Prononcer un discours

Fête de famille, mariage, funérailles, cérémonie protocolaire, inauguration, anniversaire sont autant de circonstances qui nous conduisent, voire nous forcent, à parler devant une assemblée plus ou moins nombreuse. Quel que soit le nom que l'on donne à cette prise de parole en public : allocution, laïus, speech, éloge, panégyrique , nous n'y sommes pas préparés et c'est une épreuve.

Nous savons bien que certains sont entraînés à ce genre de performance. Parfois leurs textes sont préparés par des rédacteurs professionnels, des "nègres". Et s'il leur arrive de ressentir le trac, ils arrivent à faire croire que pour eux parler en public c'est plus facile que de bavarder en famille. Ce site ne s'adresse pas à eux mais plutôt à nous orateurs occasionnels que l'émotion fait balbutier et qui cherchons un peu d'aide pour nous tirer d'affaire...

Des conseils peuvent aider à voir plus clair, à rassurer mais c'est un exercice qu'on réussit plus facilement si on se sent "bien" avec l'assemblée et le thème dont on parle.

Vous ne trouverez pas ici de recette infaillible, du reste, si elle existait, cela se saurait....

On peut tout de même affronter les difficultés majeures :
que dire
? comment se préparer ? comment structurer son texte ? comment s'exprimer ?

Que dire ?

Cela dépendra des circonstances.

Voici quelques idées :

Le ton familier n'est pas de mise en cette occasion, il risque de choquer. Prononcer un discours c'est toujours hausser le ton, atteindre un niveau (un peu) plus solennel.

Se préparer ?

A en croire G. Smal, consultante et formatrice, l'erreur classique consiste à rédiger d'abord un texte. Souvent long, avec des phrases à n'en plus finir, truffées de jargon, de négations, de passés simples...
" Un discours se prépare par l'oralité, à voix haute, devant un miroir. Quand on prépare vraiment bien, on perd le côté emprunté, et on retrouve son naturel." On trouve aussi les bons mots, les bons gestes, le bon ton. (L.F., La Libre Entreprise, 21/08/2010)

Structurer son texte ?

Trois grands moments : commencer, développer, terminer.

Commencer :

Accrocher l'attention, dire au nom de qui on parle, pourquoi on prend la parole dans quelle intention, créer une communauté de sentiment,

autres conseils pour commencer :

Développer:

Faire le choix d'un style :

  • émotion / humour
  • ton protocolaire / bon enfant
  • virtuosité (figures, style artiste) / authenticité (c'est bien lui! c'est bien comme cela que cela s'est passé !))
  • plus littéraire : métaphore, jeux de mots, citations d'auteurs / plus "vécu" : situations vécues, témoignage

Choisir un plan de progression : ordre chronologique / ordre thématique / flashback

La métaphore filée a fait ses preuves: il s'agit de suivre tout au long du discours une comparaison constante: train de la vie, croissance d'un arbre, éclosion d'une fleur, recette culinaire, voyage, déroulement d'une journée... Sur ce fil conducteur se greffe chaque partie du développement. On obtient ainsi un texte très cohérent, agréable à écouter. Il est aussi plus aisé à contruire. Le tout est de trouver une image adéquate...

Terminer:

Créer une boucle est un moyen de faire comprendre qu'on termine sans devoir le dire lourdement.

Autres conseils généraux pour clôturer.

Comment parler ?

On peut, après l'accroche, solliciter la bienveillance de l'auditoire en reconnaissant sa difficulté à parler mais n'abusez pas.

La peur ne disparaît jamais totalement il faudra bien en prendre son parti. Pour la réduire : quelques exercices de respiration profonde, des notes sur un feuillet ou la totalité du texte si on préfère lire... Il paraît aussi que le trac disparaît dans l'action...

L'évocation de certains faits peut susciter une émotion imprévue. Il n'y a là rien de "honteux": ce signe de sensibilité est rarement déprécié, il suscite plutôt un sentiment de connivence. Même si cela vous oblige à interrompre votre discours quelques instants pour reprendre votre calme.

Pour améliorer ses ressources en expression orale.

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 mise à jour 23.10.2019