L'intermezzo
Contexte
de création de l'oeuvre
L'histoire
La
mise en musique du texte
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Composé
par Pergolèse en 1733, le double intermezzo la serva padrona est resté célèbre
dans l'histoire de la musique pour avoir déclenché la
querelle des bouffons.
L'intermezzo
Attaché historiquement à l'univers de l'opera seria, l'intermezzo est son
antithèse stylistique. Il était conçu à l'origine comme une parenthèse
au sein d'une soirée consacrée à la tragédie.
Dès
son origine, l'opéra italien mêlait passages sérieux et passages
comiques (les opéras de Monteverdi en donnent de bons exemples).
Au cours de la seconde moitié du XVIIe siècle, les parties
humoristiques commencèrent peu à peu à se séparer du reste de l'opéra.
Elles
furent d’abord placées à la fin des actes puis complètement éliminées
de l'opera seria et occupèrent entièrement les deux entractes. Ces
divertissements, assez grossiers au départ, furent peu à peu stylisés
et élevés à un certain niveau artistique. Finalement, les deux pièces
d’entractes furent reliées par une même action. La Serva Padrona
appartient à cette catégorie d'oeuvres.
L’intermezzo
est donc, par essence, un spectacle bref, mettant en scène peu de
personnages. Issu des rôles comiques qui furent progressivement évincés
de l'opera seria, il se rattache, du point de vue dramatique, à la
tradition de la commedia dell'arte.
Il
est né aussi du besoin d'opposer à la représentation d'un individu dépassé
par son destin la description humoristique d'un individu de condition
ordinaire, éprouvant des sentiments naturels et agissant
raisonnablement.
Contexte
de création de l'oeuvre
La « Serva Padrona » est un opéra bouffe qui a
été créé en 1733 à Naples en intermède d'un opéra sérieux « Le
Prisonnier fier » ; ces deux œuvres ont été composées par Giovanni
Battista Pergolesi (1710 - 1736).
La « Serva Padrone » connut un grand succès à son époque : durant le
XVIIIe siècle, elle a été représentée à Rome, Parme, Bologne, Graz,
Venise, Dresde, Florence, Hamburg, Prague, Paris, Vienne, Postdam,
Copenhague, Londres, Barcelone.
L'histoire
C'est une histoire qui se joue entre seulement trois personnages : Uberto,
le vieux maître de maison, sa servante Serpina et son valet Vespone.
Le vieil Uberto songe à prendre une épouse qui sera capable de diriger la
domestique « Serpina » (petit serpent) qui est maligne et insolente. Pour
éviter que cela arrive, Serpina fait semblant de vouloir elle aussi se
marier avec un prétendu Capitaine Tempesta, qui est en fait le valet
Vespone (grosse guêpe). Le faux fiancé exige que le maître Uberto verse
une très grosse somme d'argent comme dot de mariage. Effrayé, Uberto
trouve finalement plus simple d'épouser lui-même Serpina (ce qui était ce
qu'elle souhaitait !) et c'est ainsi que la servante devient la femme du
maître ; elle pourra ainsi régner sur toute la maison.
La mise en musique du texte
Il y a trois personnages : Uberto, le vieux maître de maison qui est tenu
par un baryton.
Serpina, sa domestique qui est tenu par une soprano.
Vespone, le valet qui est un personnage muet.
Ces trois personnages ressemblent à ceux de la Commedia dell'Arte, un genre
de théâtre populaire essentiellement basé sur l'improvisation et qui
plaisait beaucoup au public de cette époque.
Le livret de la « Serva Padrona » est de Genaro Antonio Federici. Il est
écrit en vers. Pergolesi a écrit une musique qui exprime les caractères
de chaque action. Il a découpé la pièce en 8 parties, avec des
récitatifs, airs et duos qui se succèdent.
Comment un compositeur peut-il transposer des paroles en musique ?
Par exemple, pour montrer le ridicule, Pergolesi écrit un chant syllabique
et rapide ; pour montrer la colère, il donne à l'orchestre des passages
tempétueux ; pour montrer la tendresse amoureuse, il compose des mélodies
douces avec des notes descendantes. Dans le duo final des amoureux, il
demande aux violons de jouer des pizzicati qui imitent les battements du
coeur.
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