Bals,
ballets et concerts, pièces de théâtre, mais aussi promenades,
collations, départs pour la chasse, réceptions, feux d’artifices, sans
oublier les parades militaires ni les cérémonies religieuses : comme
l’écrit l’historien Roland Mousnier, « la Cour vit sur fond
sonore ».
Louis XIV tient de son père un goût
particulier pour la musique. Il joue du clavecin et de la guitare « mieux
qu’un maître », affirme la princesse Palatine. Delalande révèle
que, lorsqu’il composait ses divertissements et ballets pour la Cour, le
roi le logeait au château afin de pouvoir venir le voir travailler et
discuter avec lui. C’est l’amour du jeune roi pour les ballets qui
explique la fulgurante carrière de
Gian-Battista
Lulli (1632-1687), qui francisa son nom
quand l’italianisme fut passé de mode. Grâce à ses qualités de
danseur, il gagne la faveur royale. On va le retrouver partout, exerçant
sur la musique une tutelle comparable à celle de Le Brun sur les
beaux-arts. Surintendant de la musique du roi, directeur de l’Académie
royale de musique, compositeur de ballets de cour, auteur à succès d’Atys,
d’Alceste et de bien d’autres opéras à la française, genre qu’il
invente, c’est un homme d’affaires redoutable : il obtient le
privilège de l’opéra en France (personne d’autre que lui ne peut
disposer de plus de deux musiciens et chanteurs dans son théâtre).
D’autres musiciens importants travaillent pour la
Cour : Henri Dumont (1610-1684),
Marc
Antoine Charpentier (1634-1704), André
Campra (1660-1744), Michel
Delalande (1657-1726), François
Couperin (1668-1733) organiste de la
Chapelle, chargé d’organiser chaque dimanche après-midi un concert pour
le roi et la Cour…
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