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LES ROIS MAGES |
Deux,
trois ou douze rois mages ? Plus tard (XIIème siècle) parce que les reliques des mages, conservées d’abord à Saint-Eustorge de Milan puis à Cologne, étaient celles de trois corps. Dans toute la suite du Moyen Age on les a appelés les "trois rois de Cologne"où ils sont depuis proposés à la vénération des fidèles dans une châsse en or dite châsse des rois mages (attribuée à Nicolas de Verdun) exposée dans le choeur de la cathédrale. Pour les Églises de Syrie et d’Arménie il y aurait eu douze mages, nombre tout aussi symbolique qui fut notamment celui des tribus d’Israël et des apôtres de Jésus. Le fait de conférer à ces mages les titres de rois remonte au IIIe siècle avec un écrit du commentateur chrétien Tertullien, probablement soucieux d’insister sur le rapprochement avec faut cependant attendre le VIIIe siècle pour que le moine chroniqueur anglo-saxon Bodo, dit Bède le Vénérable, reprenant en cela une tradition que l'on faisait remonter à l'apôtre Thomas, confère pour la première fois aux mages désormais promus rois les noms de Gaspard, Melchior et Balthasar. Un évangile apocryphe, arménien, révèle les noms des Mages "Melkior, Baltazar et Gaspard" mais ces noms, oubliés puis retrouvés, ne s'imposeront qu'à partir du XIIe siècle.
"Le premier des Mages
s’appelait Melchior, c’était un vieillard à cheveux blancs, à la longue
barbe. Il offrit l’or au Seigneur comme à son roi, l’or signifiant la
Royauté du Christ. Ces trois personnages seront sensés symboliser les trois races humaines alors connues, issues selon la Genèse des trois fils de Noé : Sem, Cham et Japhet (Chem, "le nom", 'Ham, "le chaud", Yaphet, "le beau").Balthazar serait de Chaldée, Melchior d'Arabie et Gaspard d'Éthiopie. Ils apparaîtront ensuite représentés avec des traits respectivement européens, asiatiques et africains, et ce dès la fin du Moyen Age : ainsi, un roi maure est-il notamment figuré près du portail nord (portail St. Laurent) de la cathédrale de Strasbourg (à gauche), ainsi que sur le portail ouest de la collégiale Saint-Thiébaut de Thann orné de 150 scènes riches d'environ 500 personnages. Avec ses 3 tympans datant de la 2ème moitié du 14ème siècle, ce chef d'oeuvre de l'art gothique flamboyant est composé d'une multitude de scènes. Le tympan principal relate la vie de la Vierge, le petit tympan de droite, la nativité et les rois mages, celui de gauche, la crucifixion. La tradition perdure jusqu’aux figurines des crèches contemporaines.
Les artistes n’ont pas ajouté de quatrième Mage pour les Indiens après la découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb. Il n’y avait que dans la cathédrale de Viseu au Portugal qu’on voyait un chef indien du Brésil apporter ses présents au nouveau-né de Bethléem (ce tableau est actuellement au musée de Grão Vasco( voir ci-dessous).
La galette des Rois La fameuse galette des Rois, mangée le 6 janvier, date choisie comme jour anniversaire du passage des Mages dans la crèche, paraît être née vers la Renaissance au sein des milieux corporatifs rhénans, à une époque où les guildes urbaines assuraient un encadrement à la fois économique, social, religieux et même récréatif de la vie des compagnons de métiers. Les corporations ne manquaient pas de célébrer par des banquets les principales fêtes religieuses. Dans les locaux de réunion ou le vin et la bière ne manquaient pas, leurs membres pouvaient, loin de leurs foyers, se livrer à divers rituels de confraternité virile, par exemple élire bruyamment un roi de la fête ; et cet usage s’est tout naturellement cristallisé sur la fête si bien nommée des rois. On nomme roi d’un jour celui qui trouve la fève dans sa part. Le partage de la galette se faisait en autant de parts que d'invités plus une, la part à Dieu, ou la part de l'absent. Une fois la galette coupée, le plus jeune enfant de la maison se cache sous la table. C'est à lui de décider de l'attribution des parts. Celui qui trouve la fève est désigné roi ou reine, et choisit son roi ou sa reine. Une coutume voulait qu'on le désigne en jetant la fève dans le verre de celui ou celle qui avait été choisi. Personne ne doit boire avant le roi, et tous alors de s'écrier : Le roi boit, le roi boit. Gare à celui qui oubliait de pousser le cri traditionnel, il était condamné à avoir le visage et les mains barbouillés de suie... Autrefois, il s’agissait de fèves véritables, ou bien de haricots blancs ou de pois chiches. Les premières fèves en porcelaine ne sont apparues que vers 1875 et ont longtemps gardé des formes symboliques évoquant la chance (trèfle, fer à cheval), la richesse (voiture), l’amour (roi ou dame de cœur), le pouvoir (reine, couronne ou château) ou la vertu (Enfant Jésus). Enfin, à travers sa forme ronde comme le Soleil, la galette des Rois évoque tout à la fois l’univers et la divinité.
La fête des Rois, plus
importante que Noël ? L'Épiphanie a lieu douze jours après Noël. Ces douze jours représentent aussi le décalage entre le calendrier lunaire et le calendrier solaire. Une année fait douze mois lunaires (à l'origine le mois représentait la période entre deux nouvelles lunes, soit 29,5 jours). Cela fait un total de 354 jours. Il faut ajouter presque douze jours (comme les douze mois de l'année) pour atteindre l'année solaire. Six jours après Noël et six jours avant l'Épiphanie, se déroule le passage à la nouvelle année. Autrefois on fêtait, le jour de l'An, la circoncision de Jésus. Comme tout enfant juif, elle se déroulait 7 jours après la naissance. |