Le Tombeau du Duc Jean de Berry |
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Le gisant visible dans la cathédrale de Bourges a été achevé par son petit neveu Charles VII. Le tombeau est en marbre blanc incrusté de marbre noir. Le duc y est représenté en tenue d'apparat, ceint de la couronne ducale, un ours enchaîné de fleurs de lys à ses pieds. Ce gisant n'est qu'une partie de ce qui constituait le tombeau, qui était entouré de pleurants d'albâtre dont certains sont visibles au musée du Berry (! à l'Hôtel Cujas), au Louvre (2), au musée Rodin (1) ou encore au Metropolitain muséum de New- York. |
Le duc était inhumé dans la Sainte Chapelle de Bourges aujourd'hui disparue, et ce n'est qu'en 1757 que le cénotaphe fut transporté à la crypte de la cathédrale. Un cénotaphe — du grec kenos (« vide ») et taphos (« tombeau ») — est un monument funéraire qui ne contient pas de corps contrairement au mausolée, élevé à la mémoire d'une personne ou d'un groupe de personnes, et dont la forme rappelle celle d'un tombeau. Le monument aux morts est une forme de cénotaphe. Dimensions de la chapelle : longueur 38 m
Jean Fouquet "Heures d'Etienne Chevalier" L'Annonciation
Le décor serait celui de la Sainte Chapelle de Bourges Le gisant du duc n'est pas la seule trace de son mécénat dans l'édifice puisque deux priants (ou orants) le représentant ainsi que sa seconde épouse Jeanne de Boulogne sont disposés dans la chapelle Notre Dame la Blanche au fond de l'abside de la cathédrale. Nous lui devons également la chapelle du Sacré-Coeur dont les vitraux aux armes de Berry proviennent de la Sainte Chapelle tout comme ceux de la crypte. |
Deux campagnes de travaux
furent nécessaires à sa réalisation.
Ce type
de monument connut un développement formidable au XVe siècle sous
l'influence des prestigieuses réussites de l'art bourguignon,
illustré par le Tombeau
de Philippe II le Hardi
(Dijon, musée des Beaux-Arts) de Claus Sluter à la chartreuse de
Champmol : sculptés en ronde-bosse, des pleurants d'une prodigieuse
présence plastique semblent progresser en cortège.
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Jeanne de Boulogne, duchesse de Berry, morte vers la fin de 1422, était fille unique de Jean II, comte de Boulogne et d'Auvergne, et d'Éléonore de Comminges. Elle fut mariée, en juin 1389, à Jean de France, duc de Berry, fils du roi Jean le Bon. Elle avait alors douze ans et le duc près de cinquante. C'est elle qui obtint la grâce de Bureau de la Rivière (1392) et qui sauva la vie au roi Charles VI, dans un bal masqué, où, déguisé en sauvage, il faillit être brûlé vif (nuit du 27 au 28 janvier 1393 "Le Bal des Ardents"). Après la mort du duc de Berry (15 juin 1416), elle épousa l'ambitieux Georges de La Tremoille, qui était plus jeune qu'elle (16 novembre 1416). Il la traita si durement qu'elle fut obligée de le quitter. Elle lui laissa néanmoins l'usufruit de ses domaines et mourut sans enfants, au château de Saint-Sulpice-sur-Tarn, vers la fin de 1422. |