"Un repas fortifiant" (Yvonne Verdier)


Certaines versions, la plupart d’origine orales, font intervenir un épisode absent des versions littéraires retranscrites par Perrault ou par les frères Grimm. Il s’agit du repas cannibalesque au cours duquel le petit Chaperon rouge dévore les restes de sa grand-mère, conservés par le loup dans une "bassie". Un animal la met en garde : " Suivant qu’elle mangeait, il y avait une petite chatte qui disait :"Pue ! Salope ! Qui mange la chair, qui boit le sang de sa Grand"" (
conte nivernais)
En absorbant les organes génitaux et sexuels de sa (grand) mère, le petit Chaperon rouge devient une femme et acquiert à son tour le pouvoir de procréer. En faisant disparaître ce repas de leur transcription, les frères
Grimm, tout comme Charles Perrault, édulcorent le message du vieux conte populaire en se contentant d’avertir l’enfant des risques qu’elle prend en s’éloignant du droit chemin.