou l'Italie" de Madame de Staël Oswald se rendit
à la chapelle Sixtine pour entendre le fameux Miserere
vanté dans toute l'Europe. Il arriva de jour encore, et vit ces
peintures célèbres de Michel-Ange, qui représentent le Jugement
Dernier,
avec toute la force effrayante de ce sujet, et du talent qui l'a traité.
Michel-Ange s'était pénétré de la lecture du Dante; et le
peintre comme le poète représente des êtres mythologiques en présence
de Jésus-Christ; mais il fait presque toujours du paganisme le mauvais
principe, et c'est sous la forme des démons qu'il caractérise les
fables païennes. On aperçoit sur la voûte de la chapelle les Prophètes
et les Sibylles appelés en témoignage par les chrétiens; une
foule d'anges les entourent, et toute cette voûte ainsi peinte semble
rapprocher le ciel de nous; mais ce ciel est sombre et redoutable; le
jour perce à peine à travers les vitraux qui jettent sur les tableaux
plutôt des ombres que des lumières; l'obscurité agrandit encore les
figures déjà si imposantes que Michel-Ange a tracées;
l'encens, dont le parfum a quelque chose de funéraire, remplit l'air
dans cette enceinte, et toutes les sensations préparent à la plus
profonde de toutes, celle que la musique doit produire. Corinne ou l'Italie (Livre X, Chapitre 4) Madame de Staël |