Corentin ANTOINE , Premier prix du concours de l'Athénée de Virton

Premier prix catégorie Contes/Nouvelles 2ème degré du concours d'écriture de l'Athénée Royal de Virton
3ème Générale - AR Izel

 
 
     Mon cher Arthur... (Le texte en format PDF)

Paris, avril 1884

Mon cher Arthur,

Je t'écris car je m'inquiète pour toi. Ta situation précaire me désole, tu es pour moi le plus grand poète. Je regrette que tu aies tiré un trait sur le passé. Je ne comprends pas pourquoi tu as quitté la France où tu aurais pu te plaire dans une situation autre, plus confortable peut-être. Même si je sais que le confort était loin d'être pour toi un sens à donner à ta vie. Tu es un homme étrange. Plutôt que d'aider ta mère et de vivre de tes vers, tu as choisi de partir, de travailler, de t'user pour presque rien.

Ici, à Paris, dans le Quartier Latin, on ne parle plus que de toi et de tes vers, qui comptent désormais parmi les plus lus et les plus appréciés. Si tu es connu, c'est grâce à Paul Verlaine. Il a rassemblé toutes tes poésies et a fait publier un recueil. Ne s'agit-il pas d'un de tes anciens rêves ? Il a fait cela pour toi, qui l'a pourtant fait souffrir...

Arthur, je pense être capable de dire qu'il t'admire,, et qu'il se meurt depuis la tragédie que tu sais. Pour lui, ton écriture est la plus belle, avec tes mots, tu as révolutionné le monde de la Poésie. Encore enfant, tu as ridiculisé les soi-disant " grands poètes " du moment, tu le savais, tu étais bien supérieur à tous ces bourgeois qui n'auraient pu trouver aucune résistance face à tes vers tranchants... Ils se respectaient, feintaient admirer les poèmes de leurs semblables. Toi, tu n'étais pas comme eux. Tu étais, et tu demeures un homme LIBRE. Je l'espère.

Reviens.

Un admirateur...


 
 
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