L'ÉPOPÉE DES
CATHÉDRALES
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Le
Moyen Age n’a pas toujours été la période obscure que l’on croit. Les
11° et 12° siècles comptent au contraire parmi les siècles les plus
lumineux de notre histoire.
Nous
avons aussi pour habitude de considérer le moyen âge comme l’époque de
la lenteur. Rien de plus faux pour les années 1150-1250. En deux siècles
seulement, les 12° et 13° siècles, les sujets du roi de France se mettent
à ériger pas moins de 80 cathédrales. Très rapidement la mode gothique
gagnera toute l’Europe.
L’
inventivité technique qu’a nécessité l’érection de monuments aussi
grand est comparable à celle qui a prévalu après la découverte de l’électricité
à la fin du 18°, après l’invention du béton au 19° ou du transistor au
20°.
La
construction des cathédrales gothiques a été une extraordinaire aventure
architecturale, financière et humaine. Notre
esprit de compétition vient en partie de là.
A
partir des années 1250 une frénésie de la construction embrase la région
la plus riche d’occident : l’Ile de France. Chaque ville voulait avoir sa
cathédrale et une cathédrale plus haute, plus belle que celle de la ville
voisine.
Entre
les inventeurs du gothique une course aux records s’engage, une course effrénée,
émaillée d’accidents et de catastrophes . Evêques, chanoines et
bourgeois sont animés par un esprit record du monde, tout comme les
New-yorkais avec leurs gratte-ciel.
Pourquoi
cette folie des grandeurs ? Son origine n’est-elle que spirituelle, due à
un renouveau de la foi ? N’est-elle pas due aussi à la libération de
l’esprit d’entreprise dans des villes en plein essor, à l’audace
d’une poignée de maîtres d’œuvre et d’architectes ?
Comment
ces monuments ont-ils été édifiées ? Comment travaillaient les ouvriers ?
Quelle était la vie du chantier ? Techniquement, dans l’art de la pierre,
on a jamais fait mieux depuis..
LE TRIOMPHE DE LA
CHRÉTIENTÉ, DES CLERCS
ET DE LA BOURGEOISIE.
Près
de deux siècles d’années noires avant l’an mil (guerres féodales,
invasions, disette famines, épidémies) avaient mis les hommes à genoux.
Après l’an mil la nouvelle dynastie des capétiens ramène la paix et une
stabilité qui ouvre une période de renouveau mise à profit par l’Église.
Renouveau de la foi et triomphe de la chrétienté.
A la fin du 11° deux évènements majeurs
vont changer la face du monde et permettre l’éclosion de l’ère des cathédrales
: la réforme du pape Grégoire VII et les croisades.
Les
croisades visent à la reconquête des lieux saints. Au départ c’est un
grand élan de foi. On prend conscience que les lieux où Jésus a vécu sont
aux mains des Musulmans. Rois, seigneurs et chevaliers partent en croisade.
Au lieu de se battre entre eux, les princes chrétiens vont se battre contre
ceux qu’on appelait les infidèles. Les croisades éloignent les seigneurs.
Ils reviennent souvent ruinés. Les croisades ont permis aux bourgeois des
villes de s’emparer du devant de la scène. Or les cathédrales sont un phénomène
purement urbain.
Les
reliques ramenées de Terre Sainte serviront à lever des fonds pour édifier
les cathédrales.
Essor des villes et triomphe de l’évêque.
La
cathédrale est par définition l’église de l’évêque. Or à cette époque
de croissance des villes les évêques retrouvent une autorité qu’ils
avaient perdue au profit des abbayes des campagnes.
Les
clercs s’étaient repliés dans les monastères pour échapper à
l’emprise du pouvoir royal. Au 11° siècle l’église était soumise au
roi ; c’était le roi qui nommait les évêques. Voici qu’un pape, Grégoire
VII, impose une réforme qui va être un tournant dans l'histoire de l'église
et de l'occident médiéval. Il affirme la supériorité du pouvoir spirituel
sur le pouvoir temporel et il considère qu'il est le seul habilité à
nommer les évêques.
Dans
les villes les évêques redeviennent la véritable autorité. Plusieurs
conciles vont se préoccuper de rassembler les fidèles autour d’eux. Ils définissent
la pratique des sacrements et les obligations des fidèles ; ils instaurent
la supériorité du droit canon sur la coutume, ils imposent l'idée que
seule l'église peut guider vers le salut éternel.
Pour
mieux animer – et contrôler - la communauté des citadins et non des seuls
paroissiens, la petite église romane ne suffit plus. Dieu ne peut pas
habiter dans un temple étriqué. Il ne peut être que grandiose, parfait,
riche et merveilleux, une Jérusalem céleste, un reflet de la demeure du Très
Haut, ouvert au plus grand nombre. Telle est l’idée fondatrice qui lancera
le mouvement des cathédrales.
Introduction
C’est
surtout à leurs façades que l’on reconnaît les cathédrales.
Plus massives que le reste de l’édifice, elles viennent sceller
la construction. Elles sont dites "harmoniques" lorsqu’elles sont
flanquées de deux tours et percées de trois portails. Symboles de la puissance croissante des villes entre le XIIème et
le XIIIème siècle, les cathédrales sont de plus en plus hautes, à la
mesure de la foi et de la fortune des commanditaires, de plus en plus larges
aussi, démultipliant le jeu des portails.
Sur
le
parvis on donnait des farces et des chansons de geste. On représentait
les fameux Mystères du moyen âge.
Ce fût une école du théâtre.
L’église organisait de grandes fêtes religieuses que personne
n'aurait manquées, avec de quoi régaler tous les sens : la richesse des
objets, les couleurs, les bougeoirs, l'encens, les premières musiques
polyphoniques… On s'y rendait comme au Zénith aujourd'hui.
L’école sur les porches
Avec
la statuaire la façade offre aux
illettrés leurs premières leçons.
Les portails (de un à cinq à Bourges) sont rehaussés de tympans . Les
sculptures y forment un livre éducatif
racontant Adam et Eve, Moïse,
les prophètes, la vie de Jésus, des saints, des martyrs, mais aussi le
cycle des saisons, les travaux des champs, les figures des savants et des
penseurs de l’antiquité comme Euclide ou Aristote. Ils racontent des
histoires comme celle de l’arche de Noé ou du St Patron de la ville. Ils décrivent
les signes du zodiaque, les métiers ...
Au Moyen Age presque personne en dehors des religieux ne savait
lire. Ce livre
en pierre s'adresse à tous, aux
seigneurs et aux bourgeois comme aux gens du peuple ainsi réunis, aux
illettrés des grandes familles comme au clergé peu instruit. Cette bande
dessinée servait d'école à tous et constituait une mémoire collective.
La statuaire servait aussi de catéchisme.
La statuaire gothique incite le peuple à
la piété et invite à la méditation.
Les sculptures des églises romanes entretenaient les gens dans la peur.
Elles faisaient la part belle au bestiaire du mal, du péché, de la mort et
de l'enfer. La
statuaire des villes,
elle, repousse les démons qui grouillaient sur les chapiteaux et rampaient
sous les consoles des églises romanes. Une vision nouvelle de l'humanité
se fait jour. Dieu ne menace plus les hommes, son Fils apparaît comme leur
frère et leur sauveur. Le Christ de Chartres ou le beau Dieu d'Amiens
offrent le visage de la réconciliation. Ils sont accueillants. Les anges
penchent leurs têtes sur les passants et leur sourient, comme à Reims. Les
statues ont pris taille humaine et quittent les embrasures pour s'avancer au
devant des fidèles. Elles les invitent à se délivrer de leurs terreurs
d'antan et leur indiquent la voie du salut. Les scènes de jugements derniers
sont toujours là, avec les élus et les damnés, mais une place apparaît au
profit du purgatoire,
que l'église vient d'inventer.
Les écrivains de la pierre
Les sculpteurs ne sont que des
tailleurs de pierre très qualifiés mais anonymes. La notion d'artiste n'existe pas à cette époque
(elle n'arrivera qu'à la Renaissance).
Ils sont soumis à une double contrainte :
un programme exclusivement religieux et les règles de la loge qui n'accepte
pas les écarts. L'église a le choix du sujet et de la composition ; le
sculpteur n'a de liberté que dans la façon. Il doit respecter les clichés
: les saints sont toujours parfaits, les dignitaires grands et élégants,
les gens du peuple petits, laids et grossiers. Au
fur et à mesure que ses sculptures montent dans l'édifice et qu'elles sont
moins surveillées par les théologiens, le sculpteur gagne de l'indépendance et se permet des liberté : il n'hésite pas à représenter une
sirène aux seins nus qui se mire dans un miroir, à faire vivre des scènes
de la vie quotidienne, à caricaturer un chanoine. Et il se défoule carrément
dans ses gargouilles.
Soudain, à partir du XIIIème siècle, il est pris par une
fièvre décorative ahurissante
(probablement aussi par la fièvre du gain). Il fait
trop de statues. Il y en a tant à Reims ( 3000 contre 1200 à Paris) qu'on
doit en mettre partout. Il faut numéroter les statues pour ne pas les
intervertir tant il y a de confusion dans les compositions !
La femme sur les murs
A partir du XIIIème siècle
l'église s'adresse aux foules non plus avec des pierres mais avec des paroles. Prêcher devient
la première fonction du clergé. Dans ces édifices conçus pour que le
public voie, les prédicateurs parlent haut et fort. Ce sont les médias de
l'époque. Ils s'adressent aux fidèles dans un langage que les humbles
peuvent comprendre. Ils leur racontent les testaments, des histoires de
saints pathétiques et édifiantes. Ils leur font la morale. Parfois ils font
de la politique. Souvent ils parlent de sexe. Et ça marche fort.
L'arrivée
de Marie,
et avec elle de la femme dans
la statuaire gothique correspond à une poussée toute nouvelle de dévotion
mariale. Nombre de cathédrales ne sont-elles pas dédiées à Notre-Dame ?
L’histoire de la Sainte Vierge occupe des portails entiers. Son omniprésence
traduit le souhait d'une intercession auprès d'un Dieu qui inspire la
crainte et d'un Fils trop exemplaire. On compte sur elle, sur sa tolérance
et sa bonté pour être racheté de ses fautes.
Pour mieux
contrôler les hommes l'église
tenait les femmes. Les moines considéraient la femme comme responsable du péché
originel (la pomme de la tentation tendue par Eve à Adam, si souvent représentée,
le serpent à tête de femme), comme un être pervers et diabolique.
Les femmes se sentaient délaissées, réclamaient qu'on les aidât
à cheminer vers le salut. Au XIIème siècle les cathédrales tiennent enfin
compte de leur attente. Jésus leur est proposé comme l'objet d'un amour
passionnel, Dieu comme l'époux de leur âme et la Vierge Marie comme un modèle
de pureté. Marie est aussi proposée aux hommes. Concrètement, grâce aux reliques ramenées des croisades (la
Vierge Marie était vénérée à Byzance) : Chartres a été construite
autour d'un morceau de sa tunique, Soissons autour de son soulier, et Laon
autour de quelques gouttes de son lait (sic — la fiole existe toujours) !
Le culte de Marie exalte les sentiments amoureux.
L'histoire de sa vie met en scène d'autres femmes, dont la troublante Marie
Madeleine. La main du sculpteur aidant, les femmes, la femme, Esméralda,
font ainsi leur apparition dans la statuaire des cathédrales.
Elles en
sont les
images les plus populaires. D'autant qu'elles ont
des seins qui pointent et des hanches qui ondulent timidement sous la
draperie.
C'est grâce aux thèmes liés à Marie que la statuaire gothique gagne en réalisme
et en humanité. Le
sculpteur à
plaisir à représenter la mère de Jésus en prenant pour modèle sa femme,
sa fille ou sa voisine, en lui donnant des traits qui expriment beauté,
douceur et tendresse. Le succès de Marie
aux murs des cathédrales est parallèle à l'irruption de l'amour courtois dans la vie de cour. L'amour n'est plus vu comme une capture mais
un don (l’exploit était pourtant un vol : ravir l'épouse de l'autre). Les
amoureux cultivent cet intervalle entre le désir et son assouvissement en le
meublant de sentiments.
Les
tours sûres d’elles mêmes
Les éléments qui pâtissent le plus du
manque de financement sont ceux érigés en dernier :
les tours et les flèches.
Des
tours sont arrêtées dans leur mouvement
ascensionnel ou sont coiffées de toits
plats et couronnées d'une simple balustrade comme à Notre-Dame de Paris.
D'autres cathédrales n’ont qu'une tour au lieu de deux ou même pas du
tout. Les indispensables cloches (celles de l'église et celles de la ville
qui avait exigé d'avoir les siennes pour rythmer la vie des citadins) ont été
logées où on a pu.
Ceux qui participaient aux débuts des travaux savaient qu'ils ne
verraient pas l'ouvrage terminé.
Aucune cathédrale n'a jamais été complètement achevée. Ainsi aucune
n'est semblable à l'autre. C’est aussi ce qui fait leur singularité et
leur charme.
Naissance du
vitrail médiéval
L'explosion du vitrail que permet le gothique au XIIème siècle
correspond à une véritable théologie de la lumière.
L'heure est à la transparence. La lumière qui vient du haut, par les
vitraux, fait lever les regards vers la " Jérusalem céleste "
dont la cathédrale se veut une réplique. La lumière est synonyme de vérité,
de Verbe. Dieu est lumière.
En
remplissant les parois les vitraux ont progressivement remplacé la fresque
ou la peinture en vigueur sur les murs des églises romanes.
L'époque gothique a hérité l'art du verre des Romains, mais
c'est elle qui a inventé les murs de verre des cathédrales. Les vitraux
pouvaient résister à des vents de plus de cent cinquante kilomètres heure.
Les vitraux forment un
livre d'images colorées qui raconte l'Evangile, la vie des pères de l'église, des
saints, des apôtres et des rois (parfois aussi leur quotidien).
La rosace
est à l'image du soleil qui se lève. Elle évoque aussi la forme de
l'univers que l'on imaginait à l'époque circulaire. Les rosaces rivalisent
de beauté et de splendeur pour célébrer la gloire du créateur de cet
univers.
Les premières rosaces apparaissent à la cathédrale de Laon (début
des travaux : 1153). Les roses
suivantes présenteront des présenteront des diamètres gigantesque : 13 m
à la cathédrale de Paris, la cathédrale construite après celle de Laon.
Les donateurs
Le
prix des vitraux est très
élevé. Les vitraux sont souvent dus à des donations des prélats, des
nobles, des bourgeois. En échange les donateurs signent les vitraux, signe
de leur générosité, ou y sont représentés (tandis que les maîtres
verriers restent anonymes). A partir du XIVème siècle les gens les plus
fortunés se préoccupent de leur salut et se font construire des chapelles
au flanc des cathédrales. Le vitrail y trouve des surfaces supplémentaires
et l'occasion de nouvelles prouesses.
Des scènes montrent les artisans au
travail. D'abord ceux qui ont construit la cathédrale, comme à Laon. Les
corporations qui participent au financement de ces grands chantiers se font
représenter, assurant ainsi une publicité à leur générosité. A
Chartres, considérée comme un conservatoire des gestes et d'outils des métiers
du Moyen-Age, le vitrail de la Rédemption (XIIème) a été financé par les
maréchaux-ferrants
représentés en plein travail ; on
peut y voir aussi le vitrail des Apôtres, réalisé grâce aux dons des boulangers
et un vitrail des cordonniers qu'on voit à la tâche. Bourges offre également
un témoignage de la vie des maçons
à travers le vitrail qu'ils ont offert, un autre l'ayant été par les tailleurs
de pierre, représentés avec leurs
outils. A Rouen, au bord de la Seine, ce sont des poissonniers qui occupent
le bas des vitraux. A Paris, des prostituées
auraient demandé à financer un vitrail, ce qui leur aurait été accordé
par un clergé en manque de subsides à condition que ce financement soit
totalement anonyme.
Les motivations des donateurs étaient diverses et la multiplicité
des donateurs expliquent parfois des incohérences, des redondances
iconographiques comme à Chartres où cinq ensemble de vitraux, produits de
cinq donations différentes, sont consacrés au seul Saint-Jacques
Les
maîtres verriers, forts en thème.
Les
maîtres-verriers occupaient le sommet de la hiérarchie
des corps de métier, au dessus des charpentiers, des forgerons et des
sculpteurs. On leur demandait de remplacer les murs par des vitraux et ils
avaient le sentiment qu'on élevait les cathédrales pour eux. Ils étaient
à la fois des artisans, des artistes et des maîtres en théologie. Pour
satisfaire les volontés pédagogiques des chanoines, qui
choisissaient les thèmes à représenter, ils devaient connaître les
Testaments et savoir interpréter les mystères de la foi.
Fabrication du vitrail
Des
verreries,
installées à la lisière des forêts, fabriquent le verre en chauffant à
près de 1500 degrés un mélange composé d'un tiers de sable de rivière et
pour deux tiers de cendres de fougères et de hêtre. La matière première
est livrée aux maîtres verriers qui exécutent leur travail dans un atelier
souvent situé près de la cathédrale.
Sous la direction d'un
maître qui dessine un modèle grandeur nature appelé "carton",
les verriers découpent le verre avec une pointe rougie au feu. Les morceaux
sont de différentes couleurs, obtenues à partir de plantes ou de minéraux
réduits en poudre (les secrets ont été si bien gardés qu'on ne sait pas
toujours comment les reproduire). Ils sont assemblés comme une mosaïque et
sertis dans un maillage de plomb. Le vitrail est ensuite démonté, transporté
dans la cathédrale, remonté et fixé à son emplacement
Le vitrail, phénomène
artistique.
Après
le XIIIème siècle le vitrail devient un art à part entière. Les peintres peignent sur vitrail. Le vitrail ne cessera de connaître
des évolutions dans ses formes d'expression jusqu'au XIXème siècle alors
qu'on restaure les verrières des cathédrales.
La technique plus tardive du " jaune argent" permet de laisser
passer plus de lumière.
Dans
la seconde moitié du XX° siècle des artistes se sont emparé du vitrail,
comme Chagall à Reims. Vers 1990, 5 peintres associés à 5 maîtres-verriers,
comme Jean-Michel Alberola, Godffried Honneger, Raoul Ubac, ont reçu carte
blanche pour refaire les verrières de la cathédrale de Nevers détruits en
1944.
Toujours plus
haut
Ordre
de construction des premières cathédrales
Elles correspondent à
l'ordre
exact du lancement des
travaux.
Sens ( 1135)
Noyon
(1150) 23 m
sous voûte
Laon
(1153) 24 m
Paris
(1163) 35 m
Bourges
(fin XIIème) 37 m
Chartres
(début XIIIème) 36 m seulement mais la nef la plus large
Reims
(1211) 38 m
Amiens
(1218) 42,5 m
Beauvais
(1225) 48,5 m !
La
course aux records
Faire
une cathédrale n'était pas une chose
simple. Quand les bâtisseurs du Moyen âge se lancent dans le gothique tout
est nouveau, tout est à inventer. Mais d'abord, qu'est ce que le
gothique ?
L'église de Vézelay en Bourgogne montre de manière frappante la différence entre le
roman et le gothique. A Vézelay le corps de l'édifice
est roman. Sa tête, le chœur, est gothique. Ici tout est clair, lumineux,
élancé. Là-bas les pierres chuchotent dans l'ombre.
L'architecture romane est massive et basse
parce que la voûte en berceau pèse très lourd. Son poids et celui de la
toiture ne peuvent être supportés que par des murs très épais, murs
renforcés par des contreforts extérieurs. Il est difficile ici de monter très
haut (ou alors on fait une forteresse). Et puisque les murs sont porteurs, tout du long, on ne peut pas y
percer de grandes fenêtres, d'où l'obscurité intérieure.
Dans
le gothique au contraire on peut monter
les murs et les percer de grandes fenêtres.
Pourquoi ? Voyez cette forêt de piliers, cet alignement de pattes d'insecte,
de colonnes qui, proportionnellement à la taille du bâtiment, ne sont pas
plus grosses qu'un crayon de bois.
Ces piliers servent à supporter des voûtes en arc brisé, des voûtes dans
lesquelles, grâce aux croisées d'ogives, le poids est canalisé et distribué
sur les colonnes comme des pétales sur une tige. Si les piliers sont faits
avec une pierre solide, on peut monter l'édifice très haut. Seule compte la
solidarité de l'ossature boulonnée au sommet par les clés de voûte. Les
piliers se chargent de tenir l'ensemble.
Dans le gothique les murs ne sont plus que des voiles, des rideaux
de remplissage (on peut ainsi les percer d'autant de vitraux que l'on veut,
parfois il n'y a plus de mur du tout, comme ici à Beauvais). Et là-haut la
voûte est comme une fine peau de pierres tendue sur les arcs de la croisée
d'ogives.
Le squelette de la ruine de Ourscamps dans l'Oise donne une illustration parfaite de ce qu'est la structure d'un monument gothique : elle est tout à fait comparable à
l'ossature des monuments en fer du XIX°, aux halles de Baltard ou à la tour
Eiffel.
A partir de
ce milieu du 12° siècle
tout va très vite : chaque innovation présentée par une cathédrale en
cours de construction est immédiatement repérée, reprise et améliorée
dans la suivante.
Suivons donc chronologiquement le
chemin de cet envol du gothique vers la légèreté depuis la ville voisine
du monastère de Ourscamps, Noyon, site de la première cathédrale
gothique construite en un seul jet,
point de départ d'une course effrénée aux records.
Fiches :
Noyon
Aussitôt après avoir vu le nouveau
choeur de son ami Suger à St Denis, l'archevêque de Noyon décide
de refaire sa basilique. Elle a vu le sacre de Charlemagne en l'an 800 et le
couronnement de Hugues Capet en 987, l'archevêque pense qu'elle ne peut que
surpasser l'abbatiale de St Denis.
A l'extérieur impression de roman renforcé, de forteresse carolingienne,
mais à l'intérieur la lumière triomphe.
Pour la première fois une nef toute en croisée d'ogives monte à 22 m et
permet aux surfaces vitrées d'aspirer la lumière.
L'édifice a une forme de croix, avec des bouts arrondis. A l'étage,
au-dessus des allées latérales, l'architecte crée des tribunes : elles
s'adossent à la nef et la contrebutent.
L'archevêque de la ville voisine, Laon, est piqué au vif par tant de beauté.
Sa ville est occasionnellement capitale royale, son édifice doit absolument
surpasser Noyon.
Laon
La
cathédrale de Laon sera donc plus grande
et destinée à être coiffée de 7 flèches. Elle a aujourd'hui tout de même
5 tours. L'architecte y invente des porches accueillants, profonds et ouverts
comme des coquillages. Il crée la rosace, il fait en sorte que l'édifice
soit encore plus clair sous une nef plus haute qu'à Noyon. Les piliers sont
harmonieusement ancrés dans le sol, et de leurs chapiteaux des colonnettes
jaillissent, chacune supportant son arc de voûte.
Les bâtisseurs de Laon ont réalisé un tel prodige
qu'ils seront appelés à construire Chartres. Mais à une centaine de km de
là une autre cathédrale est déjà sortie du sol, dans une ville qui se
considère comme la capitale intellectuelle du royaume et qui prétend
devenir bientôt sa capitale politique. D'emblée les Parisiens ont vu plus
grand qu'à Laon.
Paris
Notre-Dame de Paris peut être fière de son architecte, la voûte fait un bond à 35
m au lieu de 24 m à Laon. Un phénomène nouveau se présente ici : comment
tenir, comment contenir une nef aussi haute ?
Depuis l'antiquité, les monuments n'avaient affaire qu'à des forces
purement verticales. Plus on allait haut, plus on grossissait les colonnes
(le sommet est le temple de Karnak en Egypte). En fait on ne pouvait pas dépasser
une certaine hauteur parce qu'à partir d'une certaine hauteur les poussées
deviennent obliques, et donc le pilier se casserait par le milieu. Alors
comment l' architecte de Paris règle-t-il le problème ? Comme à Noyon et
Laon il contrebute la nef avec des tribunes (la
tribune sert de contrefort). Mais comme on est ici plus haut il crée deux
allées collatérales au lieu d'une, ce qui lui fait une sorte de double épaulement.
Donc les allées collatérales et une tribune retiennent la nef. Les ailes du
transept la contiennent aussi dans une certaine mesure. On peut dire aussi de
la façade principale, comme celle-ci à Soissons - c'est tout ce qui reste
d'une église démontée - qu'elle sert à bloquer et visser le tout.
Mais à partir d'une certaine hauteur de nef, ce contrebutement de
jeu de cubes ne suffit plus. Ou alors on a d'énormes et disgracieux
contreforts comme celui-ci à Bourges appliqué contre la façade après
qu'une tour se soit écroulée. Des accidents et des catastrophes il y en a
eu dans l'histoire des cathédrales. Une voûte ce
sont des centaines et des centaines de tonnes de pierres qui pèsent au
dessus du vide à des dizaines de mètres du sol . De quoi donner le vertige
et inquiéter les architectes.
A Paris l'architecte a bien eu conscience du problème et peut-être que tout
de suite il n' a pas osé le régler. Il a mis la cathédrale hors d'eau,
sans voûte, en la coiffant d'un toit et puis les travaux se sont arrêtés.
On cherchait une solution pour construire les voûtes. On ne les fera que des
dizaines d'années plus tard quand on l'aura trouvé. Cette solution viendra
des cathédrales suivantes, Bourges et Chartres où on expérimente
l'innovation la plus significative du gothique : ce petit truc, l'arc-boutant.
Bourges
C'est
une constante. L'architecte de la cathédrale
de Bourges veut faire mieux que celui de la précédente. La façade de Paris
présente 3 porches ? Il en aligne 5.
Paris est sombre, il augmente la surface vitrée. Et pour cela il multiplie
les exploits techniques : il supprime les tribunes à l'étage et dégage les
allées latérales qui montent d'un seul jet comme de véritables petites
nefs. Il dresse une nef centrale encore plus large et plus haute qu'à Paris
: 38 m au lieu de 35.
Malgré les faisceaux de colonnettes qui les confortent du sol
jusqu'aux voûtes, comment les piliers tiennent-ils un tel vaisseau sans
ployer ?
C'est ici que l'architecte invente l'arc-boutant.
Il transforme la nef centrale en mille pattes. Comme la coque d'un navire en
cale sèche est retenue par des béquilles, l'architecte de Bourges enserre
cette coque renversée qu'est une nef d'un alignement d'étais qui
contrebutent les piliers précisément là où ils reçoivent les poussées
des voûtes, …
En effet, comment
s'effectue la circulation des forces
dans la structure ? Tant qu'il n'y a pas de voûtes la pression générale,
celle exercée par la toiture, est plutôt verticale.
Et puisque les murs sont
porteurs, tout du long, on ne peut pas y percer de grandes fenêtres, d'où
l'obscurité intérieure.
Dans le gothique au contraire on peut monter les murs et les percer de
grandes fenêtres. Pourquoi ? Voyez cette forêt de piliers, cet alignement
de pattes d'insecte, de colonnes qui, proportionnellement à la taille du bâtiment,
ne sont pas plus grosses qu'un crayon de bois.
Ces piliers servent à supporter des voûtes en arc brisé,
des voûtes dans lesquelles, grâce aux croisées d'ogives,
le poids est canalisé et distribué sur les colonnes comme des pétales sur
une tige. Si les piliers sont faits avec une pierre solide, on peut monter l'édifice
très haut. Seule compte la solidarité de l'ossature boulonnée au sommet
par les clés de voûte. Les piliers se chargent de tenir l'ensemble.
Quand
la voûte apparaît, elle exerce une pression latérale qui normalement
devrait écarter ou faire sauter le haut du pilier, sauf si on oppose à
cette force une force contraire : c'est le rôle de l'arc-boutant.
Il recueille les pressions latérales et les dirige vers ce pilier, dit culée, elles s'y écoulent…et y redeviennent verticales.
On prévoit que la poussée de la nef sera encore trop forte : on double les
arc-boutants en hauteur et si nécessaire en longueur. On retient la première
culée par d'autres arc-boutants qui s'appuie eux mêmes sur une deuxième
culée.
Les
pressions latérales sont
ainsi rejetées, canalisées, dirigées vers le bas. En fait, en théorie
tout du moins, elles sont annulées. Entre l'arc-boutant qui joue le rôle
d'une tête de bélier et la pression de la croisée d'ogives les forces sont
égales à zéro.
Pour assurer la bonne tenue des culées l'architecte les a lestées de pinacles. En pesant de leur masse sur les piliers de culée, les pinacles
les rendent plus résistants. D'où ces forêts de pinacles qui pointent
autour des cathédrales. Dans une cathédrale rien n'est purement décoratif, tout sert à quelque chose. Tous les éléments concourent à l'équilibre
de l'ensemble, tout se contrebute, tout est solidaire. Enlevez un élément
et tout peut s'écrouler comme dans un château de carte.
Mais en même temps, phénomène extraordinaire, la structure
d'une cathédrale gothique est souple, élastique. On
devine très bien que sans les arcs-boutants extérieurs la nef éclaterait.
Rouen
La
force des arcs-boutants
Allez dans une grande cathédrale, vous le constaterez vous-même,
les piliers ne sont pas parfaitement verticaux. Ils sont légèrement
courbes, galbés. Ces tuyaux d'orgue sont verticaux, le pilier s'en écarte légèrement,
il monte de biais. Le haut de la nef prend la forme d'un bulbe d'oignon,
comme s'il était gonflé d'air.
Une preuve éclatante de cette souplesse de structure : Rouen, bombardée en
44. Coté sud 4 arcs-boutants sur 6 sont détruits. A eux seuls deux
arcs-boutants tiennent toute la nef. C'est un miracle, mais technique !
Chartres
L'architecte de Chartres, construite quasiment
en même temps que Bourges, avait deviné tout cela. Dans la confection des
arc-boutants on voit que lui aussi expérimentait, qu'il tâtonnait, et qu'il
a été extrêmement prudent. Par exemple ces murs de culée qui retiennent
les arc-boutants, ils sont très épais, ils contrebutent la nef comme s'ils
montaient à l'assaut d'une forteresse.
Et l'architecte avait de bonnes raisons de prendre des précautions. Si la
cathédrale de Chartres ne monte pas
aussi haut que celle de Bourges par contre elle bat
tous les records en matière d'espace :
le chœur le plus vaste et la nef la plus large, 16 m de voûte en surplomb
qui tiennent grâce à une nouveauté : des voûtes
rectangulaires quadripartites, au lieu
des voûtes carrées sexpartites des cathédrales précédentes portées par
6 piliers. Celles de Chartres s'étirent et s'allongent en se contentant de 4
piliers. Cette innovation
sera reprise par les cathédrales suivantes.
Et puisque les murs sont porteurs, tout du long, on ne peut pas y percer de
grandes fenêtres, d'où l'obscurité intérieure.
Dans le gothique au contraire on peut monter les murs et les percer de
grandes fenêtres. Pourquoi ? Voyez cette forêt de piliers,
cet alignement de pattes d'insecte, de colonnes qui, proportionnellement à
la taille du bâtiment, ne sont pas plus grosses qu'un crayon de bois.
Ces piliers servent à supporter des voûtes
en arc brisé, des voûtes dans
lesquelles, grâce aux croisées d'ogives, le poids est canalisé et distribué
sur les colonnes comme des pétales sur une tige. Si les piliers sont faits
avec une pierre solide, on peut monter l'édifice très haut. Seule compte la
solidarité de l'ossature boulonnée au sommet par les clés
de voûte. Les piliers se chargent de
tenir l'ensemble.
Cette coque ne tiendrait pas sans un sacré réseau d'arc-boutants.
L'architecte les multiplie, les arrange en faisceau.
Il cherche à les rendre plus élégants que les béquilles raides de
Bourges.
A
Chartres, on expérimente la voûte quadripartite qui ne repose plus que sur
4 piliers, au lieu de 6
précédemment. Il leur donne une forme arquée, il les
double en les reliant par des colonnettes, il les
amincit - ce qui les rend moins coûteux en pierres. Il cherche à les
rendre plus
décoratifs.
Cela dit les architectes du gothique se préoccupaient-ils vraiment de
l'aspect esthétique extérieur de leurs monstres ? Sans doute pas.
La cathédrale gothique est le premier monument dans l'histoire jamais
construit qui rejette son squelette à l'extérieur du corps de l'édifice.
Les cathédrales ressemblent à d'énormes insectes,
entre mille-pattes et scarabées. Elles ont un coté usine à gaz - comme
Beaubourg avant la lettre. Les concepteurs de l'époque ne se préoccupaient
pas trop de l'effet bizarre que cela pouvait produire (on s'y est habitué
depuis). Pour eux la cathédrale était avant tout un monument fait pour être
vu de l'intérieur.
A l'extérieur seule la façade principale
comptait vraiment. Du point de vue de l'équilibre et de l'harmonie, celle de
N-D de Paris est particulièrement réussie.
Nous avions abandonné Paris
sans voûte. Rassuré par les résultats
obtenus par ses collègues de Bourges et de Chartres, le nouvel architecte de
la cathédrale de Paris peut enfin lui donner une voûte.
Mais il va s'évertuer à les dépasser par la finesse de ses arc-boutants.
Le résultat c'est ça : un chevet retenu par ces longs jambages qui partent
en fourches, c'est ce rayonnement élégant d'arc-boutants qui, entre toutes
les cathédrales, donne à N-D de Paris la plus belle croupe.
Reims
L'architecte de la cathédrale suivante pouvait-il faire plus fort
? Reims
est la cathédrale du sacre des rois de France.
Alors il monte plus haut encore …
et il veut épater ses prédécesseurs en donnant de
l'harmonie et de la
perfection à tous les détails, en lui donnant des vitraux plus
resplendissants, et surtout en la couvrant à l'intérieur comme à l'extérieur
d'un recueil inouï de statues.
Amiens
Amiens est un apogée.
En matière de taille, de clarté et d'équilibre le gothique ici se
surpasse. Voici venue une nef inimaginable qui culmine à 42,5 m, la surface la plus vaste qui peut accueillir
10.000 fidèles. Jamais on avait vu la pierre prendre un tel élan, se réduire
à une telle abstraction entre les enfilades de vitraux - 90% de la surface
des murs est vitrée, c'est le gratte-ciel en verre de l' époque - tout en
se satisfaisant d'arc-boutants aussi aériens. Au point de vue de la maîtrise
de la pierre on n'a jamais fait
mieux.
Comment
ont-ils fait ? Ont-ils triché ? Les successeurs de l'architecte, eux, ont eu
peur. Par précaution ils ont encerclé
tout l'édifice d'un chaînage comme on encercle un tonneau de
vin. Avec le meilleur fer de l'époque, du fer de Tolède, gros comme le
poing, ancré au mur et tendu tout autour du vaisseau, pour l'empêcher de
vaciller.
En fait, c'est une redécouverte récente, les grandes cathédrales gothiques
sont ficelées
de fer. Quand on y regarde de près on constate qu'elles sont bardées
de tirants et de bandelettes, sur plusieurs niveaux : entre les colonnes, à
travers les vitraux comme à Beauvais.
Partout des tenons, des mortaises, des agrafes en fer.
Beauvais
Beauvais sera-t-elle abandonnée par Dieu au Malin pour punir ses
commanditaires de leur péché d'orgueil ? La nef d'Amiens faisait 42 mètres,
dans le chœur l'architecte approche ici les 50 mètres. C'est la cathédrale
de tous
les records.
A l'extérieur un réseau d'arc-boutants et de culées d'une hauteur
hallucinante retient la voûte. Suffira-t-il ? Il offre en tout cas une
grosse prise au vent. Puis un jour … une partie des voûtes s'écroule !
Après
l'accident, l'architecte a doublé les piliers du chœur. Et il a refait la
voûte. Le monument en est resté là. Un chœur sans nef principale. A l'extérieur
il a connecté les arc-boutants avec toute une jungle de tirants en fer.
Depuis le XIIIème siècle, cet exploit en pierre absolu qu'est Beauvais n'a
jamais cessé d'être malade et d'être soigné. Mais il tient toujours. Les
tirants en bois qui la confortent aujourd'hui sont-ils nécessaires ?
Personne, pas même un architecte, ne peut le dire avec certitude. C'est une
simple précaution, une impressionnante précaution
Liens
Informations générales sur
l'architecture des cathédrales:
Site
très complet pour découvrir l'art Roman et Gothique. Vous pouvez également
avoir accès à un grand nombre de monuments du même styles. http://www.romanes.com/
Site
Encyclopédia: généralité :
http://fr.encyclopedia.yahoo.com/articles/ma/ma_1119_p1.html
Glossaire de termes se rapportant à l'architecture religieuse. http://cathedrale-catholique-clermont.cef.fr/glossaire.htm
Comment
reconnaître l'art gothique : http://www.clioetcalliope.com/medieval/gothique/reconnaitre.htm
Site
encyclopédia: pour connaître les différentes techniques de l'art du
vitrail. http://fr.encyclopedia.yahoo.com/articles/ma/ma_1091_p0.html
Pour
découvrir la cathédrales de Chartres, http://perso.wanadoo.fr/.diocese.chartres/cathedrale
et
http://cathedrale.chartres.free.fr pour un autre site.
Pour
découvrir les vitraux de Chartres: http://perso.wanadoo.fr/.diocese.chartres/cathedrale/vitraux/vit.htm
http://perso.wanadoo.fr/.diocese.chartres/cathedrale/vitraux/vit.htm
Noyon dans l'Oise:
Le
site du ministère de la culture et de la communication: La cathédrale de
Noyon. Cliquez
ici
Laon dans L'Aisne:
Le
site du ministère de la culture et de la communication, cliquez
ici
Notre-Dame de Paris:
Site
Insecula: l'encyclopédie des arts et de l'architecture. Article sur
l'histoire de sa construction. Cliquez
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Pour
une visite du monument, cliquez
ici
Amiens:
Site
officiel de l'édifice, cliquez
ici
Autre
site de la cathédrale d'Amiens, pour une visite complète de l'extérieur et
de l'intérieur, cliquez
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Rouen:
Cliquez
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pour lire un texte de présentation et
ici pour
faire une visite de la cathédrale en images.
Pour
les vitraux de la cathédrale de Rouen, cliquez
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Bourges:
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visiter et découvrir l'édifice, cliquez
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Reims:
Pour
une visite de l'édifice, cliquez
ici; et pour découvrir le labyrinthe de la cathédrale,
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Beauvais:
Cliquez
ici pour découvrir l'historique de l'édifice.
Découvrez
les sites sur la cathédrale de Beauvais ainsi que sites sur d'autres
cathédrales. Cliquez
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