Clément
JANEQUIN |
Le Chant des Oyseaulx Ensemble Clément Janequin Le Chant Du Rossignol 1537 extrait |
À la Renaissance, c'est la France qui donne les plus belles pièces musicales inspirées des oiseaux. Au 16e siècle, les chants d'oiseaux constituent d'ailleurs un aspect essentiel du courant d'imitation de la nature qui traverse l'esthétique musicale de l'âge humaniste. L'œuvre maîtresse en ce domaine est certainement la chanson polyphonique Le Chant des Oyseaulx de Clément Janequin... Une partie importante de son texte est carrément faite d'onomatopées. Voici un extrait du troisième couplet : Frian,
frian, frian, frian, frian, frian… Publiée à Paris en 1528, la chanson remporte un vif succès : son éditeur doit en faire plusieurs réimpressions pour répondre à la demande et quelques compositeurs en réalisent divers arrangements, tels Nicolas Gombert (version à trois voix, 1545) et Francesco da Milano (adaptation pour luth, évidemment sans les paroles!, 1536). Avant ce coup de maître, Janequin s'était fait la main avec Le Chant de l'Alouette : une première version fut publiée en 1520, puis une nouvelle en 1528 avec une voix supplémentaire, suivie d'une troisième, par les soins de Claude LeJeune ajoutant une cinquième voix. En 1537, Janequin tenta de rééditer l'exploit avec cette fois Le Chant du Rossignol. |
Liste des principaux compositeurs qui se sont mesurés aux cris et aux chants des animaux. http://www.cndp.fr/revueTDC/775-41205.htm
XVIe SIÈCLE
JANEQUIN, Clément (vers 1485-1558)
Le plus célèbre
compositeur de chansons descriptives à quatre voix sur les oiseaux (Le
Chant des oiseaux, Le Chant de l’alouette, Le Chant du rossignol), la
chasse (« Gentils veneurs, allez en queste au buisson »), les
cris de Paris (« Voulez-vous ouïr les cris de Paris ») et la
guerre (la célèbre Bataille de Marignan).
Ses premières chansons polyphoniques furent publiées en 1528.
LASSUS, Roland de (vers 1532-1594)
Ce grand
musicien franco-flamand, qui termina sa vie à la cour de Munich, composa
près de 2 400 œuvres, dont de nombreuses chansons en français,
en allemand, en italien.
XVIIe SIÈCLE
BANCHIERI, Adriano (1568-1634)
Ce moine de
Bologne est l’auteur de comédies madrigalesques, comme Barque
de Venise à Padoue, et d’un Festin où
il met en scène des animaux.
XVIIIe SIÈCLE
BODIN de BOISMORTIER, Joseph (1689-1755)
Apprécié
pour ses cantates et ses motets, il a également laissé des pièces de
clavecin, dont une Puce très... piquante.
COUPERIN, François (1668-1733)
Avec Rameau, il est l’un des plus grands musiciens du XVIIIe siècle. Ses 240 pièces pour clavecin comportent plusieurs évocations animalières : Les Abeilles, Le Moucheron, Les Papillons, L’Anguille, Le Gazouillement, Les Fauvettes plaintives, La Linotte effarouchée,
Ce grand
musicien du classicisme viennois peuple de chants et de cris d’animaux
deux de ses oratorios, La Création et Les
Saisons. Ses quatuors (« de l’alouette ») et ses
symphonies (« La chasse », « L’ours », « La
poule ») portent des titres suggestifs.
RAMEAU, Jean-Philippe (1683-1764)
L’œuvre de ce contemporain de Bach est immense : des tragédies et comédies lyriques (Hippolyte et Aricie, Platée), de la musique religieuse, des pièces pour clavecin dont La Poule et
Compositeur
vénitien, auteur de plus de 400 concertos, dont Les
Quatre Saisons, Le Chardonneret, Le Coucou.
XIXe SIÈCLE
BEETHOVEN, Ludwig van (1770-1827)
La Pastorale
(1808) est la sixième de ses neuf symphonies. Véritable hymne à
la nature, elle comprend cinq mouvements : « Éveil
d’impressions gaies à l’arrivée à la campagne », « Scène
au bord du ruisseau », « Réunion joyeuse des paysans »,
« Orage, tempête », « Sentiments joyeux et
reconnaissants après la tempête ».
Pianiste
prodigieux, il écrit de nombreuses pièces suggestives, de grande
virtuosité, pour son instrument : Harmonies
poétiques et religieuses (1852), Sonate en
si mineur (1853), Années de pèlerinage (1859).
Saint François d’Assise. La Prédication aux
oiseaux (1863) constitue la première des deux légendes – la
seconde étant : Saint François de Paule
marchant sur les flots. Il est aussi le créateur du poème
symphonique (Les Préludes, Mazeppa).
SAINT-SAËNS, Camille (1835-1921)
Son Carnaval des animaux (1886) a fait le tour du monde, tout comme son poème symphonique La Danse macabre (1874 ; imitation du chant du coq, à l’extrême fin), son opéra Samson et Dalila (1877) et sa Symphonie avec orgue (1886).
Son drame
lyrique Siegfried (1857), qui contient les
« Murmures de la forêt », avec son chant de l’oiseau, fait
partie d’un ensemble de quatre opéras (la Tétralogie ou L’Anneau
du Nibelung), dont les trois autres sont : L’Or
du Rhin (1854), La Walkyrie (1856)
et Le Crépuscule des dieux (1874).
XXe SIÈCLE
BARTÓK, Béla (1881-1945)
La musique populaire de Hongrie (son pays natal) et de Roumanie irrigue la plupart de ses compositions : Danses populaires roumaines (1915), Quatuors à cordes, Musique pour cordes, percussion et célesta (1936), Divertimento (1939). Citons parmi d’autres chefs-d’œuvre : le drame lyrique Le Château de Barbe-Bleue (1911), le ballet Le Mandarin merveilleux (1919), la cantate profane Les Neuf Cerfs enchantés (1930).
JANÁCEK, Leoš (1854-1928)
La nature est l’une des inspiratrices de ce grand compositeur morave d’opéras (Jenufa, Katya Kabanova, La Petite Renarde rusée), de chœurs, de pièces instrumentales et du cycle de mélodies Le Journal d’un disparu.
MESSIAEN, Olivier (1908-1992)
À l’exception de deux partitions, toute la musique de ce compositeur, pédagogue et ornithologue français, est imprégnée des chants d’oiseaux du monde entier. Ces chants se mêlent à des rythmes hindous et à une écriture musicale qui fait d’abord appel aux « modes à transposition limitée », puis au sérialisme.
POULENC, Francis (1899-1963)
Membre du « Groupe des Six », en compagnie de Georges Auric, Louis Durey, Arthur Honegger, Darius Milhaud, Germaine Tailleferre, il mit en musique (comme Durey) des poèmes du Bestiaire (1919) de Guillaume Apollinaire. Dans son ballet Les Animaux modèles (1942), il humanise les bêtes des Fables de La Fontaine (le Lion amoureux est un mauvais garçon, Combat de deux coqs).
L’auteur de Pierre et le Loup a écrit dans tous les genres : musique de piano (sonates), de ballet (Roméo et Juliette, 1936), de film (Alexandre Nevski, 1938), œuvres symphoniques (Symphonie classique, 1917), opéras (L’Amour des trois oranges, 1919), mélodies dont Le Vilain Petit Canard (1914), d’après Andersen.
Son amour de la nature se traduit dans de nombreuses compositions : Miroirs pour piano (« Noctuelles », « Oiseaux tristes », 1905), les cinq mélodies des Histoires naturelles (1906), Ma mère l’Oye (« Petit Poucet », avec ses chants d’oiseaux, « La Belle et la Bête », le « Jardin féerique », 1908), le ballet Daphnis et Chloé (chants d’oiseaux dans le « Lever du jour », 1911), L’Enfant et les Sortilèges (1925), Le Boléro (1928) est son œuvre la plus connue et la plus jouée dans le monde.
ROUSSEL, Albert (1869-1937)
Le Festin de l’araignée (1912) est l’œuvre la plus populaire de ce musicien, ancien officier de marine, dont la musique porte la marque de ses voyages au long cours (Évocations, 1911 ; l’opéra Padmâvati, 1918).
Compositeur d’origine russe, il est l’auteur des célèbres ballets L’Oiseau de feu (1910), Petrouchka (1911), Le Sacre du printemps (1913), Renard (1917), Les Noces (1923), de la légende lyrique Le Rossignol (1914) et de beaucoup d’autres partitions qui ont marqué la première partie du siècle (Pulcinella, Symphonie de psaumes, Œdipus Rex...).
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Réveillez-vous, cueurs endormis, Le dieu d’amours vous sonne, À ce premier jour de may Oyseaulx feront merveilles Pour vous mettre hors d’esmay. Destoupez vos oreilles. Et farirariron, Et farirariron, Et farirarison, ferely, ioly, ioly, ioly, ioly, ioly, Et farirariron, farirariron, ferely, ioly Vous serez tous en joye mis, Car la saison est bonne, Vous orrez, à mon advis, une doulce musique, Que fera le roy mauvis, D’une voix authentique : Ti, ti, ti, ti ,ti, ti, pyti, Chou-ty, thou-y, thouy, Toi que dy tu, que dy tu. Tu di, tu di. Le petit sansonnet, Le petit mignon, Qu’est là bas, passe, passe, vilain! Saincte teste Dieu! Quoi, quoi, le petit mignon, Tost, tost, tost, au sermon, Le petit sansonnet, din, dan, din, dan. Il est temps, Guillemette, Colinette, Il est temps d’aller boire, Sansonnet de Paris, Saige courtoys et bien apris, Au sermon, ma maîtresse, Sus, ma dame, à la messe Sainte Caquette Qui caquette … ma maîtresse. À saint Trottin Voir saint Robin, Le doux musequin. Rire et gaudir c’est mon devis, Chacun s’i habandonne. Rossignol du boys joly, À qui la voix resonne, Pour vous mettre hors d’ennuy Votre gorge iargonne : Frian, frian, frian, frian, frian, frian, frian, frian, ticun, ticun, ticun, ticun, ticun, ticun, qui la ra, qui la ra, qui la ra, huit, huit, huit, huit, huit, huit, huit, huit, fereli fy, cy ty oy ty oy ty ot ty, trr, tu, tu, tu, tu, tu, qui lara, qui lara, ticun, ticun, ticun, ticun, ticun, coqui, teo, teo, teo, teo, teo, teo, teo, teo, teo, teo, tar, frian, frian, frian, frian, frian, frian, frian, tycun, tycun, tycun, turry, turry, turry, quiby. Trr, qui lara qui lara, Et huit, huit, huit, huit, quoi, quoi, quoi, quoi, quoi, quoi, quoi, quoi, qui lara, ticun, ticun, ticun, coqui, coqui, coqui, tar, tar, tar, tar, tar, fouquet, fouquet, quibi, quibi, tu, tu, tu, tu, tu, fouquet, fouquet, fi, ti, fi, ti, frian, frian, frian, frian, fi,ti, tr, qui lara, qui lara, huit, huit, huit, huit, tar, tar, tar, tar, tar, tar, tar, tar, trr, trr, frr,trr, trr,trr, trr, qrr, qrr, qrr, vrr, vrr, frr, vrr, frr, frr, frr, frr, frr, frr, frr, frr, Fuyez, regretz, pleurs et souci, pleurs et soucy, Car la saison l’ordonne, fuiez, regretz, pleurs et soucy, Arrière; maistre coucou, Sortez de no chapitre, Chacun vous donne au hibou Car vous n‘estes qu’un traistre, Car vous n’estes qu’un traistre, Coucou, coucou, coucou, coucou, Par tra-i-son, en chacun nid, Pondez sans qu’on vous sonne, Reveillez vous, cueurs endormiz, revillez vous, Le dieu d’amours vous sonne.
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