Évaluation

Les élèves comme « praticiens réflexifs »
"Il importe aussi de formuler une recommandation générale quant à l'évaluation des écrits réflexifs. Dans la mesure où l'on attend un effort de sincérité des élèves et une démarche d'introspection réellement menée, il est nécessaire de renoncer à toute évaluation certificative des contenus réflexifs observés. En effet, si l'élève sait que sont évaluées ses déclarations sur sa manière de travailler à l'école, il aura tendance à les transformer pour qu'elles soient en accord avec ce qu'il perçoit des attendus du professeur ou de l'institution scolaire en la matière. On ne peut donc pas à la fois souhaiter une auto-explicitation sincère par l'élève de ses démarches et vouloir évaluer formellement la qualité des démarches en question sur base déclarative. Tout au plus, ce type de travail peut éventuellement voir son exécution conforme contrôlée par une évaluation formative, ou une certification de sa réalisation conforme aux consignes, afin de parer certaines stratégies d'évitement. Cependant, le professeur devrait garder à l'esprit que l'objectif principal est de permettre à l'élève de s'améliorer dans son rapport aux savoirs et de mieux percevoir le sens de ses apprentissages." (Slingeneyer M. et Bibauw S., 2009)

Une double contrainte
"L'élève fait face à une situation de « double contrainte », autrement dit à des injonctions contradictoires : soit il cherche à apprendre pour lui-même, à exprimer ce qu'il a sincèrement ressenti ou appris au cours de son activité, mais qui pourrait décevoir l'évaluateur parce que différent du type d'explicitation que celui-ci attend, soit il cherche à satisfaire l'évaluateur et risque alors de construire un retour réflexif qui corresponde aux attentes perçues." Bibauw S., Écriture réflexive et réflexion critique dans l'exercice du compte rendu, 2010.

Un effet "caméléon" ?
Le risque est réel de voir l'élève écrire ce qu'il pense que son professeur attend.
Voir cette page et l'article de Crahay & Dufays, 2020.

Ce thème était déjà abordé par M.C Bernard, 2015: "[...] en tant qu'activité évaluée, -même si elle l'est en ne retenant que des critères comme celui de la justesse en lien avec la forme demandée, la cohérence et la logique du texte et sa pertinence-, elle peut appeler le "pli" de la forme scolaire qui, pour certains, est assimilée à un passage obligé, une occasion pour obtenir des "points", la note, sans qu'ils mobilisent nécessairement une réflexivité ou sans s'engager personnellement dans la tâche demandée." (p.236)


http://www.math.uqam.ca/~progiciels/Zouioueche-Naima,Allouti-Sarra,Nguyen-MinhTri/images/completion.jpg

Quelle évaluation et à travers quelles unités ?

"L'approche réflexive ne vise pas à inculquer LA méthodologie, LA procédure de résolution d'une tâche. La démarche réflexive privilégie l'approche ouverte, compréhensive en évitant les normes à priori. On évaluera donc la seule qualité de l'explicitation et non pas la pertinence de la procédure.

Si les UAA 1 à 6 proposent en tâches auxiliaires des tâches réflexives renvoyant à l'UAA 0, il n'y pas lieu de mener une évaluation à valeur certificative de celles-ci pour chaque unité. Des choix sont à opérer. Comment ?
Peut-être en réservant l'explicitation de procédures à des unités dont les tâches globales et singulièrement les productions sont plus «opaques» (Portefeuille de textes référencés de l'UAA 1, intervention personnelle dans une oeuvre culturelle source pour l'UAA 5, par exemple).

Une explicitation de procédure accompagnant ces travaux éclairera l'enseignant sur les choix effectués, les démarches suivies, pas toujours directement perceptibles dans la seule production." (FESeC -Programme D/2014/7362/3/19 - Français D2D3 P &TQ, p. 30)

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Page mise à jour le 24.05.2022