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art corporel (Body Art) |
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Dennis Oppenheim, Reading Position for a Second Degree Burn 1970 |
Si
l'art corporel découle du happening, il s'en différencie en tant qu'acte
individuel ne devant pas être reproduit. Le plus souvent, la photographie et
la bande vidéo restent la seule trace de l'action et comptent pour l'œuvre
elle-même. Parmi les principaux représentants de l'art corporel figurent
les Américains Vito Acconci et Denis Oppenheim, l'Italienne Gina Pane, le
Français Michel Journiac et le Suisse Urs Lüthi. La poésie est à la base
du Body Art. Vito Acconci passe des mots à la page et de la page aux corps.
Michel Journiac publie en 1968 Le Sang nu, où il souhaite faire du
corps le langage de la création. Pour Vito Acconci et Gina Pane, l'action
corporelle s'accompagne d'une préparation psychologique, de notes et de
croquis. L'action se termine lorsque les auteurs estiment avoir modifié une
situation. L'agression du spectateur est une constituante majeure de l'art
corporel, l'esthétique de l'oeuvre dépend de son efficacité à désorganiser
les habitudes de pensée du spectateur, de sa réussite à le faire sortir de
son état passif. L'effort, le risque, la douleur, mais encore la pose et le
travestissement, sont des aspects essentiels de l'art corporel. Les
Autrichiens Hermann Nitsch, Günter Brus, Rudolf Schwarzkogler et Otto Muehl
vont tenir un rôle de premier plan – entre happening et art corporel - par
leurs actions brutales, où se mêlent tous les comportements occultés par
la société, obligeant ainsi le spectateur à se remettre en cause. Nombre
d'artistes, parmi lesquels Bruce Nauman, Joan Jonas, Lucas Samaras, Therry
Fox, Chris Burden, Gilbert & George, vont faire de leur corps le terrain
privilégié de leur oeuvre. En 1975 à Paris a lieu la première grande
exposition de Body Art à la galerie Stadler, qui publie le premier
manifeste d'art corporel. |