Le
futurisme est un courant d'avant-garde qui naît en 1909, avec la publication
du Manifeste du futurisme du poète et théoricien italien Marinetti
(1876-1944) dans le
quotidien français Le Figaro.
Sur un plan
formel, le futurisme prend ses sources dans la peinture néo-impressionniste,
comme l'indiquent les oeuvres de jeunesse de Severini ou Balla, ainsi que
dans le cubisme, découvert d'abord par Boccioni et Carrà lors d'un séjour
à Paris en 1911.
Nature morte, 1916 huile
sur toile, 100 x 100 cm
Le
futurisme est un mouvement qui fait table rase de la tradition et prône une
esthétique nouvelle fondée sur le progrès, la machine, la vitesse. Mario
Sironi
Virgilio
Marchi
Scènes urbaines ou métropoles imaginaires, mouvements circulaires d'une mécanique en action ou galop triangulaire d'un cheval de course sont ainsi parmi les thèmes récurrents de l'iconographie futuriste.
Nicolaj
Diulgheroff
Alberto
Sartoris
Le
futurisme est un mouvement dont l'idéologie globale a impliqué de nombreux
domaines de la création. Parti de la littérature et la peinture, il s'est développé
en musique, en photographie, en sculpture, en architecture, dans les arts décoratifs
et même dans la vie quotidienne (cuisine). Antonio
Sant'Elia
Fortunato
Depero
Écrivain italien, Filippo Tommaso Marinetti se rend célèbre avec la publication du Manifeste du futurisme. Chef de file des artistes futuristes, il théorise une esthétique fondamentalement moderne, basée sur la vie rapide et belliqueuse. Son influence s'exerce tout d'abord sur la littérature dont il révolutionne la syntaxe, la ponctuation et la typographie avec l'introduction du concept des "mots en liberté" (parola libera). Mais il encourage également de profonds changements dans les arts plastiques, le théâtre, la danse ou la musique.
Giacomo
Balla
Giacomo Balla est le doyen des peintres futuristes. Sa période pré-futuriste est marquée par le divisionnisme de Seurat, et ce n'est qu'en 1912 qu'il adhère réellement au nouveau courant. Dans ses toiles, il décompose le mouvement, analyse la vitesse supposée d'une automobile et oriente bientôt ses compositions vers l'abstraction. Au cours des années 20, favorisant les formes géométriques, son style alterne entre constructions abstraits et figuration.
Carlo
Carrà
Carlo
Carrà
est pendant cinq ans l'un des membres les plus actifs du groupe, contribuant
régulièrement à la revue Lacerba. Ainsi que le démontrent les Décompositions
de verre, son oeuvre est particulièrement marquée par le cubisme.
Toutefois, son engagement dans le futurisme est de courte durée, puisque dès
1916, il se lie à Giorgio de Chirico et fonde avec lui la "peinture métaphysique".
Umberto
Boccioni
Umberto Boccioni met le futurisme au service d'un dynamisme humain ou animal (Dynamisme de cheval). Comme Carrà, il est fortement influencé par les cubistes. Egalement sculpteur, il signe en 1912 le Manifeste technique de la sculpture futuriste. A partir de 1913, il collabore à Lacerba, puis publie en 1914 Pittura-Scultura futurista qui constitue la plus importante contribution théorique du mouvement. Engagé sur le front, il meurt en 1916 des suites d'une chute de cheval.
Gino
Severini
Gino Severini s'installe à Paris en 1906. Initié au divisionnisme de Seurat par Balla, il privilégie la couleur dans des scènes de la vie parisienne. Il se rapproche de l'esthétique futuriste en 1911, et en 1912, lors de l'exposition consacrée au futurisme par la galerie Bernheim Jeune, il sert d'intermédiaire entre les artistes italiens et français. Dès 1916, il s'oriente vers le cubisme de Georges Braque et Juan Gris.
Luigi
Russolo
Luigi Russolo est issu d'un milieu de musiciens. Ayant rejoint les futuristes en 1910, il publie en 1913 L'art des bruits, délaissant son activité picturale au profit du champ sonore. Dès 1923, il se met à la construction d'une série de "rumorarmoni" (sortes d'harmoniums aux sonorités basses) qu'il présente en concert. Il revient à la peinture tardivement à la fin des années 30.
Le manifeste suivant, composé par l'écrivain Filippo Tommaso Marinetti est considéré comme étant le texte fondateur du mouvement futuriste. Il a été publié par le magazine Figaro le 20 février 1909. 1. Nous voulons chanter l'amour du danger, l'habitude de l'énergie et de la témérité. 2. Les éléments essentiels de notre poésie seront le courage, l'audace, et la révolte. 3.
La littérature ayant jusqu'ici magnifié l'immobilité pensive, l'extase et
le sommeil, nous voulons exalter le mouvement agressif, l'insomnie fiévreuse,
le pas gymnastique, le saut périlleux, la gifle et le coup de poing. 5. Nous voulons chanter l'homme qui tient le volant dont la tige idéale traverse la terre, lancée elle-même sur le circuit de son orbite... C'est en Italie que nous lançons ce manifeste de violence culbutant et incendiaire, par lequel nous fondons aujourd'hui le Futurisme parce que nous voulons délivrer l'Italie de sa gangrène d'archéologues, de cicérones et d'antiquaires... Liens http://discipline.free.fr/futurisme.htm http://www.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-Futurisme/ENS-futurisme.htm
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