Jean AMILA, Le Boucher des Hurlus
 
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Athénée royal d'Izel
 
Résumé
Paris, Gallimard, 1982, Folio policier 190, 223 pages.

La vie du petit Michou n’est pas ce qu’on peut qualifier de facile pour cet enfant, fils d’un mutiné suite massacre des Hurlus en 1917. Elle le serait d’autant plus, si les mégères patriotiques ne les harcelaient pas, lui et sa mère. Un soir, tout dérape. Sa mère est conduite à la police et, lui, dans un établissement disciplinaire, où il rencontre des orphelins de guerre. Il va former, avec trois d’entre eux, une sorte de groupe n’ayant qu’une seule idée : rendre justice.
Se débrouillant seuls, ils élaboreront des plans d’évasion essayant désespérément de s’échapper de l’orphelinat. Ils traverseront Paris et les villes des alentours. Ils se débrouilleront pour trouver de la nourriture et un endroit pour dormir ; mais ces quatre gosses, de moins de seize ans, parviendront-ils à trouver l’intouchable Boucher des Hurlus pour ainsi assouvir leur besoin vengeur ? Rien n’en n’est moins sûr…
 
 
Commentaire
"Le Boucher des Hurlus" nous plonge dans une aventure dont les héros sont fort peu communs. Quatre enfants, de huit à seize ans, prennent part dans ce voyage dont le genre policier, ici, est très particulier. En effet, les « détectives » sont ces quatre mômes enquêtant et rendant justice eux-mêmes.
Traversant de nombreuses villes et décors, tous décrits avec un soin tout particulier, les « passagers » de cette péripétie n’auront pas de mal à se repérer dans une époque assez sombre et difficile, bouleversée par la première Guerre mondiale. Touché par l’ambiance sale des villes ainsi que par la vie cruelle et insignifiante des orphelins, le lecteur sera confronté à la dure réalité de l’époque, difficilement acceptable de nos jours.
Jean Amila fait, à travers les personnages, le procès d'une société hypocrite dont l'éducation repose sur des cantiques et des chants militaires. Ce roman est écrit et raconté avec une telle énergie qu’il ne manquera pas de faire trembler le tas d’os blanchissant sur les champs de bataille !
(Clément PECHEUR)
 
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