Monsieur de Sainte-Colombe le fils 1660-1720 ? Biographie Chronologie extrait(s |
Par Catherine Cessac
La
famille Sainte-Colombe, victime aujourd’hui de sa discrétion (malgré
de patientes recherches, le doute plane toujours sur les informations
trouvées), a heureusement laissé des pages de musique admirables, toutes
manuscrites, découvertes au cours de ces dernières années. Monsieur de
Sainte-Colombe, le père, désormais immortalisé par Jean-Pierre Marielle dans le
film "Tous les matins du monde", n’est peut-être pas tout à
fait ce que l’on croit. Quant à Sainte-Colombe le fils, on a récemment
retrouvé sa trace… en Angleterre. D’après
ce que l’on peut savoir à ce jour, il semble que la famille soit
originaire du Sud-ouest de la France. Le père se prénommerait Jean et
aurait passé l’essentiel de sa vie à Paris. Après avoir été l’élève
de Nicolas Hotman, il eut à son tour plusieurs disciples : Pierre Méliton,
Jean Desfontaines, Jean Rousseau (qui lui dédia son Traité de la
viole en 1687), Danoville (qui qualifia son maître d’« Orphée
de son temps » dans son Art de toucher le dessus et la basse de
viole de la même année). Et surtout Marin Marais dont
Titon du
Tillet dans son Parnasse François de 1732 a conté la merveilleuse
histoire : Sainte-Colombe « s’étant aperçu au bout de six
mois que son élève pouvait le surpasser, il lui dit qu’il n’avait
plus rien à lui montrer. Marais qui aimait passionnément la viole,
voulut cependant profiter du savoir de son maître pour se perfectionner
dans cet instrument ; et comme il avait quelque accès dans sa
maison, il prenait le temps en été que Sainte-Colombe était dans son
jardin enfermé dans un petit cabinet de planches, qu’il avait pratiqué
sur les branches d’un mûrier, afin d’y jouer plus tranquillement et
plus délicieusement de la viole. Marais se glissait sous ce cabinet ;
il y entendait son maître et profitait de quelques passages et de
quelques coups d’archets particuliers que les maîtres de l’art aiment
à se conserver ; mais cela ne dura pas longtemps, Sainte-Colombe
s’en étant aperçu et s’étant mis sur ses gardes pour n’être plus
entendu par son élève ». Ce texte tend à montrer la grande
simplicité du musicien, voire un certain ascétisme, malgré
l’admiration qu’il pouvait susciter autour de lui. Peut-être cette réserve
est-elle à mettre en relation avec l’appartenance de Sainte-Colombe au
milieu protestant, ainsi que l’attestent ses relations avec, par
exemple, Étienne Bourdet (capitaine de frégate rayé des cadres de la
Marine du Ponant lors de la révocation de l’Édit de Nantes en 1685),
ainsi qu’une note recueillie dans le manuscrit Haag (registre d’état-civil
des protestants de l’Église de Charenton) : « Colombe qui
tenait une conduite fort suspecte à la religion, 1700 ». Titon
du Tillet à qui l’on doit les principales informations sur
Sainte-Colombe évoque deux de ses filles qui « jouaient, l’une du
dessus de viole et l’autre de la basse, et formaient avec leur père un
concert à trois violes ». Ces deux filles ont été identifiées
comme se prénommant Françoise et Brigitte et étant alliées par leur
mariage à des familles protestantes d’artistes. Mais c’est seulement
Rémond de Saint-Mard qui, dans ses Réflexions sur l’opéra, évoque
« un fils naturel de M. de Sainte-Colombe qui n’avait pas assez
d’imagination pour mentir ». Or, ce fils, probablement en raison
de son engagement religieux, s’était établi en Angleterre, après
avoir été sans doute lui aussi l’élève de son célèbre père. Le
magnifique tombeau composé à sa mémoire, comme celui de Marin Marais édite
en 1701, témoigne d’un hommage en ce sens. Suffisamment apprécié dans
son pays d’adoption, Sainte-Colombe le fils enseigne la viole à
mademoiselle Grisel Baillie à Edinburgh en 1707 et un concert est donné
en son bénéfice le 14 mai 1713 à Londres. Les
six suites pour viole seule de Sainte-Colombe le fils ont été retrouvées
à la bibliothèque de la cathédrale de Durham, au nord de l’Angleterre,
copiées au début du XVIIIe siècle par un chanoine de la cathédrale du
nom de Philip Falle. De la même main subsiste également un ouvrage théologique
signé du pasteur Henri Auger de Sainte-Colombe, originaire de la région
française du Béarn et certainement membre de la même famille que les
musiciens. La production de Sainte-Colombe le fils s’inscrit dans la
littérature de viole de gambe plus française qu’anglaise
(l’instrument tombe en désuétude dans ce pays, à cette époque), même
si le compositeur utilise la viole traditionnelle à six cordes et non à
sept comme en France, cette septième corde ayant été ajoutée à
l’instrument par son propre père. Contrairement aussi à ce dernier,
Sainte-Colombe le fils écrit pour une seule viole, sans accompagnement,
ce qui était pourtant en accord avec l’évolution du goût, ainsi que
le montre l’œuvre de Marais. Abandonnant définitivement les pièces à
titre que l’on trouve chez Sainte-Colombe le père, le fils recourt
(excepté pour le Tombeau de la sixième suite) à l’ordre
classique de la suite de danses pratiqué à la fin du XVIIe siècle,
aussi bien dans la musique pour clavecin que dans celle pour des effectifs
de chambre. | |
1685 Il succède à son père comme organiste à l'église Saint-Gervais et la plus grande partie de sa production est alors consacrée à la musique religieuse. 1690 Messe à l'usage des paroisses, pour orgue 1690 Messe pour les couvents, pour orgue 1693 Il reçoit le titre d'organiste du roi 1713 1er volume de ses Pièces pour clavecin (Cette date annonce la dernière période de la vie de Couperin, la plus prolifique, exclusivement consacrée à la musique instrumentale, domaine où il s'est particulièrement distingué.) 1714-15 Les Concerts royaux, composés pour Louis XIV 1716, 1722 et 1733 2ème, 3ème et 4ème volume de ses Pièces pour clavecin. Désignées par son auteur sous le nom d'Ordres, ces suites forment l'oeuvre maîtresse de Couperin et est un des sommets de la musique tonale pour le clavier. 1717 Succédant à D'Anglebert, il reçoit la charge de claveciniste du roi 1724 Concerts des Goûts réunis Sa célébrité s'étend dans toute l'Europe, mais des ennuis l'obligent à céder ses charges. Il meurt dans l'indifférence publique et son oeuvre tombe dans l'oubli. Redécouvert par Brahms, il doit à Wanda Landowska sa résurrection. | |
Monsieur de Sainte-Colombe le fils |
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Suite N°1 En Sol Mineur Fantaisie en Rondeau | |
Gavotte | |
Monsieur de Sainte-Colombe le PÈRE |
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Bergeronnette preste | |
Concerts a deux violes esgales L'infidelle |