cARTable

 L'art carolingien

L'art carolingien se développa dans l'Empire carolingien entre le milieu du VIIIe siècle et le milieu du Xe siècle environ. On a parlé d'une «Renaissance carolingienne», car, après les périodes troublées des invasions barbares, les artistes jouirent d'un temps de paix propice à la création.      

 

Si Charlemagne donna une impulsion décisive aux arts, ses prédécesseurs avaient déjà fondé de nombreux centres importants, et ses successeurs suivirent son exemple, ce qui explique que l'art carolingien déborde largement le règne de l'empereur. Caractérisées par un retour aux valeurs de l'Antiquité, les créations carolingiennes témoignent également d'autres influences (byzantines, barbares, mozarabes, etc.), qui lui confèrent sa grande originalité.

L'architecture joua un rôle important; s'il ne subsiste presque rien des palais (restes à Aix-la-Chapelle et à Ingelsheim), plusieurs églises de plan basilical ou de plan central demeurent: la chapelle palatine d'Aix-la-Chapelle, l'église de Germigny-des-Prés, l'église Saint-Georges d'Oberzell (île de Reichenau), l'église de Corvey (Westphalie), l'abbaye de Lorsch, etc. De nombreux autres édifices conservent des éléments carolingiens, et le plan de Saint-Gall nous renseigne avec précision sur cette architecture, qui fut l'art majeur de cette époque.

La sculpture est assez pauvre (beaucoup d'œuvres ont disparu) et se réduit pratiquement à la décoration des chapiteaux. Les restes conservés de mosaïque (coupole de Germigny-des-Prés)

La mosaïque est placée dans l'abside orientale (est), elle date du IXème siècle, c'est la seule mosaïque d'époque carolingienne qui subsiste en France. Tout comme le plan de l'oratoire, la mosaïque est d'inspiration byzantine (le fond d'or notamment, comme à Ravenne). Le sujet de la mosaïque est particulier, il s'agit de l'Arche d'Alliance (coffre qui contenait les Tables de la Loi: leçon 6ème sur les Hébreux). Il faut voir dans le choix de ce sujet et du reste de la décoration de l'édifice (voir page suivante) la volonté de Théodulf, il était contre le culte des images; selon lui, il ne faut pas représenter les images du Christ ou des saints dans les églises de peur qu'elles ne soient adorées comme des idoles par les fidèles.

http://jfbradu2.free.fr/mosaiques/germigny/05mosaique.htm

 et de peinture (crypte de Saint-Germain d'Auxerre; Saint-Jean de Müstair, Suisse; églises de Tarrasa, Espagne) témoignent encore de la richesse des intérieurs carolingiens.                    

 Les ivoires, l'orfèvrerie (trésors des abbayes de Conques et de Saint-Maurice, Suisse) et surtout l'enluminure ont laissé des œuvres admirables. Parmi les écoles de miniaturistes, citons l'école Palatine, celles de Tours, de Reims, de Fulda, de Trèves. À la fois d'une grande richesse iconographique et d'une remarquable habileté technique, l'art carolingien a contribué à la floraison de l'art roman.

 

 

 

 

 

Objet de culte (Plaque de reliure)
Date : entre 783 et 795
Artiste : Anonyme Modèle : David

Commanditaire : Charles Ier le Grand (Charlemagne)

En bref

Pépin le Bref, maire du palais d'Austrasie, se fera sacrer roi à Soissons en 751, après avoir déposé Childéric III. Les débuts de la dynastie carolingienne seront marqués par une période de prospérité économique et culturelle.
Les artistes, qui interviendront dans les domaines de l'enluminure, de l'orfèvrerie, de la sculpture de l'ivoire et de la fonte de grands bronze, reviendront aux techniques et formes antiques. La cour de Charlemagne regroupera la plupart de ces artistes. Le centre de la création se déplacera en direction de certains grands évêchés et monastère sous Louis le Pieux et Charles le Chauve.

Chronologie carolingienne sur http://www.auxerre.culture.gouv.fr/culture/arcnat/auxerre/fr/apo/pag/apo_chr.htm

Voir aussi :

Illustrations