Louis Blériot

effectue la première traversée aérienne de la Manche

 

 Le 25 juillet 1909, moins de 6 ans après le saut de puce des frères Wright, l'industriel

Louis Blériot effectue la première traversée aérienne de la Manche. Après 32 échecs qui lui ont valu le surnom de «roi de la casse», il tente le tout pour le tout et, en 37 minutes, vole de Calais à Douvres aux commandes de son dernier-né, le Blériot XI.

 

CHRONOLOGIE DE L'EXPLOIT

La course pour être le premier à rejoindre la Grande-Bretagne par la voie des airs fait rage en ce mois de juillet 1909. Cependant, Blériot laisse la priorité à Hubert Latham dans la mesure où ce dernier s'est engagé dès le 2 juillet. Au lieu d'envoyer son n°XI à Calais, il l'envoie à la ferme de Mondésir située à 6 km au Sud d'Étampes. Il y reste du 6 au 8 juillet avant de rejoindre Douai du 9 au 11 juillet avec son n°XII. Il revient le 12 à la ferme de Montdésir d'où il gagne le "Prix du voyage" de l'Aéro-Club de France doté de 4 500 F en volant jusqu'à Chevilly près d'Orléans sur un parcours de 41,2 km effectué en 44 mn 30 s à bord du type XI. Son prix sera d'ailleurs redistribué à raison de 1 500 F pour Anzani (moteur) et 1000 F à Chauvière (constructeur de l'hélice). Poursuivant sur sa lancée, il remporte le prix Mahieu et le prix de vitesse à Douai le 18 juillet. Le 19 juillet 1909 dans l'après-midi, Louis Blériot s’inscrit dans la course à la Manche avant de partir s'installer à Calais le 21 juillet 1909.

Il est 4h15 en ce matin du 25 juillet 1909. Louis Blériot est déjà à bord de son avion, le «Blériot XI». Il doit décoller au levé du soleil condition exigée par le Daily Mail (journal britannique) qui est à l'origine du défi et qui lui remettra, en cas de succès, la somme de

25 000 francs-or. Le vent est tombé durant la nuit et le moment semble propice pour relever le défi. Blériot fait signe à son mécanicien : il va se lancer ! À cette heure, son rival, le fêtard Hubert Latham, qui a déjà échoué deux fois, dort encore...

40 kilomètres de mer à traverser... une immensité, car aucun repère ne vient guider l'aviateur. Les instruments de bord sont inexistants. Il y a moins de vingt ans que l'«Éole» de Clément Ader s'est soulevé et le saut de puce des frères Wright, aux États-Unis, remonte à 1903, à peine six ans plus tôt ! Le fameux Flyer des vols historiques du 17 décembre 1903, premiers vols autonomes et contrôlés.

Contrairement à Latham, aventurier fortuné qui se passionne pour ce nouveau «sport» qu'est l'aviation naissante, Louis Blériot a une approche scientifique. C'est un ingénieur centralien, né à Cambrai, qui a fait fortune en inventant les phares pour permettre aux automobiles de rouler la nuit.

Il réinvestit tous ses bénéfices dans des prototypes qu'il améliore avec le «manche à balai», véritable gouvernail qui évite au pilote de se balancer d'avant en arrière pour diriger l'avion. Il a aussi l'idée d'un «Salon de la Locomotion Aérienne». Le premier ouvre ses portes quelques semaines après son exploit, en septembre 1909, au Grand Palais, à Paris (c'est aujourd'hui devenu le salon de l'aéronautique du Bourget).

Parmi les nombreux «fous volants» qui éblouissent le public, en particulier en France, Blériot se distingue comme l'un« des pères de l'aéronautique». Il sera bientôt le premier à fabriquer en série des avions, qui serviront à l'aéropostale, au transport aérien, puis... à la Première Guerre mondiale ! Il croit que l'avenir passe par le monoplan et c'est avec ce type d'appareil qu'il s'apprête, à 36 ans, à rallier l'Angleterre.

 

Pour l'heure, en ce matin de 1909, l'aviateur repère des bateaux qui lui indiquent la direction de Douvres, en Grande-Bretagne. Il avait une boussole, mais elle a cessé tout service au bout d'un moment, ce qui ne l'a pas arrangé...Puis il aperçoit l'immense drapeau tricolore que son ami, le journaliste Charles Fontaine a déployé dans un champ pour qu'il sache où se poser. À 5h12, après un virage, c'est chose faite : Blériot coupe le moteur sur le sol anglais. Une foule immense l'accueille. Le roi le recevra le lendemain. L'événement a un retentissement mondial.

L'aviation a fait la preuve de son utilité ! À peine cinq ans plus tard, elle va trouver un emploi inattendu comme arme de guerre pendant la Première Guerre mondiale. Ensuite seulement viendront les lignes commerciales et les applications civiles...

 

De Blériot à Dassault

 

La traversée de la Manche permet à Louis Blériot de renflouer ses finances.

Surtout, le monde entier s'arrache ses «Blériot XI». L'industriel reçoit plusieurs centaines de commandes : ce sera le premier appareil à être fabriqué en série. L'armée, bien sûr, commence à s'intéresser aux «plus lourd que l'air». Blériot, qui a racheté la firme d'Armand Deperdussin, réalisera, sur des dessins de cet ingénieur, les «Spad», des avions militaires qui feront leurs preuves durant la Première Guerre mondiale.

Après le conflit cependant, les multiples - et trop petites - sociétés d'aéronautique se font une concurrence désastreuse qui nuit au développement industriel des avions. La société Blériot Aéronautique a du mal à survivre. Pour ne pas licencier ses ouvriers, Blériot diversifie sa production : automobiles, bateaux.... Rien n'y fait vraiment et l'aviateur, épuisé, meurt d'une crise cardiaque en 1936, trois mois avant que ses usines, installées en banlieue parisienne, ne soient nationalisées par le Front Populaire.

En 1939, sa société est fusionnée avec celle d'un certain Marcel Bloch qui en devient le PDG. Cet autre ingénieur, inventeur de l'hélice «éclair», qui a équipé le Spad VII pendant la Première Guerre mondiale, a été aidé par Blériot à ses débuts. Il restera sous la postérité sous le nom de... Marcel Dassault, nom qu'il prendra après la Seconde Guerre mondiale, à son retour du camp de Buchenwald. Avec lui, l'aéronautique française entrera dans une nouvelle phase.

 

L'avion comportait un manche à balai.

C'est une grande invention (en concurrence sur le plan historique avec Esnault-Pelterie qui avait déposé un brevet d'invention) toujours en vigueur aujourd'hui, suite logique de la mise au point par les Wright sur leur planeur de 1902, et lors de vols en 1903, du virage coordonné sans lequel tout vol tel qu'on l'entend de nos jours était impossible.
 

Sources:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Bleriot

http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19090725

http://www.pelerin.info/article/index.jsp?docId=2375801&rubId=52300

http://www.arts-et-metiers.net/musee.php?P=214&id=235&lang=fra&flash=f

http://pagesperso-orange.fr/bleriot11/

http://www.paperblog.fr/1770637/centenaire-de-la-traversee-de-la-manche-par-louis-bleriot/

 

Site sur le Blériot XI

Blériot XI pour simulateur de vol

 

Voir aussi :

 

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