Orhan Pamuk est né le sept juin 1952 à Istanbul dans une famille aisée. Poussé par sa famille, il entreprend des études d’architecte à l’Université technique d’Istanbul qu’il abandonne après trois ans pour se consacrer à l'écriture. La première nouvelle qu'il publie en 1979, « Karanlik ve Işik » (Obscurité et lumière), n'est pas traduite en Français. Après des études de journalisme, il quitte la Turquie durant quelques années pour l'Université de New York. En 1982, il épouse Aylin Turegenen avec qui il a une fille, Rüya (« Rêve » en turc). Ils sont séparés depuis 2001.

Orhan Pamuk a remporté de nombreux prix dont le très important « Independant Award for Foreign Fiction » en 1990 pour son roman historique, Le château blanc. La même année, il publie en Turquie, Le livre noir, qui, bien qu'il s'agisse d'une oeuvre à l'architecture et au style complexes, contribue à asseoir sa notoriété. Le succès ne se dément pas avec La vie nouvelle (1995) et Mon nom est Rouge (2000) qui comme à l'accoutumée marie des genres et des thèmes différents tels le récit policier, la romance ou la réflexion philosophique dans un cadre historique, en l'occurrence l'Istanbul du XVIe siècle. Son style évolue au fil du temps et il s'essaie de plus en plus, comme en témoigne les grands romans qui l'ont fait connaître en France, aux techniques post-modernes, ce qui constitue un changement radical par rapport au naturalisme de ses premières oeuvres œuvres.

S'il est un écrivain talentueux, Orhan Pamuk n'en est pas moins un citoyen désireux d'exprimer ses opinions en matière politique. Il le fait pour la première fois dans un roman, Neige, paru en Turquie en 2004. Il y traite de l'Islam, de la laïcité, du port du voile, de la pauvreté, du manque de liberté d'expression, etc. Cela lui a valu de nombreuses inimités et un procès - annulé depuis - pour des propos tenus dans un journal suisse, dans lequel il évoquait le génocide arménien de 1915, que l'État turc s'obstine à nier, et des massacres plus récents à l'encontre de Kurdes. À cette occasion, il a reçu le soutien de nombreux écrivains renommés comme Umberto Eco, Mario Vargas Llosa ou Günter Grass.