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Petit lexique de la bédé.

Le jargon du métier

Album
livre de bande dessinée relié qui contient une histoire terminée ou à suivre lorsque l'album fait partie d'une série. Beaucoup d'albums classiques de la bande dessinée franco-belge comprennent 44 planches, mais ce standard souffre désormais de nombreuses exceptions.
Appendice (extension)
prolongement de la bulle en direction du personnage qui parle (en pointe) ou pense (nuages ou cercles).
Bande (ou strip)
succession horizontale de plusieurs cases. Une bande comprend entre une et six images environ. Le strip peut également être une petite histoire à lui tout seul, dans un journal quotidien notamment.
Bédéiste
créateur de bande dessinée.
" Bleu "
argot de métier pour désigner l'épreuve sur laquelle sera effectuée la mise en couleur d'une planche par le dessinateur ou le coloriste.
Cartooniste
nom donné primitivement à un dessinateur de dessin animé. Le terme s'est étendu aux dessinateurs de bandes dessinées.
Case (ou vignette)
espace souvent rectangulaire généralement entouré d'un trait noir, où est dessiné un moment de l'action.
Coloriste
spécialiste assurant la mise en couleur définitive des " planches ".
Crayonné
le dessinateur passe à l'exécution des dessins en s'aidant des croquis préparatoires ou esquisses de mise en page qu'il a effectués précédemment. Les textes et les dialogues seront donc tracés au crayon bien régulièrement et bien lisiblement, avant d'être encrés.
Découpage
plan complet de l'histoire, scène par scène, image par image, établi par le " scénariste " à l'intention du dessinateur (à la fois écrit et dessiné).
Encrage
1. étape de la réalisation d'une bande dessinée consistant à exécuter à l'encre de chine le dessin préalablement établi au crayon;
2. mise en couleur par le coloriste ou le dessinateur lui-même.
Gouttière
espace entre deux cases contigües.
Lettrage
réalisation à l'encre de chine des textes et dialogues d'une bande dessinée. Ce travail est parfois assuré par un spécialiste : le " lettreur ".
Ligne claire (ou trait pur)
graphisme pur, sans aucun modelé ni à plat noir important. Il s'agit du style de dessin le plus utilisé dans la bande dessinée (surtout comique). Lorsque leurs œuvres sont destinées à être reproduites en couleurs, certains dessinateurs semi-réalistes ou réalistes utilisent aussi la technique du trait pur sans intermédiaire. Le dessin est souvent plus précis (un certain réalisme oblige), ce qui n'exclut pas, en certains cas, beaucoup de sensibilité dans le trait.
"Ligne claire, traduction de "Klare lijn" (littéralement "dessin au fil", "au cordeau") ; l'expression de la Ligne Claire est employée pour la première fois en 1977 par Joost Swarte lors d'une exposition Tintin à Rotterdam. D'aucuns considèrent Hergé comme l'initiateur de cette tendance graphique. Après quelques recherches, son créateur épure son dessin, emploie un trait linéaire, continu, refusant toute ombre, tout volume susceptibles d'altérer la lisibilité de l'ensemble.
Très vite, l'école fait de multiples adeptes.
Parmi ceux-ci, on trouve des auteurs ayant travaillé avec Hergé, comme Edgard Pierre Jacobs, Jacques Martin et Bob de Moor, ainsi que bon nombre de collaborateurs du journal Tintin, tels que Willy Vandersteen, Tibet et François Craenhals.
Puis partout en Europe, des illustrateurs adoptent ce procédé." Dictionnaire mondial de la bande dessinée (Larousse)
 
en savoir davantage : écrit et dessiné
Onomatopée
mot ou expression qui restitue visuellement un bruit ou un son dans une case. Les onomatopées constituent le " bruitage " de la bande dessinée.
mot dont le son imite celui de l'objet qu'il représente.
Planche
page entière de B.D. Une planche comprend de deux à quatre bandes superposées.
Phylactère (bulle, ballon)
espace réservé au texte à l'intérieur d'une case. Une bulle est toujours reliée à un personnage. Les récitatifs, eux, s'inscrivent dans un cartouche.
Un phylactère est un moyen graphique utilisé en bande dessinée ou en illustration pour attribuer des paroles aux personnages. Il est habituellement constitué d'une forme ovale ou rectangulaire avec coins plus ou moins arrondis. Le lien entre la bulle et le personnage est fait de façon continue à l’aide d’une extension pointue pointant de la bulle vers le personnage lorsqu’il s’agit de paroles ou à l’aide de plusieurs cercles de grandeur décroissante dont l’ensemble pointe vers le personnage lorsque le personnage réfléchit. Dans ce dernier cas, les cercles peuvent être substitués par des formes de nuages. (Wikipedia 09 2006)

Récitatif

indication de lieu, temps servant à situer une action (exemple : " Quelques heures plus tard…"). Les récitatifs se situent généralement en haut des cases dans des cartouches.

Rime graphique
récurrence d'une case, ou d'une planche à l'autre de motifs graphiques semblables: par exemple une couleur, un mouvement, un élément de décor, etc. (David Vrydaghs, Enseigner les compétences nécess iures à la lazcrture de bandes dessinées, in Echanges, n° 43, janvier 2022.)

 

Scénario

plan écrit d'une histoire, en quelques pages. C'est à partir de celui-ci que le " scénariste " établit le " découpage " à l'intention du dessinateur.

Synopsis

plan écrit très succinct d'une histoire à partir duquel on développera le " scénario ".

Les plans

Plans
ce sont les différentes façons de présenter le sujet, vu à des distances diverses (plan d'ensemble, gros plan…) selon l'effet recherché.
Plan d'ensemble
le personnage est situé dans le décor, mais c'est ce dernier qui est important.
Plan de demi-ensemble
le personnage prend le pas sur le décor mais celui-ci reste très présent.
Plan moyen (plan-pied)
le personnage est entier.
Plan américain
le personnage est coupé au-dessus des genoux, il est donc cadré à mi-cuisse.
Plan rapproché (plan buste)
le personnage est cadré à hauteur de la poitrine.
Gros plan
isole une partie du décor ou du personnage par exemple: un bras, une main, un visage…
Très gros plan
met en valeur un élément extrêmement précis. Par exemple: un œil, un doigt, un canon de revolver, un bouton…

Les angles

Angle de vue normal
le spectateur (ou lecteur) se situe au même niveau que le personnage ou le décor présenté.
La vue en plongée
le spectateur (ou lecteur) se situe au-dessus du personnage ou du décor présenté. Le point d'observation se situe donc plus haut que le sujet.
La vue en contre-plongée
le spectateur (ou lecteur) se situe en-dessous du personnage ou du décor présenté. Le point d'observation se situe donc plus bas que le sujet.

Les procédés "cinématographiques"

Le "champ-contrechamp"
ne constitue pas un angle de vue à proprement parler, mais seulement une certaine façon d'associer deux angles de vue immédiatement l'un à la suite de l'autre. Le "champ" est tout simplement une scène de vue sur une image et le "contrechamp" sera la vision immédiate du même sujet vu dans le sens diamétralement opposé (rotation de 180°).
Flash back
retour en arrière dans la narration des événements.
Incrustation :
dans une vignette, sont dessinées d'autres vignettes plus petites, elles appartiennent à un autre registre du récit que les scènes principales.
Insert
élément explicatif extérieur aux vignettes qui rompt la continuité du récit.
Perspective
art de présenter les objets sur un seul plan (en l'occurrence, une feuille de papier), selon leur éloignement et leur position dans l'espace, un art que tout dessinateur de B.D. a eu soin d'étudier sérieusement avant de se lancer dans le métier. Elle permet de donner une certaine mise en relief du dessin ainsi qu'une certaine crédibilité.
Travelling
déplacement en mouvement continu selon un axe horizontal ou vertical.
Zoom
La seconde vignette constitue l'agrandissement d'un détail de la vignette précédente. On passe d'un coup du plan demi-ensemble à un gros plan.
 

Merci à Julie Lempereur pour ses recherches.