Alfred Schnittke

Engels (Francfort) 1934 - Hambourg 1998

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Biographie

" Il faut témoigner que le passé existe pour y plonger ses racines. Je m'appuie sur la tradition pour la dépasser. J'appelle cela technique des styles multiples "

Alfred Schnittke

 

Le père de Schnittke, journaliste et interprète, est né à Francfort et est issu d'une famille juive originaire de Russie. Il s'installe en Union soviétique en 1926. La mère du compositeur est une allemande de la Volga née en Russie.

Il commence par des études de piano à Vienne (1946-48) où son père a été nommé correspondant d'un journal soviétique germanophone pendant deux ans (1946-1948) puis il travaille la direction chorale à l'École Musicale de Moscou (1949-53) et poursuit ses études musicales au Conservatoire de Moscou de 1953 à 1958 (composition avec Goloubev et instrumentation avec Rakov). Il enseigne lui-même dans ce conservatoire la composition instrumentale et la lecture de partitions (1961-72).

Il travaille également avec un disciple de Webern, Filip Gershkovich, qui l'initie aux techniques issues du sérialisme, alors prohibées en Union soviétique.

Converti au christianisme, Schnittke se tourne vers la recherche de spiritualité et a de profondes orientations mystiques. Celles-ci ont une grande influence sur sa musique.

Ses premières compositions témoignent de l'influence de Prokofiev et de Chostakovitch (Concerto pour violon n°1, Nagasaki, Sonate pour piano et violon n°1).

Bien souvent, Schnittke a été la cible de la bureaucratie soviétique. Sa Première Symphonie a été bannie par l'Union des compositeurs, tandis qu'après s'être abstenu lors d'un vote en 1980, le compositeur s'est vu infligé une interdiction de sortie du territoire de l'Union soviétique.

Dans les années soixante, il adopte un langage postsériel inspiré simultanément de Berg, Bartok et de l'école polonaise contemporaine (Quatuor à cordes n°1, Sonate pour piano et violon n°2, Concerto pour violon n°2, Dialogues pour violoncelle et sept instruments).

Puis il s'engage dans diverses directions, sans abandonner ses recherches dans le domaine des timbres, utilise le collage (Concerto grosso n°1), subit l'influence de Lutoslawski (Sérénade, Symphonie n°1, Quintette avec piano, Quatuor à cordes n°2), rend hommage à Bruckner dans un style postromantique (Symphonie n°2 St-Florian), évoque les maîtres du passé (Suite dans le style ancien, Mozart), ou ceux du présent (Prélude à la mémoire de Chostakovitch, Canon à la mémoire de Stravinsky).

Ces divers styles se mélangent dans la même œuvre en des couches superposées, ou s'affrontent en blocs juxtaposés. Notons aussi une grande prédilection du compositeur pour le violon, de nombreuses œuvres lui sont consacrées (avec la collaboration de Gidon Kremer).

Schnittke manifeste une propension plus marquée pour " l'éclectisme ". Son écriture cultive l'art de la transition, de l'association et de la superposition d'idées.

En 1980, il devient professeur invité à la Musikhochschule de Vienne

En 1981, il est élu membre de l'Akademie der Tonkunst de Munich.

En 1985, il est victime d'une attaque cérébrale le laissant dans le coma.  Le décès clinique est prononcé a plusieurs reprises, mais Schnittke se remet et reprend son travail de composition.

En 1990, il quitte la Russie pour s'établir à Hambourg. Sa santé demeure fragile, il subit plusieurs nouvelles attaques avant de décéder le 3 août 1998.

Extrait(s)

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Voir aussi:

http://www.radiofrance.fr/francemusique/bio/fiche.php?numero=5000073

http://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred_Schnittke