60e
anniversaire de la libération des camps nazis : qui était détenu dans
ces camps ?
Au
côté de la grande majorité de juifs internés dans les camps nazis,
figuraient entre autres des prisonniers de guerre (notamment soviétiques), des
Tziganes, des opposants au régime nazi (sociaux-démocrates, communistes...),
des homosexuels, des Témoins de Jehovah et des « asociaux » (criminels de
droit commun, trafiquants de marché noir...).
Qu’est-ce
qu’un camp de concentration ?
Lieux
d’internement et de travail forcé, les camps de concentration ont souvent été
institués par des régimes totalitaires dans le but d’écarter les
adversaires politiques.
La malnutrition, l'hygiène déplorable et, dans bien des cas, les exécutions
sommaires font partie du quotidien de ces camps.
Les Espagnols à Cuba en 1896 et les Anglais en Afrique du Sud (guerre des
Boers, 1901-1902) en ont établis provisoirement, mais c’est l’Union soviétique
qui, en 1920, fut la première à en faire un instrument permanent du pouvoir
politique.
Quelle
est la particularité d’un camp d’extermination ?
Le
système nazi est le premier à avoir engendré des camps d’extermination, véritables
« usines à tuer », conçus dans le cadre de la « solution finale du problème
juif » (dès 1941).
Plus de 5 millions de juifs ont péri dans les camps nazis. Cette systématisation
de la machine de mort (exécution de masse administrée comme une industrie)
fait la particularité de ces camps d’extermination.
Les khmers rouges (1975-1979) avaient également mis en place, au Cambodge, des
camps d'extermination exclusivement dédiés à la torture et à la mise à
mort.
Le
terme shoah
(en hébreu, " destruction, catastrophe ") est préféré à celui
d'" holocauste " (destruction totale par le feu), mot d'origine
grecque que les traducteurs de l'Ancien Testament emploient pour désigner un
sacrifice d'animaux agréable à Dieu. Certains juifs préfèrent cependant le
terme hourban, qui désigne la destruction du premier et du second
Temple de Jérusalem.
Ces débats sur
le mot qu'il convient d'adopter trahissent la difficulté de nommer le plus
grand génocide organisé de toute l'histoire de l'humanité. De 1933 à 1945,
le régime nazi a pratiqué une politique de persécution, puis d'extermination
délibérée des populations juives d'Europe. À partir de 1933, les juifs sont
en butte à des brimades et des violences qui font de nombreuses victimes,
avant que les dirigeants nazis ne décident, en 1941, de mettre en œuvre la
" solution finale ". Formellement, c'est la conférence de Wansee du
20 janvier 1942 qui organise le projet génocidaire, mais la décision elle-même
a probablement été prise quelques mois plus tôt. En conséquence, les
populations juives des pays européens occupés par l'Allemagne sont déportées
massivement en Pologne, où elles sont divisées en deux groupes : les
personnes jugées aptes au travail sont destinées, en fait, à une mort lente
par le travail forcé dans des conditions inhumaines ; les autres (femmes,
enfants, vieillards, invalides) sont tuées dès leur arrivée dans l'un des
six camps d'extermination :Chemno, Belzec, Sobibor, Treblinka, Majanek et,
surtout, Birkenau (annexe du camp de concentration d'Auschwitz). Divers moyens
sont utilisés, dont les chambres à gaz (douches factices où les victimes
sont gazées avec du Zyklon B). Si l'on additionne les victimes des assassinats
perpétrés dans l'URSS occupée par les groupes spéciaux, celles des chambres
à gaz et toutes celles de la faim, des mauvais traitements ou de l'épuisement
dans les ghettos et les camps de travail, on peut estimer que la politique
d'extermination des nazis fit de cinq à six millions de morts. Le génocide a
entraîné la quasi-disparition des populations juives d'Europe orientale et
fait des centaines de milliers de victimes en Europe occidentale. Ce crime sans
précédent par le nombre de ses victimes et par ses méthodes a conduit à définir,
après la Seconde Guerre mondiale, la notion de crime contre l'humanité et de
crime de génocide . Malgré les efforts des nazis pour effacer et
camoufler leurs crimes, et les tentatives des " révisionnistes "
(qu'il est plus approprié de qualifier de " négationnistes ") pour
relativiser ou nier l'existence de la shoah, la réalité historique de
celle-ci est démontrée par de multiples témoignages et documents. Plus moral
qu'historique, le seul débat qui demeure est celui du partage des
responsabilités et, plus généralement, des raisons profondes qui ont permis
la mise en œuvre et la presque réussite d'un projet aussi monstrueux.
Le
10 février 1258,
après un siège de deux semaines, Bagdad tombe entre les mains de Houlégou
(ou Hulagu Khan), un petit-fils du terrible Gengis Khan à peine âgé de 30
ans.
Les Mongols de Houlégou massacrent méthodiquement la population et mettent au
supplice le dernier calife arabe, al-Mustasim. Celui-ci est cousu dans un sac
et foulé aux pieds des chevaux !
Le nombre des victimes est d'au moins une centaine de milliers.
500 ans plus tôt, les Arabes avaient fait de Bagdad le siège du califat,
autrement dit la capitale de l'islam.
Une civilisation nouvelle était née sur les bords de l'Euphrate, fécondée
par les cultures grecque et perse, et les califes de la dynastie des Abbassides,
à l'image d'Haroun al-Rachid, contemporain de Charlemagne, avaient fait
rêver le monde occidental.
Cette civilisation arabe est détruite sous les coups des Mongols.
La
ruine de Bagdad est achevée par l'irruption de Tamerlan, lointain descendant
de Gengis Khan.
Dès lors, la prestigieuse capitale n'est plus que l'ombre d'elle-même et la
destruction des réseaux d'irrigation par les Mongols réduit à la misère les
populations. Le déclin du pays, que l'on appelle désormais Irak (en
anglais Iraq), d'un mot arabe qui désigne le rivage, est inéluctable.
Survivance
du califat
À
la suite de l'irruption des Mongols, quelques survivants de la famille des
Abbassides se réfugient au Caire, en Égypte, où les sultans de la dynastie
des Fatimides leur permettent de perpétuer le califat sous une forme
purement honorifique.
Le sultan turc d'Istanbul, Sélim 1er, relèvera à son profit le titre de
calife après sa conquête de l'Égypte en 1517. Le califat ottoman disparaîtra
en 1924.
Les
400 ans de Don Quichotte :
ce chef-d’œuvre a-t-il joué un rôle capital dans l’histoire de la littérature
?
L’année
2005 marque le 400e anniversaire de la première parution du célèbre
roman de Cervantès (1547-1616), Don Quichotte. Publié pour la
première fois en 1605, cet ouvrage reste une source d’inspiration inépuisable.
En Espagne et dans le reste du monde, des manifestations culturelles sont
organisées tout au long de l’année pour fêter cet événement.
Don
Quichotte
est considéré comme le roman fondateur de la littérature moderne.
Radicalement novateur, l'ouvrage marque une rupture avec la littérature du XVIe siècle,
soumise au principe de l’unité de style. En effet, le chef d’œuvre de
Cervantès dépasse les frontières de son genre et embrasse simultanément
presque toutes les catégories littéraires existantes, il se révèle « inclassable »
par rapport aux ouvrages contemporains.
Comment
définir le genre de ce roman ?Dans
sa préface, Cervantès présente Don Quichotte comme une parodie des
romans de chevalerie, très populaires au Moyen-Âge. L’œuvre est perçue
par ses contemporains comme un roman burlesque. Néanmoins, les nombreuses
digressions, le procédé de récit dans le récit, le mélange de réalité et
fiction font coexister plusieurs genres. Ainsi, l’œuvre se révèle être à
la fois un roman d’aventures à caractère philosophique, une satire, une
fresque sociale et historique, un anti-roman. C’est en réalité un condensé
de nombreux genres littéraires. Là réside la spécificité et la richesse de
Don Quichotte.
En
quoi les personnages sont-ils traités de manière novatrice ?
Cette
richesse de genre se retrouve aussi dans le traitement des personnages. Le
chevalier Don Quichotte et son écuyer Sancho Pança ne sont pas figés dans
leur rôle mais évoluent, voire se constituent tout au long de la trame.
Par ailleurs, Cervantès brosse un tableau complet de la société, en y
faisant apparaître tous les milieux sociaux avec leurs différents niveaux de
langage. Un seul et même personnage peut emprunter en alternance différents
registres linguistiques maniant un parlé vulgaire aussi bien qu’un style rhétorique.
Centenaire
de la naissance de Bécassine
: qui est ce personnage
Apparue
le 2 février 1905 dans le journal La Semaine de Suzette Bécassine a été
créée par l’auteur Jacqueline Rivière et par le dessinateur J. Porphyre
Pinchon. Depuis le 29 janvier 2005, le Musée de la Poupée (Paris) expose des
poupées et figurines des protagonistes de cette revue, dont Bécassine et
Bleuette.
Doyenne des héroïnes
de bande dessinée en France, Bécassine est remarquable par sa longévité.
Personnage cocasse et naïf, la brave bretonne employée chez des gens de la
bonne société n’a pas perdu sa popularité. Souvent réduite à sa
maladresse légendaire et à son dévouement servile, elle campe cependant, aux
yeux de ses fans les plus fidèles, une jeune femme moderne (elle prend
l’avion en 1915) et indépendante, pleine d’initiative (comme en témoignent
ses aventures) et même peu soucieuse des convenances (elle assume son célibat
alors que la bienséance la voudrait mariée).
Comment
Bécassine est-elle devenue incontournable ?
Dès sa création,
Bécassine la bonne d’enfant est l’un des protagonistes phares de La
Semaine de Suzette, alors éditée par Maurice Languereau, alias Caumery.
De 1913 à 1962, 28 albums paraissent où elle vit en phase avec son temps, découvrant
les nouvelles techniques (Bécassine en aéroplane), s’appropriant de
nouvelles mœurs sociales (Bécassine aux bains de mer) ou participant
aux événements (Bécassine chez les Alliés). Muse de George Brassens
le temps d’une chanson, « starisée » par Chantal Goya (interprète
d’un tube composé par Jean-Jacques Debout en 1980, « Bécassine
c’est ma cousine »), elle inspire le cinéaste Pierre Caron en 1939 et
est au centre du film Bécassine, le trésor des Vikings en 2002.
Aujourd’hui, la maison Hachette Livre/Gautier–Languereau réédite les
albums originaux.
Pourquoi
ce personnage est-il parfois critiqué ?
Avec
sa naïveté qui confine à la bêtise, son français tâtonnant et son
ignorance, Annaik Labornez, alias Bécassine, incarne trop au goût de certains
le stéréotype de la campagnarde sotte et balourde face à la parisienne
raffinée et instruite. En réalité, le personnage renvoie surtout au contexte
social de son époque. Conçu pour divertir « les jeunes filles bien élevées »
de la bourgeoisie, le personnage devait correspondre aux valeurs morales de ce
milieu. En effet, la bourgeoisie bien pensante se figurait qu’elle se devait,
par charité chrétienne, de donner aux domestiques l’éducation qui, par définition,
leur manquait. Cette attitude paternaliste se retrouve dans les bons sentiments
qui animaient alors les colons chrétiens convaincus de leur mission
civilisatrice et salvatrice auprès des indigènes « sauvages ».
Sources:
http://www.herodote.net
http://www.linternaute.com/histoire/
http://www.webencyclo.com/infosdeco/
Contact :
lecocq_andre@ yahoo.fr
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