WILLIAM  BYRD

(v.1542-1623)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pavan (16a)

 

Byrd a écrit 24 couples de pavanes et gaillardes auxquels s'en ajoutent quelques autres composées à part ou qui ne forment pas de couples. La pavane est une danse à deux temps, grave et majestueuse, divisée en trois sections comportant chacune une reprise ornée. Quant à la gaillarde à 3 temps, voici la définition qu'on en donnait au XVIe siècle : « C'est une danse plus légère et d'un caractère plus agité que la pavane... » La gaillarde établira donc un agréable contraste avec la solennité de la pavane. Byrd a appliqué à ces danses un traitement semblable à celui qu'appliquera Bach dans ses suites de danses françaises. Même si la structure originelle et le caractère fondamental des danses demeurent clairement perceptibles, les pavanes et gaillardes de Byrd sont des œuvres purement instrumentales, affranchies de leur fonction d'accompagnement.

 

Le personnage du Portrait à l’hermine est la reine Élisabeth Ire d’Angleterre (1533-1603), qui gouverna son pays durant 45 ans. Ce tableau, qui se trouve à Hatfield House, en Angleterre, est l’œuvre de Nicholas Hilliard (1547-1619). La reine Élisabeth était une grande admiratrice de William Byrd, à qui elle accorda le monopole, avec Thomas Tallis, de la vente de partitions en Angleterre. Mais Byrd était catholique, à une époque où la reine persécutait les catholiques. Il semble évident qu’elle le protégea. Les affinités musicales l’emportèrent sur les différences religieuses

 

L e génie de William Byrd se déploya tout au long d’une période très particulière de l’Histoire de la musique occidentale, celle des dernières années de la Renaissance et du début du Baroque : alors que la voix s’émancipait de son accompagnement harmonique, se développait une musique instrumentale autonome.
    Reconnu comme l’un des fondateurs de la musique de clavier et jouissant de son vivant d’une grande renommée, Byrd fut surnommé « The Father of Musick » et enseigna à de nombreux et talentueux élèves comme Gibbons, Tomkins, Bull et Morley. Compositeur élisabéthain par excellence, Byrd a vu son nom attaché à celui d’« École des virginalistes anglais ». Il en fut le plus illustre représentant.

 

Protégé par la reine Élisabeth I, organiste de la Chapelle royale bien que de confession catholique, écrit des messes, des motets, des pièces polyphoniques diverses, ainsi que de la musique pour clavier, caractérisée par une forte tradition contrapuntique.

Abondante et protéiforme, son œuvre se partage toutefois entre le profane et le sacré : pièces pour différents claviers et madrigaux avec consort de violes, mais aussi trois messes ainsi que de nombreux motets et psaumes – n’oublions pas que Byrd fut le second de Thomas Tallis à la Chapelle royale, à partir de 1570. Musicien au talent précoce, s’étant d’abord essayé dans tous les genres à l’imitation des maîtres anglais, italiens ou flamands, il trouve rapidement son langage original.
    Nous sont parvenues quelque cent trente pièces de sa musique pour claviers. Huit d’entre elles parurent dans le premier recueil de musique anglaise pour clavier imprimé par gravure sur cuivre, Parthenia, or The Maydenhead of the First Musicke that ever was Printed for the Virginalls (1613). La plupart proviennent toutefois d’une compilation achevée en 1591, My Ladye Nevells Booke. Ce livre ,de 42 pièces pour virginal, est un  témoignage capital de la contribution de Byrd à l'évolution de l'écriture pour clavier. Il comprend des danses (gaillardes, pavanes...), variations (genre qu'il a développé), fantaisies contrapuntiques. Ce recueil aurait été constitué à partir des manuscrits de Lady Nevell, la demi-sœur de Francis Bacon et la troisième femme de Sir Henry Nevell de Billingbere, son deuxième mari. Le volume, daté de 1591, a été acquis par la Bibliothèque Britannique en 2006.
C’est l’un de plus beaux manuscrits de cette époque, soigneusement compilé par John Baldwin, antiquaire mélomane contemporain de Byrd à la Chapelle Royale , qui l’a terminé le 11 septembre 1591. Baldwin semble avoir travaillé sous la direction du compositeur.

 

A Galliards Gygge

 

 On y voit la double tendance de Byrd à concevoir des œuvres cycliques, unifiées et closes, tout autant que des formes ouvertes et en expansion, à sections multiples. En héritier de la Renaissance, Byrd conçoit encore sa musique pour clavier sous l’angle d’une polyphonie organisée en un riche contrepoint – y compris dans les danses.

 

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