Les cathédrales gothiques

  

L'ÉPOPÉE DES CATHÉDRALES 

  

http://www.arte-tv.com/thema/cathedrales/ftext/index.html

Le Moyen Age n’a pas toujours été la période obscure que l’on croit. Les 11° et 12° siècles comptent au contraire parmi les siècles les plus lumineux de notre histoire.

Nous avons aussi pour habitude de considérer le moyen âge comme l’époque de la lenteur. Rien de plus faux pour les années 1150-1250. En deux siècles seulement, les 12° et 13° siècles, les sujets du roi de France se mettent à ériger pas moins de 80 cathédrales. Très rapidement la mode gothique gagnera toute l’Europe.
L’ inventivité technique qu’a nécessité l’érection de monuments aussi grand est comparable à celle qui a prévalu après la découverte de l’électricité à la fin du 18°, après l’invention du béton au 19° ou du transistor au 20°.

La construction des cathédrales gothiques a été une extraordinaire aventure architecturale, financière et humaine.  Notre esprit de compétition vient en partie de là.
A partir des années 1250 une frénésie de la construction embrase la région la plus riche d’occident : l’Ile de France. Chaque ville voulait avoir sa cathédrale et une cathédrale plus haute, plus belle que celle de la ville voisine.
Entre les inventeurs du gothique une course aux records s’engage, une course effrénée, émaillée d’accidents et de catastrophes . Evêques, chanoines et bourgeois sont animés par un esprit record du monde, tout comme les New-yorkais avec leurs gratte-ciel.
Pourquoi cette folie des grandeurs ? Son origine n’est-elle que spirituelle, due à un renouveau de la foi ? N’est-elle pas due aussi à la libération de l’esprit d’entreprise dans des villes en plein essor, à l’audace d’une poignée de maîtres d’œuvre et d’architectes ?
Comment ces monuments ont-ils été édifiées ? Comment travaillaient les ouvriers ? Quelle était la vie du chantier ? Techniquement, dans l’art de la pierre, on a jamais fait mieux depuis..

 

LE TRIOMPHE DE LA CHRÉTIENTÉ, DES CLERCS ET DE LA BOURGEOISIE.

Près de deux siècles d’années noires avant l’an mil (guerres féodales, invasions, disette famines, épidémies) avaient mis les hommes à genoux. Après l’an mil la nouvelle dynastie des capétiens ramène la paix et une stabilité qui ouvre une période de renouveau mise à profit par l’Église.

 

Renouveau de la foi et triomphe de la chrétienté.


 
A la fin du 11° deux évènements majeurs vont changer la face du monde et permettre l’éclosion de l’ère des cathédrales : la réforme du pape Grégoire VII et les croisades.
Les croisades visent à la reconquête des lieux saints. Au départ c’est un grand élan de foi. On prend conscience que les lieux où Jésus a vécu sont aux mains des Musulmans. Rois, seigneurs et chevaliers partent en croisade. Au lieu de se battre entre eux, les princes chrétiens vont se battre contre ceux qu’on appelait les infidèles. Les croisades éloignent les seigneurs. Ils reviennent souvent ruinés. Les croisades ont permis aux bourgeois des villes de s’emparer du devant de la scène. Or les cathédrales sont un phénomène purement urbain.
Les reliques ramenées de Terre Sainte serviront à lever des fonds pour édifier les cathédrales.

 

Essor des villes et triomphe de l’évêque.


La cathédrale est par définition l’église de l’évêque. Or à cette époque de croissance des villes les évêques retrouvent une autorité qu’ils avaient perdue au profit des abbayes des campagnes.
Les clercs s’étaient repliés dans les monastères pour échapper à l’emprise du pouvoir royal. Au 11° siècle l’église était soumise au roi ; c’était le roi qui nommait les évêques. Voici qu’un pape, Grégoire VII, impose une réforme qui va être un tournant dans l'histoire de l'église et de l'occident médiéval. Il affirme la supériorité du pouvoir spirituel sur le pouvoir temporel et il considère qu'il est le seul habilité à nommer les évêques.
Dans les villes les évêques redeviennent la véritable autorité. Plusieurs conciles vont se préoccuper de rassembler les fidèles autour d’eux. Ils définissent la pratique des sacrements et les obligations des fidèles ; ils instaurent la supériorité du droit canon sur la coutume, ils imposent l'idée que seule l'église peut guider vers le salut éternel.
Pour mieux animer – et contrôler - la communauté des citadins et non des seuls paroissiens, la petite église romane ne suffit plus. Dieu ne peut pas habiter dans un temple étriqué. Il ne peut être que grandiose, parfait, riche et merveilleux, une Jérusalem céleste, un reflet de la demeure du Très Haut, ouvert au plus grand nombre. Telle est l’idée fondatrice qui lancera le mouvement des cathédrales.

 

Introduction

 

  C’est surtout à leurs façades que l’on reconnaît les cathédrales.

Plus massives que le reste de l’édifice, elles viennent sceller la construction. Elles sont dites "harmoniques" lorsqu’elles sont flanquées de deux tours et percées de trois portails. Symboles de la puissance croissante des villes entre le XIIème et le XIIIème siècle, les cathédrales sont de plus en plus hautes, à la mesure de la foi et de la fortune des commanditaires, de plus en plus larges aussi, démultipliant le jeu des portails. 

Sur le parvis on donnait des farces et des chansons de geste. On représentait les fameux Mystères du moyen âge. Ce fût une école du théâtre. 

L’église organisait de grandes fêtes religieuses que personne n'aurait manquées, avec de quoi régaler tous les sens : la richesse des objets, les couleurs, les bougeoirs, l'encens, les premières musiques polyphoniques… On s'y rendait comme au Zénith aujourd'hui. 

 

L’école sur les porches

 

Avec la statuaire la façade offre aux illettrés leurs premières leçons.

Les portails (de un à cinq à Bourges) sont rehaussés de tympans . Les sculptures y forment un livre éducatif racontant Adam et Eve, Moïse, les prophètes, la vie de Jésus, des saints, des martyrs, mais aussi le cycle des saisons, les travaux des champs, les figures des savants et des penseurs de l’antiquité comme Euclide ou Aristote. Ils racontent des histoires comme celle de l’arche de Noé ou du St Patron de la ville. Ils décrivent les signes du zodiaque, les métiers ...   

Au Moyen Age presque personne en dehors des religieux ne savait lire. Ce livre en pierre s'adresse à tous, aux seigneurs et aux bourgeois comme aux gens du peuple ainsi réunis, aux illettrés des grandes familles comme au clergé peu instruit. Cette bande dessinée servait d'école à tous et constituait une mémoire collective.
La statuaire servait aussi de catéchisme.
La statuaire gothique incite le peuple à la piété et invite à la méditation.
Les sculptures des églises romanes entretenaient les gens dans la peur. Elles faisaient la part belle au bestiaire du mal, du péché, de la mort et de l'enfer.  La statuaire des villes, elle, repousse les démons qui grouillaient sur les chapiteaux et rampaient sous les consoles des églises romanes. Une vision nouvelle de l'humanité se fait jour. Dieu ne menace plus les hommes, son Fils apparaît comme leur frère et leur sauveur. Le Christ de Chartres ou le beau Dieu d'Amiens offrent le visage de la réconciliation. Ils sont accueillants. Les anges penchent leurs têtes sur les passants et leur sourient, comme à Reims. Les statues ont pris taille humaine et quittent les embrasures pour s'avancer au devant des fidèles. Elles les invitent à se délivrer de leurs terreurs d'antan et leur indiquent la voie du salut. Les scènes de jugements derniers sont toujours là, avec les élus et les damnés, mais une place apparaît au profit du purgatoire, que l'église vient d'inventer.    

 

Les écrivains de la pierre

 

Les sculpteurs ne sont que des tailleurs de pierre très qualifiés mais anonymes. La notion d'artiste n'existe pas à cette époque (elle n'arrivera qu'à la Renaissance).
Ils sont soumis à une
double contrainte : un programme exclusivement religieux et les règles de la loge qui n'accepte pas les écarts. L'église a le choix du sujet et de la composition ; le sculpteur n'a de liberté que dans la façon. Il doit respecter les clichés : les saints sont toujours parfaits, les dignitaires grands et élégants, les gens du peuple petits, laids et grossiers.  Au fur et à mesure que ses sculptures montent dans l'édifice et qu'elles sont moins surveillées par les théologiens, le sculpteur gagne de l'indépendance et se permet des liberté : il n'hésite pas à représenter une sirène aux seins nus qui se mire dans un miroir, à faire vivre des scènes de la vie quotidienne, à caricaturer un chanoine. Et il se défoule carrément dans ses gargouilles.

Soudain, à partir du XIIIème siècle, il est pris par une fièvre décorative ahurissante (probablement aussi par la fièvre du gain). Il fait trop de statues. Il y en a tant à Reims ( 3000 contre 1200 à Paris) qu'on doit en mettre partout. Il faut numéroter les statues pour ne pas les intervertir tant il y a de confusion dans les compositions !

 

La femme sur les murs

 

A partir du XIIIème siècle l'église s'adresse aux foules non plus avec des pierres mais avec des paroles. Prêcher devient la première fonction du clergé. Dans ces édifices conçus pour que le public voie, les prédicateurs parlent haut et fort. Ce sont les médias de l'époque. Ils s'adressent aux fidèles dans un langage que les humbles peuvent comprendre. Ils leur racontent les testaments, des histoires de saints pathétiques et édifiantes. Ils leur font la morale. Parfois ils font de la politique. Souvent ils parlent de sexe. Et ça marche fort.            

L'arrivée de Marie, et avec elle de la femme dans la statuaire gothique correspond à une poussée toute nouvelle de dévotion mariale. Nombre de cathédrales ne sont-elles pas dédiées à Notre-Dame ? L’histoire de la Sainte Vierge occupe des portails entiers. Son omniprésence traduit le souhait d'une intercession auprès d'un Dieu qui inspire la crainte et d'un Fils trop exemplaire. On compte sur elle, sur sa tolérance et sa bonté pour être racheté de ses fautes. 

Pour mieux contrôler les hommes l'église tenait les femmes. Les moines considéraient la femme comme responsable du péché originel (la pomme de la tentation tendue par Eve à Adam, si souvent représentée, le serpent à tête de femme), comme un être pervers et diabolique.   Les femmes se sentaient délaissées, réclamaient qu'on les aidât à cheminer vers le salut. Au XIIème siècle les cathédrales tiennent enfin compte de leur attente. Jésus leur est proposé comme l'objet d'un amour passionnel, Dieu comme l'époux de leur âme et la Vierge Marie comme un modèle de pureté. Marie est aussi proposée aux hommes. Concrètement, grâce aux reliques ramenées des croisades (la Vierge Marie était vénérée à Byzance) : Chartres a été construite autour d'un morceau de sa tunique, Soissons autour de son soulier, et Laon autour de quelques gouttes de son lait (sic — la fiole existe toujours) !
Le culte de Marie exalte les sentiments amoureux. L'histoire de sa vie met en scène d'autres femmes, dont la troublante Marie Madeleine. La main du sculpteur aidant, les femmes, la femme, Esméralda, font ainsi leur apparition dans la statuaire des cathédrales.

Elles en sont les images les plus populaires. D'autant qu'elles ont des seins qui pointent et des hanches qui ondulent timidement sous la draperie.
C'est grâce aux thèmes liés à Marie que la statuaire gothique gagne en réalisme et en humanité. Le scu
lpteur à plaisir à représenter la mère de Jésus en prenant pour modèle sa femme, sa fille ou sa voisine, en lui donnant des traits qui expriment beauté, douceur et tendresse.   Le succès de Marie aux murs des cathédrales est parallèle à l'irruption de l'amour courtois dans la vie de cour. L'amour n'est plus vu comme une capture mais un don (l’exploit était pourtant un vol : ravir l'épouse de l'autre). Les amoureux cultivent cet intervalle entre le désir et son assouvissement en le meublant de sentiments.

 

Les tours sûres d’elles mêmes

 

Les éléments qui pâtissent le plus du manque de financement sont ceux érigés en dernier : les tours et les flèches.

   Des tours sont arrêtées dans leur mouvement ascensionnel ou sont coiffées de toits plats et couronnées d'une simple balustrade comme à Notre-Dame de Paris. D'autres cathédrales n’ont qu'une tour au lieu de deux ou même pas du tout. Les indispensables cloches (celles de l'église et celles de la ville qui avait exigé d'avoir les siennes pour rythmer la vie des citadins) ont été logées où on a pu. 

Ceux qui participaient aux débuts des travaux savaient qu'ils ne verraient pas l'ouvrage terminé. Aucune cathédrale n'a jamais été complètement achevée. Ainsi aucune n'est semblable à l'autre. C’est aussi ce qui fait leur singularité et leur charme. 

 

Naissance du vitrail médiéval

 

L'explosion du vitrail que permet le gothique au XIIème siècle correspond à une véritable théologie de la lumière. L'heure est à la transparence. La lumière qui vient du haut, par les vitraux, fait lever les regards vers la " Jérusalem céleste " dont la cathédrale se veut une réplique. La lumière est synonyme de vérité, de Verbe. Dieu est lumière.   En remplissant les parois les vitraux ont progressivement remplacé la fresque ou la peinture en vigueur sur les murs des églises romanes.

L'époque gothique a hérité l'art du verre des Romains, mais c'est elle qui a inventé les murs de verre des cathédrales. Les vitraux pouvaient résister à des vents de plus de cent cinquante kilomètres heure.

 Les vitraux forment un livre d'images colorées qui raconte l'Evangile, la vie des pères de l'église, des saints, des apôtres et des rois (parfois aussi leur quotidien).
La rosace est à l'image du soleil qui se lève. Elle évoque aussi la forme de l'univers que l'on imaginait à l'époque circulaire. Les rosaces rivalisent de beauté et de splendeur pour célébrer la gloire du créateur de cet univers.  Les premières rosaces apparaissent à la cathédrale de Laon (début des travaux : 1153). Les roses suivantes présenteront des présenteront des diamètres gigantesque : 13 m à la cathédrale de Paris, la cathédrale construite après celle de Laon.

 

Les donateurs

 

Le prix des vitraux est très élevé. Les vitraux sont souvent dus à des donations des prélats, des nobles, des bourgeois. En échange les donateurs signent les vitraux, signe de leur générosité, ou y sont représentés (tandis que les maîtres verriers restent anonymes). A partir du XIVème siècle les gens les plus fortunés se préoccupent de leur salut et se font construire des chapelles au flanc des cathédrales. Le vitrail y trouve des surfaces supplémentaires et l'occasion de nouvelles prouesses.
Des scènes montrent les artisans au travail. D'abord ceux qui ont construit la cathédrale, comme à Laon. Les corporations qui participent au financement de ces grands chantiers se font représenter, assurant ainsi une publicité à leur générosité. A Chartres, considérée comme un conservatoire des gestes et d'outils des métiers du Moyen-Age, le vitrail de la Rédemption (XIIème) a été financé par les maréchaux-ferrants représentés en plein travail ;  on peut y voir aussi le vitrail des Apôtres, réalisé grâce aux dons des boulangers et un vitrail des cordonniers qu
'on voit à la tâche. Bourges offre également un témoignage de la vie des maçons à travers le vitrail qu'ils ont offert, un autre l'ayant été par les tailleurs de pierre, représentés avec leurs outils. A Rouen, au bord de la Seine, ce sont des poissonniers qui occupent le bas des vitraux.  A Paris, des prostituées auraient demandé à financer un vitrail, ce qui leur aurait été accordé par un clergé en manque de subsides à condition que ce financement soit totalement anonyme. 

Les motivations des donateurs étaient diverses et la multiplicité des donateurs expliquent parfois des incohérences, des redondances iconographiques comme à Chartres où cinq ensemble de vitraux, produits de cinq donations différentes, sont consacrés au seul Saint-Jacques

 

Les maîtres verriers, forts en thème.

 

Les maîtres-verriers occupaient le sommet de la hiérarchie des corps de métier, au dessus des charpentiers, des forgerons et des sculpteurs. On leur demandait de remplacer les murs par des vitraux et ils avaient le sentiment qu'on élevait les cathédrales pour eux. Ils étaient à la fois des artisans, des artistes et des maîtres en théologie. Pour satisfaire les volontés pédagogiques des chanoines, qui choisissaient les thèmes à représenter, ils devaient connaître les Testaments et savoir interpréter les mystères de la foi.

 

Fabrication du vitrail

 

Des verreries, installées à la lisière des forêts, fabriquent le verre en chauffant à près de 1500 degrés un mélange composé d'un tiers de sable de rivière et pour deux tiers de cendres de fougères et de hêtre. La matière première est livrée aux maîtres verriers qui exécutent leur travail dans un atelier souvent situé près de la cathédrale. 

Sous la direction d'un maître qui dessine un modèle grandeur nature appelé "carton", les verriers découpent le verre avec une pointe rougie au feu. Les morceaux sont de différentes couleurs, obtenues à partir de plantes ou de minéraux réduits en poudre (les secrets ont été si bien gardés qu'on ne sait pas toujours comment les reproduire). Ils sont assemblés comme une mosaïque et sertis dans un maillage de plomb. Le vitrail est ensuite démonté, transporté dans la cathédrale, remonté et fixé à son emplacement

 

Le vitrail, phénomène artistique.

Après le XIIIème siècle le vitrail devient un art à part entière. Les peintres peignent sur vitrail. Le vitrail ne cessera de connaître des évolutions dans ses formes d'expression jusqu'au XIXème siècle alors qu'on restaure les verrières des cathédrales.               
La technique plus tardive du " jaune argent" permet de laisser passer plus de lumière.
 

Dans la seconde moitié du XX° siècle des artistes se sont emparé du vitrail, comme Chagall à Reims. Vers 1990, 5 peintres associés à 5 maîtres-verriers, comme Jean-Michel Alberola, Godffried Honneger, Raoul Ubac, ont reçu carte blanche pour refaire les verrières de la cathédrale de Nevers détruits en 1944.   

 

Toujours plus haut

Ordre de construction des premières cathédrales

                              

Elles correspondent à l'ordre exact du lancement des travaux.

Sens ( 1135)

Noyon (1150) 23 m sous voûte
Laon (1153) 24 m
Paris (1163) 35 m
Bourges (fin XIIème) 37 m
Chartres (début XIIIème) 36 m seulement mais la nef la plus large
Reims (1211) 38 m
Amiens (1218) 42,5 m
Beauvais (1225) 48,5 m !

 

La course aux records

Faire une cathédrale n'était pas une chose simple. Quand les bâtisseurs du Moyen âge se lancent dans le gothique tout est nouveau, tout est à inventer. Mais d'abord, qu'est ce que le gothique ?
L'église de Vézelay en Bourgogne montre de manière frappante la différence entre le roman et le gothique. A Vézelay le corps de l'édifice est roman. Sa tête, le chœur, est gothique. Ici tout est clair, lumineux, élancé. Là-bas les pierres chuchotent dans l'ombre.
L'architecture romane est massive et basse parce que la voûte en berceau pèse très lourd. Son poids et celui de la toiture ne peuvent être supportés que par des murs très épais, murs renforcés par des contreforts extérieurs. Il est difficile ici de monter très haut (ou alors on fait une forteresse). Et puisque les murs sont porteurs, tout du long, on ne peut pas y percer de grandes fenêtres, d'où l'obscurité intérieure.
  Dans le gothique au contraire on peut monter les murs et les percer de grandes fenêtres.
Pourquoi ? Voyez cette forêt de piliers, cet alignement de pattes d'insecte, de colonnes qui, proportionnellement à la taille du bâtiment, ne sont pas plus grosses qu'un crayon de bois.
Ces piliers servent à supporter des voûtes en arc brisé, des voûtes dans lesquelles, grâce aux croisées d'ogives, le poids est canalisé et distribué sur les colonnes comme des pétales sur une tige. Si les piliers sont faits avec une pierre solide, on peut monter l'édifice très haut. Seule compte la solidarité de l'ossature boulonnée au sommet par les clés de voûte. Les piliers se chargent de tenir l'ensemble.
           Dans le gothique les murs ne sont plus que des voiles, des rideaux de remplissage (on peut ainsi les percer d'autant de vitraux que l'on veut, parfois il n'y a plus de mur du tout, comme ici à Beauvais). Et là-haut la voûte est comme une fine peau de pierres tendue sur les arcs de la croisée d'ogives.
Le squelette de la
ruine de Ourscamps dans l'Oise donne une illustration parfaite de ce qu'est la structure d'un monument gothique : elle est tout à fait comparable à l'ossature des monuments en fer du XIX°, aux halles de Baltard ou à la tour Eiffel.

A partir de ce milieu du 12° siècle tout va très vite : chaque innovation présentée par une cathédrale en cours de construction est immédiatement repérée, reprise et améliorée dans la suivante.
Suivons donc
chronologiquement le chemin de cet envol du gothique vers la légèreté depuis la ville voisine du monastère de Ourscamps, Noyon, site de la première cathédrale gothique construite en un seul jet, point de départ d'une course effrénée aux records.

Fiches :
Noyon
Aussitôt après avoir vu le nouveau choeur de son ami Suger à St Denis, l'archevêque de Noyon décide de refaire sa basilique. Elle a vu le sacre de Charlemagne en l'an 800 et le couronnement de Hugues Capet en 987, l'archevêque pense qu'elle ne peut que surpasser l'abbatiale de St Denis.
A l'extérieur impression de roman renforcé, de forteresse carolingienne, mais à l'intérieur
la lumière triomphe. Pour la première fois une nef toute en croisée d'ogives monte à 22 m et permet aux surfaces vitrées d'aspirer la lumière.
L'édifice a une forme de croix, avec des bouts arrondis. A l'étage, au-dessus des allées latérales, l'architecte crée des tribunes : elles s'adossent à la nef et la contrebutent.
L'archevêque de la ville voisine, Laon, est piqué au vif par tant de beauté. Sa ville est occasionnellement capitale royale, son édifice doit absolument surpasser Noyon.

Laon

La cathédrale de Laon sera donc plus grande et destinée à être coiffée de 7 flèches. Elle a aujourd'hui tout de même 5 tours. L'architecte y invente des porches accueillants, profonds et ouverts comme des coquillages. Il crée la rosace, il fait en sorte que l'édifice soit encore plus clair sous une nef plus haute qu'à Noyon. Les piliers sont harmonieusement ancrés dans le sol, et de leurs chapiteaux des colonnettes jaillissent, chacune supportant son arc de voûte.
Les bâtisseurs de Laon ont réalisé un tel prodige qu'ils seront appelés à construire Chartres. Mais à une centaine de km de là une autre cathédrale est déjà sortie du sol, dans une ville qui se considère comme la capitale intellectuelle du royaume et qui prétend devenir bientôt sa capitale politique. D'emblée les Parisiens ont vu plus grand qu'à Laon.


Paris

Notre-Dame de Paris peut être fière de son architecte, la voûte fait un bond à 35 m au lieu de 24 m à Laon. Un phénomène nouveau se présente ici : comment tenir, comment contenir une nef aussi haute ?
Depuis l'antiquité, les monuments n'avaient affaire qu'à des forces purement verticales. Plus on allait haut, plus on grossissait les colonnes (le sommet est le temple de Karnak en Egypte). En fait on ne pouvait pas dépasser une certaine hauteur parce qu'à partir d'une certaine hauteur les poussées deviennent obliques, et donc le pilier se casserait par le milieu. Alors comment l' architecte de Paris règle-t-il le problème ? Comme à Noyon et Laon il contrebute la nef avec des tribunes (la tribune sert de contrefort). Mais comme on est ici plus haut il crée deux allées collatérales au lieu d'une, ce qui lui fait une sorte de double épaulement.
Donc les allées collatérales et une tribune retiennent la nef. Les ailes du transept la contiennent aussi dans une certaine mesure. On peut dire aussi de la façade principale, comme celle-ci à Soissons - c'est tout ce qui reste d'une église démontée - qu'elle sert à bloquer et visser le tout.
Mais à partir d'une certaine hauteur de nef, ce contrebutement de jeu de cubes ne suffit plus. Ou alors on a d'énormes et disgracieux contreforts comme celui-ci à Bourges appliqué contre la façade après qu'une tour se soit écroulée. Des accidents et des catastrophes il y en a eu dans l'histoire des cathédrales. Une voûte ce sont des centaines et des centaines de tonnes de pierres qui pèsent au dessus du vide à des dizaines de mètres du sol . De quoi donner le vertige et inquiéter les architectes.
A Paris l'architecte a bien eu conscience du problème et peut-être que tout de suite il n' a pas osé le régler. Il a mis la cathédrale hors d'eau, sans voûte, en la coiffant d'un toit et puis les travaux se sont arrêtés. On cherchait une solution pour construire les voûtes. On ne les fera que des dizaines d'années plus tard quand on l'aura trouvé. Cette solution viendra des cathédrales suivantes, Bourges et Chartres où on expérimente l'innovation la plus significative du gothique : ce petit truc, l'arc-boutant.


Bourges

C'est une constante. L'architecte de la cathédrale de Bourges veut faire mieux que celui de la précédente. La façade de Paris présente 3 porches ? Il en aligne 5.
Paris est sombre, il augmente la surface vitrée. Et pour cela il multiplie les exploits techniques : il supprime les tribunes à l'étage et dégage les allées latérales qui montent d'un seul jet comme de véritables petites nefs. Il dresse une nef centrale encore plus large et plus haute qu'à Paris : 38 m au lieu de 35.       Malgré les faisceaux de colonnettes qui les confortent du sol jusqu'aux voûtes, comment les piliers tiennent-ils un tel vaisseau sans ployer ?
C'est ici que l'architecte invente l'arc-boutant.
Il transforme la nef centrale en mille pattes. Comme la coque d'un navire en cale sèche est retenue par des béquilles, l'architecte de Bourges enserre cette coque renversée qu'est une nef d'un alignement d'étais qui contrebutent les piliers précisément là où ils reçoivent les poussées des voûtes, …
En effet, comment s'effectue la circulation des forces dans la structure ? Tant qu'il n'y a pas de voûtes la pression générale, celle exercée par la toiture, est plutôt verticale.        Et puisque les murs sont porteurs, tout du long, on ne peut pas y percer de grandes fenêtres, d'où l'obscurité intérieure.
Dans le gothique au contraire on peut monter les murs et les percer de grandes fenêtres. Pourquoi ? Voyez cette forêt de piliers, cet alignement de pattes d'insecte, de colonnes qui, proportionnellement à la taille du bâtiment, ne sont pas plus grosses qu'un crayon de bois.
Ces piliers servent à supporter des voûtes en arc brisé, des voûtes dans lesquelles, grâce aux croisées d'ogives, le poids est canalisé et distribué sur les colonnes comme des pétales sur une tige. Si les piliers sont faits avec une pierre solide, on peut monter l'édifice très haut. Seule compte la solidarité de l'ossature boulonnée au sommet par les clés de voûte. Les piliers se chargent de tenir l'ensemble.   Quand la voûte apparaît, elle exerce une pression latérale qui normalement devrait écarter ou faire sauter le haut du pilier, sauf si on oppose à cette force une force contraire : c'est le rôle de l'arc-boutant. Il recueille les pressions latérales et les dirige vers ce pilier, dit culée, elles s'y écoulent…et y redeviennent verticales.
On prévoit que la poussée de la nef sera encore trop forte : on double les arc-boutants en hauteur et si nécessaire en longueur. On retient la première culée par d'autres arc-boutants qui s'appuie eux mêmes sur une deuxième culée.

 Les pressions latérales sont ainsi rejetées, canalisées, dirigées vers le bas. En fait, en théorie tout du moins, elles sont annulées. Entre l'arc-boutant qui joue le rôle d'une tête de bélier et la pression de la croisée d'ogives les forces sont égales à zéro.
Pour assurer la bonne tenue des culées l'architecte les a lestées de pinacles. En pesant de leur masse sur les piliers de culée, les pinacles les rendent plus résistants. D'où ces forêts de pinacles qui pointent autour des cathédrales. Dans une cathédrale rien n'est purement décoratif, tout sert à quelque chose. Tous les éléments concourent à l'équilibre de l'ensemble, tout se contrebute, tout est solidaire. Enlevez un élément et tout peut s'écrouler comme dans un château de carte.
Mais en même temps, phénomène extraordinaire, la structure d'une cathédrale gothique est souple, élastique. On devine très bien que sans les arcs-boutants extérieurs la nef éclaterait.


Rouen

La force des arcs-boutants

Allez dans une grande cathédrale, vous le constaterez vous-même, les piliers ne sont pas parfaitement verticaux. Ils sont légèrement courbes, galbés. Ces tuyaux d'orgue sont verticaux, le pilier s'en écarte légèrement, il monte de biais. Le haut de la nef prend la forme d'un bulbe d'oignon, comme s'il était gonflé d'air.
Une preuve éclatante de cette souplesse de structure :
Rouen, bombardée en 44. Coté sud 4 arcs-boutants sur 6 sont détruits. A eux seuls deux arcs-boutants tiennent toute la nef. C'est un miracle, mais technique !


Chartres

L'architecte de Chartres, construite quasiment en même temps que Bourges, avait deviné tout cela. Dans la confection des arc-boutants on voit que lui aussi expérimentait, qu'il tâtonnait, et qu'il a été extrêmement prudent. Par exemple ces murs de culée qui retiennent les arc-boutants, ils sont très épais, ils contrebutent la nef comme s'ils montaient à l'assaut d'une forteresse.
Et l'architecte avait de bonnes raisons de prendre des précautions.  Si la cathédrale de Chartres ne monte pas aussi haut que celle de Bourges par contre elle bat tous les records en matière d'espace : le chœur le plus vaste et la nef la plus large, 16 m de voûte en surplomb qui tiennent grâce à une nouveauté : des voûtes rectangulaires quadripartites, au lieu des voûtes carrées sexpartites des cathédrales précédentes portées par 6 piliers. Celles de Chartres s'étirent et s'allongent en se contentant de 4 piliers. Cette innovation sera reprise par les cathédrales suivantes.
Et puisque les murs sont porteurs, tout du long, on ne peut pas y percer de grandes fenêtres, d'où l'obscurité intérieure.
Dans le gothique au contraire on peut monter les murs et les percer de grandes fenêtres.    Pourquoi ? Voyez cette forêt de piliers, cet alignement de pattes d'insecte, de colonnes qui, proportionnellement à la taille du bâtiment, ne sont pas plus grosses qu'un crayon de bois.
Ces piliers servent à supporter des voûtes en arc brisé, des voûtes dans lesquelles, grâce aux croisées d'ogives, le poids est canalisé et distribué sur les colonnes comme des pétales sur une tige. Si les piliers sont faits avec une pierre solide, on peut monter l'édifice très haut. Seule compte la solidarité de l'ossature boulonnée au sommet par les clés de voûte. Les piliers se chargent de tenir l'ensemble.
Cette coque ne tiendrait pas sans un sacré réseau d'arc-boutants. L'architecte les multiplie, les arrange en  faisceau. Il cherche à les rendre plus élégants que les béquilles raides de Bourges.
        

  

  A Chartres, on expérimente la voûte quadripartite qui ne repose plus que sur 4 piliers, au lieu de 6 précédemment. Il leur donne une forme arquée, il les double en les reliant par des colonnettes, il les amincit - ce qui les rend moins coûteux en pierres. Il cherche à les rendre plus décoratifs.
Cela dit les architectes du gothique se préoccupaient-ils vraiment de l'aspect esthétique extérieur de leurs monstres ? Sans doute pas.
La cathédrale gothique est le premier monument dans l'histoire jamais construit qui rejette son squelette à l'extérieur du corps de l'édifice. Les cathédrales ressemblent à d'énormes insectes, entre mille-pattes et scarabées. Elles ont un coté usine à gaz - comme Beaubourg avant la lettre. Les concepteurs de l'époque ne se préoccupaient pas trop de l'effet bizarre que cela pouvait produire (on s'y est habitué depuis). Pour eux la cathédrale était avant tout un monument fait pour être vu de l'intérieur.    A l'extérieur seule la façade principale comptait vraiment. Du point de vue de l'équilibre et de l'harmonie, celle de N-D de Paris est particulièrement réussie.
Nous avions abandonné Paris sans voûte. Rassuré par les résultats obtenus par ses collègues de Bourges et de Chartres, le nouvel architecte de la cathédrale de Paris peut enfin lui donner une voûte.
Mais il va s'évertuer à les dépasser par la finesse de ses arc-boutants. Le résultat c'est ça : un chevet retenu par ces longs jambages qui partent en fourches, c'est ce rayonnement élégant d'arc-boutants qui, entre toutes les cathédrales, donne à N-D de Paris la plus belle croupe.


Reims

L'architecte de la cathédrale suivante pouvait-il faire plus fort ? Reims est la cathédrale du sacre des rois de France. Alors il monte plus haut encore …

et il veut épater ses prédécesseurs en donnant de l'harmonie et de la perfection à tous les détails, en lui donnant des vitraux plus resplendissants, et surtout en la couvrant à l'intérieur comme à l'extérieur d'un recueil inouï de statues.


Amiens

Amiens est un apogée. En matière de taille, de clarté et d'équilibre le gothique ici se surpasse. Voici venue une nef inimaginable qui culmine à 42,5 m, la surface la plus vaste qui peut accueillir 10.000 fidèles. Jamais on avait vu la pierre prendre un tel élan, se réduire à une telle abstraction entre les enfilades de vitraux - 90% de la surface des murs est vitrée, c'est le gratte-ciel en verre de l' époque - tout en se satisfaisant d'arc-boutants aussi aériens. Au point de vue de la maîtrise de la pierre on n'a jamais fait mieux.

Comment ont-ils fait ? Ont-ils triché ? Les successeurs de l'architecte, eux, ont eu peur. Par précaution ils ont encerclé tout l'édifice d'un chaînage comme on encercle un tonneau de vin. Avec le meilleur fer de l'époque, du fer de Tolède, gros comme le poing, ancré au mur et tendu tout autour du vaisseau, pour l'empêcher de vaciller.
En fait, c'est une redécouverte récente, les grandes cathédrales gothiques sont ficelées de fer. Quand on y regarde de près on constate qu'elles sont bardées de tirants et de bandelettes, sur plusieurs niveaux : entre les colonnes, à travers les vitraux comme à Beauvais.
Partout des tenons, des mortaises, des agrafes en fer.


Beauvais

Beauvais sera-t-elle abandonnée par Dieu au Malin pour punir ses commanditaires de leur péché d'orgueil ? La nef d'Amiens faisait 42 mètres, dans le chœur l'architecte approche ici les 50 mètres. C'est la cathédrale de tous les records.
A l'extérieur un réseau d'arc-boutants et de culées d'une hauteur hallucinante retient la voûte. Suffira-t-il ? Il offre en tout cas une grosse prise au vent. Puis un jour … une
partie des voûtes s'écroule !    Après l'accident, l'architecte a doublé les piliers du chœur. Et il a refait la voûte. Le monument en est resté là. Un chœur sans nef principale. A l'extérieur il a connecté les arc-boutants avec toute une jungle de tirants en fer.

Depuis le XIIIème siècle, cet exploit en pierre absolu qu'est Beauvais n'a jamais cessé d'être malade et d'être soigné. Mais il tient toujours. Les tirants en bois qui la confortent aujourd'hui sont-ils nécessaires ? Personne, pas même un architecte, ne peut le dire avec certitude. C'est une simple précaution, une impressionnante précaution

 

 

 

Liens

 

Informations générales sur l'architecture des cathédrales:

Site très complet pour découvrir l'art Roman et Gothique. Vous pouvez également avoir accès à un grand nombre de monuments du même styles. http://www.romanes.com/

Site Encyclopédia: généralité :

http://fr.encyclopedia.yahoo.com/articles/ma/ma_1119_p1.html 

Glossaire de termes se rapportant à l'architecture religieuse. http://cathedrale-catholique-clermont.cef.fr/glossaire.htm
Comment reconnaître l'art gothique : http://www.clioetcalliope.com/medieval/gothique/reconnaitre.htm

Site encyclopédia: pour connaître les différentes techniques de l'art du vitrail. http://fr.encyclopedia.yahoo.com/articles/ma/ma_1091_p0.html

Pour découvrir la cathédrales de Chartres, http://perso.wanadoo.fr/.diocese.chartres/cathedrale

et http://cathedrale.chartres.free.fr pour un autre site.
Pour découvrir les vitraux de Chartres: 
http://perso.wanadoo.fr/.diocese.chartres/cathedrale/vitraux/vit.htm  http://perso.wanadoo.fr/.diocese.chartres/cathedrale/vitraux/vit.htm  

Noyon dans l'Oise:
Le site du ministère de la culture et de la communication: La cathédrale de Noyon.
Cliquez ici

Laon dans L'Aisne:

Le site du ministère de la culture et de la communication, cliquez ici

Notre-Dame de Paris:

Site Insecula: l'encyclopédie des arts et de l'architecture. Article sur l'histoire de sa constructionCliquez ici
Pour une visite du monument, cliquez ici
 Amiens:
Site officiel de l'édifice,
cliquez ici
Autre site de la cathédrale d'Amiens, pour une visite complète de l'extérieur et de l'intérieur,
cliquez ici

Rouen:

Cliquez ici  pour lire un texte de présentation et  ici pour faire une visite de la cathédrale en images.
Pour les vitraux de la cathédrale de Rouen,
cliquez ici

Bourges:

Pour visiter et découvrir l'édifice, cliquez ici
Reims:
Pour une visite de l'édifice,
cliquez ici; et pour découvrir le labyrinthe de la cathédrale, cliquez ici

Beauvais:
Cliquez ici pour découvrir l'historique de l'édifice.
Découvrez les sites sur la cathédrale de Beauvais ainsi que sites sur d'autres cathédrales.
Cliquez ici