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La vie morne de l'ingénieur Wolf vient de subir un changement
radical. Il a inventé une machine qui efface ses souvenirs.
C'est une grande échelle se perdant dans le ciel avec un
ascenseur. A ses pieds, elle a un puits où se stockent
les souvenirs oubliés. Wolf s'embarque dans la cage d'exploration
pour effectuer son voyage inaugural. C'est une ascension longue
et pénible. Tous ses souvenirs lui reviennent en vrac comme
une vague déferlante. Une fois sorti de la cage, il se
retrouve dans un parc inconnu, où, au détour d'un
chemin, l'attend un vieil homme. Il a une barbe, qui fait cinq
ou six fois le tour de son corps et qu'on prend de loin pour sa
chemise. Cet homme semble tout connaître sur sa vie et,
malgré les efforts de Wolf pour esquiver les questions
encombrantes, il s'aperçoit qu'il lui est impossible de
mentir.
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Texte persuasif |
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Cette histoire
éclate par son originalité ; cette uvre, hors
normes, est complètement inédite. En bouleversant
notre esprit cartésien, Vian sort de son livre pour nous
secouer, nous réveiller. Par l'intermédiaire du papier,
il nous force à réfléchir, à ouvrir
notre esprit, il nous offre une vision différente de notre
monde trop réel. Il dépeint une fresque en racontant
la vie de quatre personnages, mais il le fait en peignant un décor
aux tons entièrement nouveaux.
L'aventure de Wolf tient du paradoxe. Contrairement à la
constante qui régit les grands voyages, il ne part pas à
l'exploration de l'inconnu, mais il part dans les profondeurs étouffées
de lui-même. Il voyage dans son âme, dans ses souvenirs,
dans le but de les effacer, de les oublier. Ainsi, il se libère
de ses anciennes peurs et craintes qui ont façonné
sa personnalité. Il se "lâche" et devient
un homme libre, éperdument.
C'est peut être la grande leçon de ce livre, qui derrière
son histoire insolite, est réellement philosophique. |
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Thomas CLAESSENS |
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