Le 6 décembre
C'est sa fête.
Évêque
de Myre (Asie Mineure) au IVe siècle, Nicolas aurait ressuscité des
enfants mis au saloir par un méchant aubergiste. Ce saint est encore
aujourd'hui très populaire en Russie, en Pologne, dans les pays germaniques
ainsi qu'en Lorraine, en Alsace, en Belgique et aux Pays-Bas. Il est connu dans
ces pays sous les noms de Saint Nicolas, Sankt Niklaus, Saint
Niclaus ou encore Sinter Klaas.
La première mention du saint remonte au 13e siècle en Belgique francophone
(Wallonie) et aux alentours de 1380 en Flandre. Il est dans ces pays le
patron des enfants mais aussi des passeurs d'eau et des bateliers.
En Pologne, les enfants déposent la veille leurs chaussures à la porte de
leur chambre. À leur lever, ils trouvent de petits cadeaux, surtout des
bonbons et du chocolat. Ils reçoivent aussi un petit diable en fourrure de
lapin, attaché une fine branche dorée, symbole de punition.
En Lorraine, dont il est le patron, ainsi qu'en Alsace, Saint Nicolas a coutume
de parcourir les rues le jour de sa fête avec le père Fouettard. Le premier récompense
les enfants sages, l'autre menace d'emporter dans sa hotte les enfants désobéissants.
À Fribourg, en Suisse romande, la Saint Nicolas donne lieu à un grand défilé.
Ces traditions ont pris aux États-Unis la forme du Père Noël (Santa Claus
pour les Étasuniens).
Le
dimanche
7
décembre 1941,
au petit matin, des nuées d'avions japonais attaquent
par surprise la flotte de guerre américaine à Pearl Harbor, sur l'île
d'Oahu, dans l'archipel des Hawaï.
Trois heures plus tard, le gouvernement japonais transmet à son
homologue étasunien une déclaration de guerre en bonne et due forme.
Fuite
en avant
L'attaque a été programmée par l'amiral de la flotte impériale, Isoroku
Yamamoto.
Pour poursuivre la conquête de la Chine et de l'Asie du Sud-Est, l'amiral a
compris qu'il était nécessaire de neutraliser la puissance américaine par la
destruction préventive de sa flotte.
C'est ainsi qu'il a mis sur pied le «plan Z» en vue d'attaquer Pearl
Harbor, en plein océan Pacifique, à 5500 km des côtes japonaises.
Les pilotes de l'aéronavale ont subi un long entraînement dans le plus grand
secret. Leurs avions ont été équipés de torpilles spéciales, capables de
plonger dans les eaux très peu profondes de la base étasunienne.
Le 25 novembre, la flotte nippone rassemblée dans les ports de l'archipel des
Kouriles lève l'ancre et se dirige vers l'est.
Elle compte un total de 32 navires (y compris des pétroliers), dont 6
porte-avions avec 353 avions, deux cuirassés, deux croiseurs lourds, onze
contre-torpilleurs. Elle compte aussi 27 sous-marins.
Le 4 décembre, elle bifurque au sud, vers Hawaï, où l'état-major étasunien
n'a jamais imaginé qu'une attaque pourrait venir du nord. La flotte se laisse
guider par la musique de jazz de la radio de Honolulu. C'est ainsi qu'elle peut
s'approcher à 500 km de l'archipel sans être repérée par les radars.
Le code de déclenchement de l'attaque est «Tora, Tora, Tora» (Tigre
en japonais).
Les 183 avions de la première vague d'assaut piquent vers les navires rangés
dans la rade (90 au total !), en volant entre dix à quarante mètres
au-dessus des vagues.
Les premières torpilles frappent à 7h40.
À cette heure-là, ainsi que le savent les Japonais,
la surveillance radar a été suspendue depuis déjà 40 minutes, pour cause de
jour chômé. Les Étasuniens vaquent aux occupations de routine d'un dimanche matin.
La plupart des officiers sont à terre et ne comprennent pas ce qui se passe
jusqu'à ce que circule un message : «Raid aérien sur Pearl
Harbor. Ce n'est pas un exercice».
Une deuxième et dernière vague de137 avions frappe la base à 9h 45. En
deux heures, les Japonais auront détruit ou endommagé huit cuirassés ainsi
que 3 croiseurs, 3 destroyers et 4 navires auxiliaires.
188 avions ont été aussi détruits. Au total 2403 marins étasuniens ont été
tués. Du côté des assaillants, les pertes sont très faibles (29 avions, 55
tués).
Fort heureusement, les trois porte-avions affectés à la flotte du Pacifique
ne sont pas présents sur les lieux et échappent de ce fait à de graves
dommages. Deux se trouvaient dans les environs : l'Enterprise, qui
livrait des avions à l'île de Wake, et le Lexington, qui était en
route pour Midway pour la même raison.
Le troisième, le Saratoga était, lui, aux États-Unis, à San Diego,
pour réparations. D'autre part, six des huit cuirassés attaqués seront
rapidement remis en service. La contribution de ces bâtiments à la riposte américaine
sera essentielle.
La
guerre devient mondiale
Avec l'attaque de Pearl Harbor, le conflit qui avait éclaté en Europe deux
ans plus tôt à l'initiative de Hitler devient véritablement mondial.
Depuis
plusieurs mois déjà, le président Roosevelt tentait de rallier les
pacifistes et les isolationnistes de son pays (tel le pilote Charles Lindbergh)
à une guerre contre l'Axe tripartite germano-italo-japonais.
Il soutenait activement les Anglais et les Soviétiques, seuls en lutte contre
Hitler. Il multipliait aussi les provocations contre les Allemands mais Hitler
se gardait bien d'y répondre.
Aussitôt après Pearl Harbor, une union sacrée se forme aux États-Unis et le
Congrès déclare la guerre au Japon.
Trois jours plus tard, l'Allemagne et l'Italie, alliées du Japon, déclarent
à leur tour - mais à contrecœur - la guerre aux États-Unis.
Les États-Unis sont entraînés à leur corps défendant dans une guerre sur
deux fronts, en Europe contre l'Allemagne et dans le Pacifique contre le Japon.
Roosevelt sait que les Japonais n'ont pas la capacité de résister durablement
et sont voués à perdre la guerre. Il n'en va pas de même des Allemands.
Dès le début de 1942, le président étasunien choisit de porter l'essentiel
de ses efforts sur le front européen, au grand soulagement de Churchill et de
Staline.
16
décembre 1944
Contre-offensive allemande dans les Ardennes
Le maréchal Von Rundstedt lance une ultime et puissante contre-offensive
contre les Américains dans les Ardennes. Ce dernier assaut, immortalisé par
la bataille de Bastogne, sera un échec. Les troupes allemandes seront
contraintes de battre en retraite le 26 décembre. Von Rundstedt lui-même sera
fait prisonnier par les Anglais.
Le 20 décembre 1860, le Parlement de Caroline du Sud vote la sécession à
l'unanimité suite à l'élection d'Abraham Lincoln, un anti-esclavagiste
convaincu, à la présidence de la République.
Le président sortant, le démocrate James Buchanan, encore en fonction
jusqu'au début de l'année suivante, se montre décontenancé. Sa faiblesse
encourage les sécessionnistes du Sud.
L'initiative du Parlement de Caroline du Sud est rapidement imitée par dix
autres États. Elle conclut de façon dramatique l'opposition entre le Nord -
industriel, moderniste et affairiste - et le Sud - agraire, traditionaliste,
plus raffiné et aristocratique, plus indolent aussi.
Les
origines du drame
Depuis
la naissance des États-Unis, près d'un siècle plus tôt , l'opposition entre
le Sud et le Nord n'avait cessé de grandir.
Les États du Sud sont assis sur un système de grandes plantations de tabac,
de café, de sucre et de coton aux mains de riches familles patriarcales.
En 1793, l'invention d'une égreneuse a donné un coup de fouet à la
culture du coton et entraîné par voie de conséquence un très rapide développement
de l'esclavage.
Dépendant de l'Europe pour leurs exportations, les planteurs du sud sont
partisans d'une réduction des droits de douane aux frontières.
Au contraire, les Nordistes, surnommés «Yankees», ont assis leur
prospérité sur l'agriculture vivrière et surtout l'industrie. Ils sont
partisans de droits de douane élevés pour protéger leurs productions
manufacturées contre les importations européennes.
Les tensions s'accroissent au fur et à mesure que progresse la colonisation
des terres vierges du Far West. Chaque fois qu'un nouveau territoire
demande à se transformer en État, va-t-on lui demander de se ranger parmi les
États autorisant l'esclavage ou parmi ceux le prohibant («free states») ?
Les liens fédéraux, très lâches, sont menacés par ces divergences d'intérêts
comme le montre en 1832 la tentative par la Caroline du Sud de faire usage de
son droit de «nullification» pour rejeter une loi fédérale.
Le compromis du Missouri en 1820 permet de surseoir à un choix de société inéluctable
sur l'esclavage.
Mais après l'annexion de vastes territoires enlevés au Mexique en 1848, la
question se pose à nouveau de savoir quel camp vont choisir les nouveaux États.
Les esprits s'échauffent et l'on voit apparaître au Nord comme au Sud des
extrémistes désireux d'en découdre.
L'adoption d'une loi fédérale obligeant à poursuivre les esclaves fugitifs
(le «Fugitive Slave Act» de 1850) amène une jeune femme indignée,
Harriet Beecher-Stowe, à publier sous forme de feuilleton en 1852 un roman à
thèse : Uncle Tom's Cabin (La Case de l'Oncle Tom).
Ce roman antiesclavagiste pétri de bons sentiments s'attire un succès
prodigieux et mobilise l'opinion publique du Nord.
Celle-ci s'indigne en 1854 lorsque le Congrès de Washington accorde aux deux
territoires du Kansas et du Nebraska le droit de se prononcer sur la légalisation
ou non de l'esclavage, à l'initiative du sénateur Stephen A. Douglas («Kansas-Nebaska
Act»).
Le 17 juin 1856, un parti dit «républicain» est constitué au cours
d'une convention tenue à Philadelphie. Ce nouveau parti veut abolir
l'esclavage sur tout le territoire de l'Union et, d'une manière générale, se
propose de limiter l'autonomie des États. Ce parti, qui réunit exclusivement
à ses débuts des citoyens du Nord industriel, se veut également
protectionniste.
En mars 1857, avec la décision de la Cour Suprême concernant le cas
Dred Scott, la tension atteint son paroxysme. Dred Scott est un esclave
qui a vécu libre au Wisconsin et en Illinois avant de s'en retourner au
Missouri, un État esclavagiste. Il a alors fait valoir son droit à rester
libre mais ce droit lui est dénié par la Cour Suprême !
La Cour Suprême en rajoute en déclarant inconstitutionnel le compromis du
Missouri qui limite le droit des États à adopter l'esclavage.
Passions exacerbées
C'est
dès lors sur le maintien ou non de l'esclavage que se jouent les futures élections
présidentielles.
Le parti démocrate, partisan de l'esclavage et d'une plus grande autonomie des
États, commet l'erreur de se diviser en présentant deux candidats, dont le sénateur
Stephen A. Douglas, promoteur du «Kansas-Nebaska Act».
C'est ainsi qu'aux élections du 6 novembre 1860, Abraham Lincoln, candidat du
nouveau parti républicain, peut l'emporter avec 40% des voix seulement.
Cet avocat autodidacte, d'une rigueur morale viscérale, apparaît aux yeux de
tous comme le champion de la cause nordiste. Son élection met le feu aux
poudres.
La Caroline du Sud y voit un motif de faire sécession. Elle veut maintenir
l'esclavage qui fait la prospérité de ses plantations de coton, les grandes
comme les petites. Elle veut plus encore, préserver son mode de vie, sa
culture et ses traditions.
Son initiative est immédiatement imitée par six autres États du Sud. Les événements
s'accélèrent et en quelques semaines, la guerre civile apparaît inéluctable.
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Contact
: M. Lecocq
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