Les nains de la mort
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Par une après-midi hivernale assez clémente, Chester emmène William dans un local lugubre de la banlieue de Londres. Il s'agit pour lui de présenter "Bill" aux membres d'un groupe rock dont il gère les intérêts. En manque d'un joueur de synthétiseur, les jeunes gens décident de tester au plus vite les talents de la nouvelle recrue et ils s'embarquent en voiture pour se rendre au studio. Paisley, le leader du groupe, retient William sous un fallacieux prétexte. Après quelques instants, des pas se font entendre dans les escaliers d'où surgissent deux hommes qui fracassent la tête du pauvre Paisley. Terré dans l'ombre, William assiste impuissant à la scène en attendant le départ des deux assassins. Pris de panique, il prend la fuite à son tour afin d'échapper à la police alertée par les cris de la victime.

Rentré chez lui, dans un des tristes quartiers de HLM qui ceinturent Londres, il cherche le réconfort auprès de son amie Madeline. De plus en plus tétanisé à l'idée qu'on fasse de lui un assassin, il se met en quête de découvrir lui-même les auteurs de ce crime atroce.

Résumé
Commentaire
Bien qu'il n'ait été traduit qu'en 2001, Les nains de la mort est le deuxième roman de Jonathan Coe (1990). Il s'agit d'un récit initiatique ou d'un roman d'apprentissage dans lequel le narrateur, un musicien en quête de reconnaissance, semble avoir pas mal de points communs avec l'auteur, lui aussi amateur et compositeur de musique. Cependant, au-delà des éléments autobiographiques, ce roman contient déjà nombre des traits caractéristiques des livres qui l'ont fait connaître au public francophone : une recherche dans la structure du récit, un humour caustique, noir le plus souvent, et un goût pour le réalisme social.
Même si elle n'a pas la même complexité et la même pertinence que dans les livres suivants, la composition du récit en trois parties permet d'introduire des rétrospections qui apportent de la vigueur à la narration et entretient encore davantage le suspense. Quant à la description de la longue plongée au bout de l'horreur que connaît le protagoniste, en raison d'une situation sociale précaire et de malencontreux coups du sort, elle est heureusement ponctuée d'indispensables touches d'humour qui jouent sur toutes les cordes de l'autodérision. Ainsi échappe-t-il au désespoir suicidaire que la morosité de la vie en banlieue eût déjà pu lui transmettre. Le rire apparaît d'ailleurs de plus en plus au fil des pages comme l'unique remède à la pesante tristesse du quotidien.
 
Grégory Simon, Jordan Latran, Florence Lemmens, Fabien Leyder, Sébastien Sterpigny (6G)
Jonathan COE trad. Ménard J.-F., Les nains de la mort, Paris, Editions Gallimard, 2001 (sl, 1990), Folio 3711, 233 pages