C'est
sans nul doute un des textes les plus poignants car il reflète la
douleur, la compassion d’une mère qui voit mourir son fils dans la plus
grandes des souffrances.
Le
texte (ou séquence) de 20 strophes de 3 vers est attribué à IACOPONE da
TODI (1230-1306), franciscain, originaire de la province d'Ombrie en Italie.
Mais de façon très étayée certains experts en hymnologie proposent
Saint-Grégoire le Grand (d. 604), Saint-Bernard de Clairvaux (d. 1153),
Innocent (d. 1216),
Saint-Bonaventure (d. 1274), Jacopone (d. 1306), Le pape Jean XXII (d.
1334), et Grégoire XI (d. 1378). Ils concluent aux seules paternités
possibles d'Innocent III ou de Jacopone. Le Stabat Mater est à la fois un
poème médiéval d'inspiration sacrée et une composition musicale du type
oratorio ou motet, basée en tout ou partie sur ce texte. Il appartient à
la catégorie des « séquences » ou « proses »,
textes chantés à la messe entre l’épître et l’évangile. On le
chante aussi souvent pendant les chemins de croix. Il est,
de nos jours, chanté en grégorien selon le thème , Dom Fonteinnes
chantre de Solesmes vers 1850.
Interdit
par le Concile de Trente (1545-1563) comme de très nombreuses compositions
musicales sacrées de l’époque, trop ornées pour mettre en valeur les
textes qu’elles devaient illustrer, le Stabat Mater résista cependant à
cette injonction de par la force de son texte qui suscita l’engouement des
fidèles mais aussi le respect de compositeurs à l’immense talent comme
Pergolèse ou Palestrina.
Il
figure aujourd’hui dans le Missel romain (dit Missel 800) à la célébration
de la fête de Notre-Dame des Sept Douleurs, le 15 septembre, réintroduite
par le pape Benoît XIII en 1727. La
séquence fait également partie de la liturgie du vendredi de la Passion,
sous diverses formes.Le caractère dramatique du texte a donc été une
source d’inspiration pour près de 500 compositeurs qui reflètent en
adaptant le « livret » la musique de leur époque : renaissance,
baroque, romantique, contemporaine – même en jazz ! |