Le
temple de Louxor, dédié à la triade des divinités de Thèbes Amon,
Mout et Khonsou, était relié au premier pylône du Grand temple
d'Amon à Karnak par un dromos rectiligne de 2.5 kilomètres bordé de
plus de 700 sphinx qui traversait la ville. Il en subsiste les deux
extrémités, ainsi qu'un tronçon mis à jour au centre de la ville
moderne.
Les statues portaient des têtes de bélier sous le Nouvel Empire.
Elles seront remplacées, lors des travaux de restauration réalisés
sous le règne de Nectanebo Ier, par des sphinx classiques à tête de
roi à proximité du temple de Louxor. Le dromos aboutissait à un mur
d'enceinte aujourd'hui détruit, appelé mur de Nectanebo, percé
d'une imposante porte de grès dont il ne subsiste que l'arasement.
Cette construction entourait une avant-cour qui a disparu.
On peut apercevoir à la gauche de l'allée des sphinx une petite
chapelle romaine en brique cuite offerte au dieu Sérapis le 24
janvier 126 par l'Empereur Hadrien à l'occasion de son cinquantième
anniversaire. Ce bâtiment appartenait à l'enclave de l'ancienne
avant-cour.
Entreprise sous le règne d' Aménophis III, la construction du temple
de Louxor sera confiée à Amenhotep. Le souverain et son architecte
disparaîtront avant la fin des travaux. Aménophis IV, le futur Akhénaton,
reniera le culte d'Amon au profit du dieu unique Aton. Il abandonnera
Louxor à son clergé défroqué et fera construire sa nouvelle
capitale à Tell el-Amarna. Son probable fils et successeur,
Toutankhamon, ornera la colonnade de reliefs qui seront usurpés par
Horemheb. Ramsès II fera ajouter, devant la colonnade existante, une
nouvelle cour hypostyle et le pylône monumental qui épargnera le
reposoir à barques datant de Thoutmosis III, situé à l'extérieur
de la construction initiale du temple.
L'enceinte, beaucoup plus tardive, remonte aux rois nubiens du VIIIème
avant Jésus-Christ. Une inscription relate que le roi Aménophis IV a
fait bâtir ce sanctuaire "dans le grès le plus fin sur un sol
d'argent et un lit d'encens ... avec une vaste cour dont les colonnes
sont des boutons de lotus". Cette inscription ne se rapporte, en
réalité, qu'à la partie postérieure de l'édifice qui englobe les
chambres du culte, la grande cour hypostyle et la colonnade.
Le temple de Louxor, baptisé Ipet Resyt ("Harem du Sud") n'était
qu'un temple reposoir utilisé une fois l'an, lorsque le dieu Amon
quittait solennellement son sanctuaire principal. Il comprenait une résidence
et un palais méridional qui hébergeait le dieu entouré des prêtres
à son service. D'une longueur de 260 mètres et d'une largeur
d'environ 50 mètres, l'édifice est de dimensions plus modestes que
le temple de Karnak.
Le plan de masse respecte parfaitement les constructions de la
tradition pharaonique. Il comprend une succession de cours et de
salles dont le niveau du sol remonte légèrement en progressant vers
le sanctuaire, alors que les plafonds suivent une pente rigoureusement
inverse. Les fouilles, entreprises en 1881 par Gaston Maspero, seront
poursuivies par ses successeurs. Les ouvriers ont découvert, il y a
une vingtaine d'année, une cache qui renfermait cinq statues royales
du Nouvel Empire parfaitement conservées. Une vingtaine d'autres
statues de divinités et de pharaons, découvertes à proximité, sont
aujourd'hui exposées au Musée de Louxor.
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