Principes généraux pour enseigner la réflexivité (les incontournables) :

1. La réflexivité : cela s'apprend

La réflexivité doit faire l'objet d'un apprentissage. Elle n'est pas innée et c'est une compétence complexe. C'est un des enjeux du NPQ.

La formation réflexive « n'est pas de l'ordre du savoir mais du rapport au savoir, du regard sur l'action, de la posture critique, de la compétence. » (Perrenoud, 2001)

A ce propos, lire, par exemple, Cariou, 19.

2. La métacognition se travaille en lien avec une autre UAA

On ne raisonne pas dans le vide, on raisonne face à la réalité. L'apprentissage se fait sur le long terme et sur des tâches différentes. Nous proposons quelques combinaisons.

Cet apprentissage µ ne prend son sens que dans un parcours significatif.

Pour rappel : le triangle de la mise en projet (travaillé en Gestion Mentale) propose trois points susceptibles d'amener l'élève à se motiver... La mise en projet, c’est intrinsèque, c’est la responsabilité de l’élève : pour chaque tâche, à lui de réfléchir et d’évoquer les buts, les moyens à mobiliser, les messages positifs qu’il peut s’envoyer (parce qu’il en a reçus au préalable !). Pour en savoir davantage, lire Trois témoignages surle projet (Delvaux, 2000)

3. Un climat de sécurité et de bienveillance est indispensable

On n'apprend bien que dans un climat bienveillant, bienveillance de l'enseignant vis-à-vis de ses élèves, bienveillance des élèves l'un vis-à-vis de l'autre. Cela peut paraitre évident, mais on rencontre encore fréquemment des situations où l'échange en classe est difficile parce que quelques règles élémentaires ne sont pas respectées.

Parler de soi, de ses pratiques, de ses erreurs, c'est évidemment s'exposer physiquement et affectivement aux réactions des autres. C'est une prise de risque. On se met en péril. On se déstabilise. L'enseignant doit être le garant d'un climat positif dans sa classe en élaborant des règles avec les élèves, en enseignant la courtoisie linguistique (respect de la face (territoire/face positive : les images que l'on construit de soi-même et qu'on va essayer d'imposer dans la communication), mettre des gants, réparer si nécessaire, écouter. Ce sont des apprentissages essentiels pour que l'élève devienne un citoyen adulte et responsable. Dans la classe, il faut donner des outils pour permettre aux élèves de rester dans l'observation objective et non le jugement. Réguler si nécessaire.

De même, une relation de confiance doit s'instaurer entre professeur et élèves pour que ces derniers puissent se dire sans se sentir piégés, jugés. Il convient que l'enseignant intervienne de moins en moins pour libérer la parole et écouter.

4. L'erreur : un levier à exploiter

Pour installer l'apprentissage et l'utilisation de la réflexivité en classe, l'erreur doit être intégrée par l'enseignant et l'élève comme étant le point de départ, un levier, une étape à franchir pour aller plus loin et non comme une faute qui est sans cesse sanctionnée. Voir à ce sujet les travaux d' Astolfi plusieurs fois réédités.

« Pour apprendre, il faut prendre le risque d'utiliser ses connaissances, de les valider, de les transformer, de les réessayer, de les revalider, puis de les transformer de nouveau ; bref, il faut prendre des risques, faire des essais et nécessairement commettre des erreurs. » (Morissette, 2002, p.144)

« L'erreur est une dynamique, une période, répétée ou non, pendant la durée d'un apprentissage ; elle est informative d'un apprentissage en cours. L'échec est un constat final ; l'apprentissage est terminé. » (Meirieu, cité par Morissette, p. 146)

5. La médiation aide à voir plus clair.

La métacognition va emmener l'élève à un niveau conceptuel abstrait quand il va réélaborer son expérience d'apprenant.

Il a besoin pour cela de la médiation d'un tiers qui va aider l'élève à comprendre comment il fonctionne. Ces tiers deviennent le miroir de son fonctionnement mental.

Page mise à jour le 08.03.2023