Le rhombe bull-roarer |
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Instrument à air primitif (aérophon), constitué par une planchette de bois, d'os ou de métal en forme de "lancette", au contour parfois dentelé, attaché au doigt ou à un manche par une cordelette. Son principe consiste à le faire tourner au-dessus de la tête, ce qui fait vibrer l'air et crée un vrombissement modulant. Le rhombe est de ces instruments les plus vieux du monde. Les
instruments à vent paléolithiques reconnus se répartissent en trois
ensembles : la phalange de renne sifflante (instrument de signal de
communication), la flûte (instrument mélodique), le rhombe -
instrument à son de sillage. Il est important de remarquer qu’aucun
des instruments cités n'a disparu depuis.
15 000 AC Ariège ; Alliat. Musée de Saint-Germain-en-Laye.
Rhombe en bois de renne découvert dans la grotte de la Roche, à Lalinde (Dordogne). En Egypte, il est utilisé lors des cortèges, et est comparé de par sa sonorité rugissante au vent soufflant, aux cris des dieux, des esprits ou des ancêtres. Plus il est court, plus sa sonorité est aiguë et vice-versa. Dans
le golfe de Papouasie le rhombe est l'objet le plus sacré des
rites initiatiques. Appelé « churinga » en Australie (c’est le terme le plus souvent utilisé en anthropologie), on le trouve un peu partout dans diverses civilisations. Dans le totémisme, il occupe une place centrale : il est « l’âme du clan », à la fois celle de l’animal totem gravé, et des ancêtres. Il inspire crainte et respect (le tabou). S’il peut être considéré comme instrument de musique ou objet sonore, là n’est pas sa fonction. Un son n’est pas un effet de l’objet et du geste. C’est le contraire. C’est la voix des ancêtres, morts humains et animaux qui les animent. |